Dans le but de dresser un top des films de Spielberg, il me manquait un film afin d'atteindre un nombre rond. Comme 20e film du cinéaste, mon choix s'est porté sur West Side Story, que j'avais raté en salles il y a 3 ans. Bien que le film soit visuellement ultra propre et magnifiquement mis en scène, cette comédie musicale m'a malheureusement très peu touché.
Le film original de Jerome Robbins et Robert Wise figure dans mon top 500 parce que je lui reconnais des qualités formelles et qu'il reste musicalement entraînant, mais il est certain qu'il serait dans le bas du classement si je devais ordonner cette liste. D'ailleurs, il faudrait que je réfléchisse à l'y enlever... Au-delà d'être une énième resucée de Roméo et Juliette, ce combat de coqs qui s'étire sur une durée de plus de 2 heures a tendance à fortement m'ennuyer. Non pas que les enjeux sociétaux soient sans intérêt, mais je trouve que l'ensemble manque de crédibilité, avec des dialogues surjoués et des combats de gangs interminables et stéréotypés.
Steven Spielberg rêvait de réaliser un remake du film 60 ans plus tard, et tant mieux pour lui s'il en a eu l'opportunité, mais je ne vois pas ce que West Side Story apporte de plus dans sa nouvelle version. Je sais que le fait de coller au film d'origine sur certains aspects était un choix, mais je n'y trouve pas mon compte en tant que spectateur. Qui plus est, et c'est bien sûr subjectif, les séquences de danses ultra-chorégraphiées ne me parlent pas du tout, car elles n'ajoutent ni tension, ni émotion, ni profondeur à l'ensemble. On a presque l'impression d'assister à une violence douce et jolie, ce qui amoindrit le propos sur ce dramatique choc des cultures. Quant aux musiques, à part les iconiques "Maria" et "America", peu d'entre elles suscitent le moindre intérêt chez moi.
Par contre, la réalisation et les lumières sont magnifiques. Il est indiscutable que Spielberg nous en met plein les yeux, poussant le curseur visuel encore plus loin que le film de 1961, qui était pourtant déjà marqué en terme d'ambiances. West Side Story a une atmosphère qui en jette, notamment sur le travail de la photographie et des couleurs. Je pense notamment à toutes les séquences romantiques (non chantées) entre Maria et Tony, qui m'ont globalement émerveillé et tenu éveillé. Même si les thématiques du film et le scénario ne m'ont jamais touché, Spielberg reste un immense metteur en scène et ça, on ne peut pas lui enlever.
Côté casting, rien de bien folichon à l'horizon, j'ai trouvé que les acteurs masculins étaient tous plus ou moins interchangeables, l'ensemble est très superficiel, d'autant plus que la comédie musicale empêche ici toute émotion de s'exprimer. Côté actrices, le casting est tout à fait honnête mais j'ai du mal à saisir pourquoi Rachel Zegler a suscité autant d'éloges à l'époque de la sortie du film. Son interprétation est à l'image de son personnage : on n'en voit que la surface.
Voilà tout pour ce film sur lequel je n'ai, malheureusement, pas grand-chose à dire. Spielberg a fait son film pour lui-même et cette nouvelle version n'apporte rien de nouveau à celle d'origine, alors que la société américaine a bien changé en l'espace de 60 ans.