Wouaw, que c'est magnifique. J'avais vaguement entendu parler du nouveau DreamWorks en des termes élogieux, c'est donc confiant que je suis allé au cinéma avec mes deux filles pour découvrir Le robot sauvage. Je n'avais pas prévu d'aimer au point d'en avoir des larmes aux yeux et de garder la musique en tête jusqu'à l'écriture de cet article 8 heures plus tard. Le robot sauvage est une merveille qui m'a emporté grâce à sa qualité visuelle absolument dingue, sa magie émotionnelle, son histoire des plus charmantes. Si vous avez un moment, vous ne devez pas manquer ça.
Le réalisateur Chris Sanders, qui travaille depuis plus de 15 ans chez DreamWorks, a tout d'abord travaillé chez Disney de nombreuses années, principalement comme animateur, ou co-scénariste sur des films tels que La belle et la bête, Aladdin et Le roi lion, mais aussi comme réalisateur de Lilo et Stitch. Pourtant, ici, le scénario n'a rien de révolutionnaire. On pense évidemment à Wall-E pour l'idée du robot mignon face à la nature, mais surtout à L'âge de glace pour des tas de raisons : les décors, les personnages (le renard est clairement une redite du tigre Diego), ou encore l'histoire basée sur un groupe d'individus différents qui font équipe pour s'occuper d'un bébé. Cependant, le tout fonctionne à merveille car les personnages sont attachants et que les 1h40 passent à une vitesse folle, car Le robot sauvage est bien plus qu'un scénario. C'est une véritable proposition visuelle et émotionnelle.
L'atout majeur du Robot Sauvage est indiscutablement son image incroyable. En terme d'animation, on est face à l'une des plus belles qui m'ait été donné de voir (tous studios confondus), les images ont un grain très particulier qui donne l'impression de se retrouver devant une toile impressionniste à la Monet, d'autant que de nombreuses ambiances s'appuient sur l'aube et l'automne. Les couleurs sont absolument magnifiques, surtout sur un grand écran, c'est pourquoi je vous conseille son visionnage en salle avant que le film ne soit plus diffusé. J'ai été totalement ébloui par la beauté de certains plans, où le travail de la lumière est, ne mâchons pas les mots, exceptionnel.
Je ne parle même pas des décors qui sont époustouflants ; la diversité des paysages de cette île n'aura aucun mal à vous émerveiller. Le travail sur les textures est dingue, et le côté pastel donne à l'image une atmosphère poétique marquante. Certains plans sont de toute beauté, à tel point que ma plus jeune fille (qui habituellement ne tient pas en place plus de 45 minutes) s'est retrouvée happée pendant 1h40. Le robot sauvage est, en effet, diablement immersif.
En plus de tout ce côté formellement beau, Le robot sauvage est une merveille d'émotion, grâce notamment au personnage principal, Roz, qui a été extrêmement bien écrit (il s'agit d'une adaptation d'un roman de Peter Brown). Alors, bien sûr, le film est aussi bourré d'humour, on rit beaucoup du décalage entre Roz et cette nature brute, mais il est important de noter que l'ambiance globale tend plutôt vers l'émotionnel, la magie, la poésie, et parfois la peur et le danger. L'évolution de Roz se fait avec subtilité tout au long de l'histoire, partant d'un robot froid et mécanique pour migrer doucement vers un être sensible qui apprend à aimer et à s'émanciper. Quelques thèmes évidents sont abordés, comme celui de la technologie face à la nature, mais le film n'est jamais moralisateur, il se concentre d'ailleurs davantage sur la psychologie du personnage principal : la découverte de soi, l'apprentissage de la vie, l'importance de trouver sa place. Les autres personnages sont assez secondaires mais ils fourmillent de tous les côtés. Le film propose, à travers cette multitude d'animaux sauvages, un message sur la solidarité, l'écoute de l'autre, la communication. On y trouve l'idée qu'on est plus forts ensemble, que chacun peut apporter sa petite pierre à un grand édifice.
Pour conclure cette avalanche d'éloges, je me dois de parler de la musique du film, composée par Kris Bowers. C'est elle qui confère au Robot Sauvage cette intensité démesurée lors de certaines séquences, comme celle du départ de Joli Bec ou encore celle de la chute en fin de film. La musique est tout aussi poignante lors des moments d'intimité, qu'épique lors des scènes de courses ou de confrontations dans la forêt. "I could use a boost", notamment, est la petite merveille qui a tourné en boucle dans ma tête toute l'après-midi. Absolument superbe.
Bref, courez voir Le robot sauvage. Mis à part peut-être un scénario peu original, DreamWorks vient d'effleurer du doigt la perfection.