Quelques films en vrac #46

Quelques films en vrac #46

      Encore une fois, je vais devoir zapper un jeu du samedi en raison d'un emploi du temps chargé ces temps-ci... Je vais cependant regarder ce week-end le dernier film proposé par Sami (The Ice Storm). En attendant, voici une critique rapide de 3 films vus récemment, dont je ne vous conseille pas particulièrement le visionnage.

 

Les infidèles (2012)

Quelques films en vrac #46

        Cela fait maintenant 10 ans que je refuse de voir Les infidèles parce que j'en avais l'image d'un gros truc de beauf à l'humour bien gras... et j'ai été agréablement surpris par la forme de ce film, même si on est évidemment loin du chef d'œuvre. Les infidèles est un film à sketches (ce que j'ignorais) dans lequel de nombreux réalisateurs se sont succédé pour proposer leur vision autour du thème de l'infidélité, avec à chaque fois Jean Dujardin et Gilles Lellouche pour incarner les divers personnages. Comme tout film de ce genre, on a affaire à un patchwork pas toujours très cohérent d'œuvres aux tons radicalement différents, ce qui donne un résultat inégal. Parfois, c'est complètement raté, comme l'histoire qui ouvre et ferme le film (c'est con), mais c'est souvent très réussi par ailleurs.

 

      La bonne conscience, de Michel Hazanavicius, est plutôt drôle et caustique : Jean Dujardin campe un homme prêt à tout pour coucher avec une femme lors d'un séminaire d'entreprise et l'ensemble est efficace. Lolita, d'Eric Lartigau, explore quant à lui le cliché de l'homme marié quadragénaire qui cherche à retrouver une seconde jeunesse avec une étudiante. Le court-métrage est globalement gênant, car la différence d'âge et de maturité crée un décalage de malaise. La question, d'Emmanuelle Bercot, est l'une des petites réussites du film. Dujardin donne la réplique à Alexandra Lamy et les deux comédiens offrent une scène de ménage très sérieuse et étonnamment violente : celle d'un couple qui, après 10 ans de vie commune, décide de jouer l'honnêteté le temps d'une soirée. Les infidèles anonymes d'Alexandre Courtes est très amusant, notamment grâce à Sandrine Kiberlain en meneuse de thérapie de groupe face à des hommes aux instincts primaires et basiques. Guillaume Canet y est génial de drôlerie, presque méconnaissable. Le curseur de l'homme infidèle qui ne contrôle pas ses pulsions est poussé suffisamment loin pour provoquer le rire, avec une belle palette de comédiens tels que Manu Payet.

 

      Cependant, mon segment préféré est indiscutablement le seul court-métrage que l'équipe a décidé de couper au montage pour le reléguer aux bonus. Ultimate Fucking a été supprimé car cette séquence de 17 minutes réalisée par Jan Kounen ne correspondait pas au ton global du film, pourtant c'est à mon goût le petit chef d'œuvre de ce film. Ultimate Fucking est très original, on bascule dans le thriller / horreur et le court-métrage est aussi drôle que rafraîchissant. Couper au montage la performance de la géniale Mélanie Doutey (et de Gilles Lellouche dans une moindre mesure) est inadmissible, car l'actrice y est plus surprenante que jamais. J'ai adoré ce segment.

 

      Bref, Les infidèles est parfois très moyen, parfois brillant, donc globalement sympa à voir même si, en effet, on n'échappe pas aux clichés du genre avec un défilé d'hommes connards et égocentriques. Mais ce côté est assumé et je trouve que ça passe, d'autant que Lellouche et Dujardin vendent leurs personnages avec talent. Le film ne casse pas trois pattes à un canard, mais c'est une assez bonne surprise. Je vous conseille de visionner la version intégrale (de 2 heures) car la proposition de Jan Kounen est clairement le meilleur moment du film.

 

Heretic (2024)

Quelques films en vrac #46

       Quelle déception ! Moi qui m'attendais à voir un superbe come back de Hugh Grant en méchant pervers et manipulateur, je dois dire que Heretic m'a extrêmement déçu. Après une première demi-heure très efficace et intrigante, avec une belle dose de suspense et quelques effets réussis (Hugh Grant qui s'enfonce dans l'obscurité de sa maison, ou encore la révélation de la bougie), Heretic se noie rapidement dans un thriller un peu chiant et très bavard : le concept de base ne tient malheureusement pas sur la longueur. Le film de Scott Beck et Bryan Woods est interminable pour pas grand-chose : on a clairement 30 minutes de trop... En 1h20, Heretic aurait clairement pu être un bon petit thriller sympa, d'autant que Hugh Grant est ici totalement crédible en figure menaçante. Sauf que là, tout s'effondre avant la fin de la première heure, pour aboutir sur une succession d'incohérences et d'effets grotesques : le scénario est bidon et tout tombe à plat. Heretic veut miser sur les dialogues et sur une pseudo-réflexion sur les religions et la foi, mais il se perd dans des conversations hyper explicatives et rarement naturelles : on voit clairement les acteurs débiter leur texte à la virgule près, sans réelle marge de manœuvre. Le propos du film est, au final, assez débile, et on peine à comprendre l'intérêt de ce film verbeux qui se croit bien plus malin qu'il ne l'est réellement. Un film à peine passable, qu'on oubliera vite.

 

Hirune Hime (2017)

Quelques films en vrac #46

       Là encore, je suis mi-figue mi-raisin avec ce film d'animation japonais de Kenji Kamiyama. Quelques éléments de scénario sont passionnants, notamment cette course contre la montre plutôt efficace, mais globalement on se fout un peu de ce qu'il se passe à l'écran, d'autant qu'il est assez difficile de trouver un intérêt à toute cette histoire de tablette magique... Le passage du rêve à la réalité aurait pu très bien fonctionner, sauf que toutes les séquences de rêves sont insipides voire complètement chiantes, là où le film parvient à nous tenir en haleine lors des phases de réveil. Bref, je ne retiendrai pas grand-chose d'Hirune Hime à part sans doute son côté visuel : je suis extrêmement friand de ce genre d'ambiances notamment au niveau de la lumière. Les reflets du soleil sont magnifiques, éclatants et parfois aussi beaux que des pierres précieuses qui scintillent à la lumière. A part ce côté graphique plaisant, Hirune Hime propose des personnages moyens, dont on se fiche du sort, et un scénario qui peine à émerveiller ou captiver. Dommage.

 

 

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