Quelques films en vrac #44 - Six courts-métrages d'horreur

Quelques films en vrac #44 - Six courts-métrages d'horreur

      Il y a quelques semaines, Arte a publié sur sa chaîne Youtube une sélection de 6 courts-métrages sur le thème de l'horreur. Parmi ceux-ci, quatre m'ont beaucoup plu et les deux autres m'ont laissé sur le côté. Dans cet article, je vais revenir sur chacun d'entre eux à travers une courte critique.

 

Mantra (2022 - Stef Meyer) - 17 min

Quelques films en vrac #44 - Six courts-métrages d'horreur

      Mantra est l'histoire d'une jeune femme qui doit s'occuper de la mante religieuse de son copain pendant son absence de quelques jours. Rapidement, Emma va éprouver une fascination pour l'insecte... Ce film de Stef Meyer est clairement l'un de ceux qui m'ont le plus absorbé. Dès le départ, j'ai été ébloui par le sens du cadre, il est clair que la réalisatrice sait poser sa caméra. La réalisation est superbe, d'autant que les couleurs donnent une belle ambiance à l'ensemble. Raphaël Quenard a peu de temps à l'écran : c'est Maud Wyler qui tient tout le film sur ses épaules. Je ne connaissais pas cette comédienne et elle m'a bluffé dans ce court-métrage. On la retrouve d'ailleurs dans un autre film de cette liste, où elle m'a également épaté. Mantra est efficace dans son atmosphère horrifique qui vire de plus en plus vers le glauque, certains plans sont suffisamment malins pour ne pas en montrer trop et laisser faire notre imagination. Quant au final, il est glaçant et m'a plongé dans un profond malaise. Bref, je vous conseille ce film à la réalisation propre malgré son univers sale.

 

 

9 pas (2017 - Marisa Crespo et Moisés Romera) - 8 min

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     9 pas est un film espagnol, le plus court de cette liste. Malgré sa durée, il est efficace dans son concept qui ne joue que sur une seule situation : celle d'un petit garçon qui a peur du noir. Craignant d'affronter le couloir sombre qui lui permettrait d'atteindre les toilettes, Saul est encouragé par son père qui lui demande d'être "un homme". J'ai beaucoup aimé le suspense apporté par la musique et ce couloir plongé dans le noir, le film fait clairement référence à une peur qu'on a tous ressentie au moins une fois : celle de s'aventurer à l'aveuglette dans le noir, accompagné d'une petite voix qui nous dit : "Et s'il y avait quelqu'un ici ?". 9 pas est palpitant car on ne sait jamais vraiment si la menace va frapper, ni à quel moment elle va le faire. J'ai juste été déçu par le plan final que j'ai trouvé extrêmement cheap et vraiment pas nécessaire. 

 

Quenottes (2022 - Pascal Thiébaux et Gil Pinheiro) - 12 min

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      Là, par contre, je n'ai pas du tout aimé la proposition de Pascal Thiébaux avec cette histoire de Petite Souris revisitée façon horreur. Le film a été une grande déception, et ce n'est pas la présence de Lionel Abelanski (tête connue du cinéma français) qui change quoi que ce soit au verdict. Le concept est totalement bête et grossier, ces 12 minutes sont bourrées d'incohérences (comme le fil du yoyo qui mesure 20 mètres ou le gamin qui parvient à s'extraire une dent définitive à mains nues...). Qui plus est, le design de la Petite Souris maléfique est franchement raté, on n'y croit pas une seconde et la plupart des effets spéciaux sont assez laids. Même la musique, qui aurait pu nous plonger dans une atmosphère un peu trash, est complètement en décalage avec les scènes, notamment celle de l'attaque qui aurait mérité quelque chose de plus effroyable. Bref, je n'ai aucune dent contre Quenottes, je n'ai juste pas adhéré à ce court-métrage.

 

Transylvanie (2023 - Rodrigue Huart) - 15 min

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      J'ai adoré Transylvanie, notamment grâce au casting de jeunes comédiens tous aussi convaincants les uns que les autres, mais surtout à la qualité de l'image assez bluffante. Le seul point sur lequel j'ai tiqué est sur l'usage abusif (vraiment abusif) du zoom. Je n'ai pas compté, mais une grande majorité de plans présentent un zoom et c'est un peu fatigant à la longue. Cependant, ce parti-pris impose quand même une ambiance de tension d'un bout à l'autre, et ce dès les premières images. Et puis, au niveau de la réalisation, Rodrigue Huart se permet quelques plans techniques, comme lorsqu'il filme le visage d'un personnage à la manière des dolly shots de Spike Lee. Transylvanie, c'est l'histoire d'une petite fille qui se prend pour un vampire, mais que personne ne prend au sérieux. Elle va donc perdre patience et prouver sa vraie nature. L'ensemble est parfaitement exécuté, j'ai été surpris par le côté crédible de toute cette histoire. Embarquer le spectateur avec de jeunes acteurs a priori débutants, c'est un sacré défi. Mais ce défi est relevé haut-la-main, car le travail sur l'atmosphère sonore est exemplaire. La musique convient parfaitement à l'univers du film et permet de garder le spectateur en vigilance constante. Certains cadrages sont incroyables et le tout est hyper cool à regarder. Je vous laisse le découvrir ci-dessous.

 

 

Acide (2018 - Just Philippot) - 17 min

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       Acide m'a complètement happé dans son univers. Je n'ai pas vu l'adaptation en long-métrage de Just Philippot avec Guillaume Canet et Laetitia Dosch, mais cet avant-goût m'a clairement donné envie. Acide (le court-métrage) est saisissant à tous les points de vue. La scène d'introduction permet de nous faire comprendre la situation en quelques secondes avec un plan malin sur un ours en peluche : la pluie débute et on comprend qu'il s'agit d'une pluie acide. Les cris de panique suffisent alors à nous immerger dans la catastrophe, juste avant de suivre un jeune garçon et ses deux parents qui tentent de fuir les nuages noirs. Acide est maîtrisé sur début à la fin, j'ai particulièrement aimé le jeu des acteurs qui transmettent à la perfection la panique de ces deux parents. Maud Wyler, encore une fois, est géniale. J'ai très envie de la découvrir dans d'autres projets. Tous les éléments sont là pour nous faire vivre l'urgence avec eux : des voisins hostiles aux plaintes du gamin qui se demande ce qu'il se passe et devient rapidement fatigant à gérer. Acide est palpitant, la tension est permanente et le format de l'image est idéal pour étouffer un peu plus les personnages et les emmener vers une issue dramatique. Qui plus est, le film est sauvage et impitoyable. J'ai adoré.

 

 

Inherent (2023 - Nicolai G.H. Johansen) - 16 min

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      On termine avec Inherent, un court-métrage danois qui m'a intrigué dès le départ avec quelques belles ambiances, notamment sur le grain de l'image et les filtres de couleurs. Malheureusement, ce film d'horreur gothique m'a très rapidement ennuyé, on est vraiment sur du bas de gamme en terme d'éléments horrifiques : littéralement des litres de sang, une créature dans un grenier qui pousse des râles... Mouais. On ajoute à ça toute la froideur du cinéma danois qui m'ont empêché de ressentir quoi que ce soit pour le personnage principal, et ça donne un film assez soporifique. Ce n'est pas en remplissant des bocaux ou des sacs avec du sang qu'un film devient subitement un bon film d'horreur... Qui plus est, la double lecture évidente autour de la sexualité et des menstruations est franchement très grossière. Rien de bien intéressant, donc, avec cet Inherent que je ne vous conseille pas particulièrement.

 

 

 

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