When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique

When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique

      Je n'avais pas prévu de prendre une telle claque émotionnelle en choisissant de découvrir ce film d'animation de 1986 totalement méconnu, unique en son genre pour sa proposition très étrange visuellement. Quand souffle le vent raconte l'histoire d'un couple de retraités qui, isolés dans un cottage perdu dans la campagne, apprennent par la radio qu'une guerre nucléaire va éclater. Bien décidés à se protéger, ils vont suivre à la lettre la liste des recommandations de leur gouvernement. 

 

When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique

      When the wind blows est à voir absolument. Malgré sa très faible popularité (33 notes seulement sur Allociné !), ce petit bijou de 1h20 est original et impose une atmosphère très marquante. Un peu comme les deux personnages qui ne se rendent pas bien compte des effets secondaires de la radioactivité, je ne mesure pas encore très bien les répercussions que le film va avoir sur moi. Cependant, je pense pouvoir affirmer sans me tromper qu'il m'a un peu traumatisé. Je vais essayer de ne pas en dire trop car il y a fort à parier que vous ne l'ayiez pas vu, et c'est difficile car je meurs d'envie de parler de la deuxième moitié du film. Je ne le ferai pas afin de vous garder la surprise intacte, mais j'ai beaucoup de mal à m'en remettre.

 

When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique

      L'approche visuelle est diablement originale, sorte de mélange entre l'animation (pour les personnages ainsi que quelques objets) et la prise réelle (pour les décors et d'autres objets). Le dessin et la photo se mélangent et se superposent à l'image dans un effet stop-motion assez flippant parfois, et ça ajoute un propos à cette histoire puisque les images réelles apportent un sentiment d'authenticité qui rend mal à l'aise. C'est un peu comme si nous avions affaire à des images d'archives, tout en restant dans la fiction, pour nous signaler que tout ceci est crédible et fidèle à ce qui nous attendrait si une guerre nucléaire éclatait près de chez nous. Par moments, les images sont étrangement terrifiantes, comme celle ci-dessous qui vient nous extraire du joli monde de l'animation pour créer un sentiment de danger imminent, de tragédie intense. J'en ai encore des frissons dans le dos.

 

When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique

      En plus de tout ça, When the wind blows jongle habilement entre les scènes réelles et les séquences de pure rêverie, lorsque le récit s'égare dans des envolées poétiques ou, au contraire, très sombres. Je retiendrai notamment la scène lors de laquelle Hilda souffle sur un pissenlit avant d'être brutalement ramenée à la réalité, ou encore ce déprimant et effrayant passage qui résume la journée de mariage de ce couple. L'image fait presque peur et la musique vient amplifier un sentiment de malaise qui met le spectateur dans un drôle d'état.

 

When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique
When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique

       La bande-son, d'ailleurs, est également parfaite, puisque les musiques sont signées David Bowie ou encore Roger Waters (Pink Floyd), les compositions mettent en valeur le côté dramatique mais aussi l'amour qui unit cet adorable petit couple rempli de naïveté. Jim et Hilda, aveuglés par leur certitude que les consignes qu'ils appliquent vont les sauver à coup sûr, sont incroyablement touchants. C'est d'autant plus déchirant lorsqu'ils se retrouvent démunis face à la situation. C'est d'ailleurs là que le film frappe le plus fort, puisqu'il nous alarme quant aux effets secondaires de la radioactivité avec une force émotionnelle hallucinante. A certains moments, les réactions des deux personnages m'ont terrorisé. Traumatisé. Je n'en dis pas plus.

 

When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique
When the wind blows - de Jimmy T. Murakami - Critique

      Bref, je vous incite à découvrir cette perle méconnue, c'est un film fort et marquant, très original dans son traitement, qui ne ménage pas le spectateur. Je pense qu'il va me hanter encore quelques jours.

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article