Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique

Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique

       Et bien, si j'avais su que Phantom of the Paradise de De Palma était similaire à The Rocky Horror Picture Show, je n'aurais pas eu peur de le voir durant toutes ces années ! Ce film a célébré ses 50 ans il y a quelques jours à peine, et je remercie chaleureusement Sleeper de m'avoir poussé à le voir suite à sa victoire au dernier Jeu du samedi.

 

Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique

      J'ai adoré Phantom of the Paradise, extrêmement similaire à The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman. Le film de De Palma est sorti le jour d'Halloween 1974, juste quelques mois avant The Rocky Horror Picture Show avec lequel il présente énormément de points communs. Le fait qu'ils soient sortis dans un intervalle si court est une pure coïncidence, car aucun des deux films ne s'est inspiré de l'autre, pourtant on pourrait jurer que certaines scènes, costumes ou ambiances sont identiques. On a affaire à deux comédies musicales rock qui jouent sur le côté exubérant des personnages, dans un univers loufoque et rythmé. De nombreux maquillages sont similaires, tout comme les costumes et les décors qui se font tous écho. 

 

Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique

       On serait alors tentés de comparer les deux et de trouver le "meilleur". Même s'ils ont tous les deux fait un flop au box office lors de leur sortie, ils ont été réhabilités avec le temps par le public, devenant des œuvres cultes du cinéma. Difficile de savoir vraiment pourquoi The Rocky Horror Picture Show est devenu un tel phénomène avec le temps, dépassant même le statut de "culte". Il est possible que les chansons aient joué un rôle là-dedans, puisque la BO de The Rocky Horror Picture Show est objectivement plus mémorable et délirante que celle de Phantom of the Paradise. Des musiques telles que "Science Fiction" ou "Touch-A Touch-A Touch Me" marquent bien plus la mémoire et est il facile de comprendre comment elles peuvent déchaîner les foules hystériques lors des séances spéciales dont le film bénéficie depuis 50 ans. Cependant, c'est là la seule comparaison que je me risquerais à faire entre les deux films, afin de me focaliser uniquement sur Phantom of the Paradise pour la suite de cet article.

 

Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique
Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique

      J'ai adoré le film, et je suis très agréablement surpris car je pars souvent avec un mauvais a priori lorsque je décide de me lancer dans un Brian De Palma. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai toujours refusé de voir ce film, car je pensais y trouver quelque chose de bien plus glauque et expérimental. Dès le départ, j'ai été sensible à l'humour qui émane notamment du personnage principal joué par William Finley. L'acteur fait preuve d'excentricité même lorsqu'il n'est pas masqué, j'ai trouvé son évolution fascinante et efficace. De même, la douceur et la justesse de Jessica Harper m'ont rendu le visionnage très agréable. J'ai été ravi de retrouver ici l'actrice qui m'avait fasciné dans Suspiria il y a quelques années. Paul Williams, dans le rôle du sadique Swan, est également exceptionnel avec son sourire sournois. Il incarne ce producteur sans scrupules avec une avidité dans le regard qui ne nous donne envie que d'une chose : que Winslow se venge, si possible dans la plus grande cruauté.

 

Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique

      En plus de développer un scénario tragique qui critique l'industrie musicale et la corruption, Phantom of the Paradise joue avec les codes de l'horreur avec les maquillages et les costumes qui cachent ce visage défiguré. Je vais être marqué par cette bouche aux dents de métal et cet œil grand ouvert, injecté de sang. Même si l'ensemble frise le grotesque (et c'est volontaire), la limite du ridicule n'est jamais dépassée car Phantom of the Paradise montre une volonté de parodie des genres qu'il aborde. Il y a également une envie de rendre hommage au cinéma d'horreur et notamment à Hitchcock, comme avec cette scène de douche évidemment inspirée de Psychose.

 

Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique
Phantom of the Paradise - de Brian De Palma - Critique

      Niveau mise en scène et thématiques, on reconnait la patte de De Palma instantanément, il est en effet impossible de se tromper. Entre split-screens qui montrent deux scènes différentes simultanément, les scènes de violence théâtrale ou de suspense, l'esthétique baroque et sombre, on retrouve les gimmicks du cinéaste et, bien qu'ils ne me plaisent pas dans tous ses films, j'ai adoré leur utilisation dans Phantom of the Paradise, car ils apportent un effet dramaturgique et dramatique au sort de ce personnage devenu monstre. Tout ça m'a beaucoup plu. 

 

     Pour conclure, je tiens à remercier Sleeper à nouveau pour cette proposition. Sans celle-ci, j'aurais probablement attendu encore de nombreuses années avant de franchir le pas.

 

 

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