Le petit succès de ce film d'horreur est parfaitement incompréhensible, tant Longlegs regorge d'effets éculés voire ridicules. Un scénario digne d'intérêt et cohérent aurait pu sauver les meubles, mais ce n'est pas non plus sur ce point qu'il faut attendre Longlegs.
Sans la présence de Nicolas Cage, il est probable que le film serait passé inaperçu comme il l'aurait mérité. Je n'ai trouvé que deux points positifs à ce thriller bas de gamme. Le premier est Maika Monroe dans le rôle principal. L'actrice parvient à susciter du mystère, contrairement à Nicolas Cage qui, certes, est méconnaissable et fou, mais dont le personnage est une caricature grotesque du monstre satanique au cinéma.
Le deuxième atout de Longlegs se trouve du côté de la réalisation, qui est plutôt cool. Osgood Perkins se débrouille pas mal derrière la caméra pour offrir quelques idées de cadrages ou de plans. J'ai bien aimé le système de format réduit pour montrer les flashbacks, mais aussi certains angles de vue resserrés à travers des fenêtres ou avec une caméra à l'envers pour appuyer une atmosphère angoissante. Malgré tout, le fils d'Anthony Perkins ne donne aucune identité forte à son film, puisqu'il s'inspire globalement de tout un tas de références qu'il a du mal à s'approprier. C'est dommage, car j'ai souvenir de son I Am the Pretty Thing That Lives in the House qui m'avait bluffé et envoûté en 2016 pour son atmosphère unique.
Ici, on a l'impression d'avoir affaire à un Silence des Agneaux du pauvre, sauf que le film de Jonathan Demme était ancré dans un réalisme glauque et choquant, avec un tueur en série qui nous faisait peur parce qu'il transpirait l'authenticité. Le tueur du Silence des Agneaux (je parle de Buffalo Bill et non d'Hannibal Lecter) était marquant parce qu'il montrait la noirceur de l'être humain, c'était un meurtrier dont la folie paraissait crédible et palpable, de ceux qui peuplent malheureusement notre monde réel.
Dans Longlegs, le tueur est globalement ridicule, malgré le talent indéniable de Nicolas Cage pour l'exubérance, et j'ai détesté tout ce délire occulte sans queue ni tête, qui n'a aucune cohérence ni logique. Qui plus est, le film s'aventure dans une thématique mystique un peu con, à base de prières, diable et autres bondieuseries qui font soupirer tant elles sont datées ou risibles. Le personnage de la mère est catastrophique en terme d'écriture, mais aussi de maquillage et d'interprétation (le personnage d'Alicia Witt est un cliché ambulant, jamais crédible dans ce rôle de folle aux longs cheveux gris).
Bref, Longlegs aurait pu être un film angoissant ou intrigant (la première partie du film est d'ailleurs plutôt réussie), mais il s'avère finalement être un délire occulte vu et revu, et globalement mal écrit et mal interprété. Je me suis hâté d'écrire cet article car j'aurai oublié le film dans trois jours, et je vous le déconseille si vous cherchez un thriller original.