L'échine du diable - de Guillermo del Toro - Critique

L'échine du diable - de Guillermo del Toro - Critique

        Conseillé par Damien (el profe de español), L'échine du diable est un film qui conjugue drame historique, horreur et fantastique dans un quasi huis clos. Del Toro y raconte l'histoire d'un jeune garçon lors de la Guerre d'Espagne, envoyé dans un orphelinat catholique isolé. Dès son arrivée, il remarque la présence du fantôme d'un enfant mutilé. Je remercie Damien pour cette découverte.

 

L'échine du diable - de Guillermo del Toro - Critique

       L'échine du diable m'a beaucoup plu, ce qui n'était pas gagné d'avance lorsqu'on connait mon insensibilité au cinéma du réalisateur. De Guillermo del Toro, j'ai plutôt apprécié Le Labyrinthe de Pan sans pour autant comprendre l'emballement général qu'il suscite, et j'ai franchement détesté Pacific Rim et La forme de l'eau que j'ai trouvés sans âme. Devant ces déceptions, j'avais décidé de ne plus creuser la filmographie du cinéaste. Malgré tout, j'ai passé un excellent moment devant ce film sorti en 2001.

 

      La virtuosité de la mise en scène est flagrante, j'ai été bluffé par la qualité de certains plans. Qui plus est, l'horreur espagnole proposée ici est bien loin des clichés américains. Ce qui m'a fasciné, c'est la manière avec laquelle Guillermo del Toro traite ce fantôme. A part un jumpscare à travers une serrure, que j'ai trouvé un peu bête, L'échine du diable présente ce fantôme comme un personnage à part entière, sans spécialement chercher à créer de suspense autour. Il n'est pas soumis aux règles habituelles : son visage est montré assez facilement, sans chercher à le cacher ou à le faire apparaître dans des circonstances effrayantes. C'est plutôt malin et original. 

 

L'échine du diable - de Guillermo del Toro - Critique

       Parfois, on nous signale sa présence à travers des ombres ou des chuchotements, certes, mais il n'inspire pas vraiment la peur et on comprend assez vite qu'il ne sera d'aucun danger pour le personnage principal, contrairement à la plupart des films d'horreur (même dans le cinéma espagnol, il suffit de penser à Les Autres pour voir la différence). Le but de del Toro n'est pas de nous faire sursauter, mais plutôt d'offrir une réflexion sur les fantômes du passé et les ravages de la guerre, que les enfants subissent ici avec une violence qui vient bien des vivants, et non des morts. 

 

L'échine du diable - de Guillermo del Toro - Critique

       Eduardo Noriega est parfait dans le rôle de l'antagoniste, salopard avide de fric qui profite du contexte de la guerre pour commettre les pires horreurs sans scrupule. Globalement, d'ailleurs, le casting est proche de la perfection, que ce soit chez les enfants comme chez les adultes. Frederico Luppi reste crédible jusqu'au bout dans un rôle pas évident, et je tiens à rendre hommage à l'actrice Marisa Paredes qui nous a malheureusement quittés il y a quelques jours. Elle offre ici une interprétation à la fois sévère et touchante. De même, on a droit à quelques moments de douceur, globalement apportés par Irene Visedo dans le rôle de Conchita, une jeune femme qui a gardé un peu de son âme d'enfant malgré les conditions de vie difficiles.

 

L'échine du diable - de Guillermo del Toro - Critique

       L'échine du diable ne m'a tout de même pas emballé au point de n'en faire que des compliments. En effet, et je le regrette, Guillermo del Toro n'est toujours pas parvenu à me faire ressentir la moindre émotion. J'ai suivi cette histoire avec intérêt et sans m'ennuyer, mais je ne comprends pas comment cet enchaînement de drames, de misère et de mort a pu me laisser aussi indifférent à l'apparition du générique final. Les personnages, pourtant, sont attachants, mais je ne me suis malheureusement jamais senti triste pour leur sort, mêmes les plus dramatiques. Je suis incapable d'en expliquer les raisons.

 

       Pour résumer, j'ai beaucoup aimé L'échine du diable, notamment le côté huis clos et la première heure presque parfaite, mais je ne pense pas qu'il me marquera durablement. Néanmoins, j'ai été ravi d'explorer un peu plus le cinéma espagnol, chose que je devrais faire plus souvent. Merci donc à Damien, encore une fois !

 

 

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E
Content de voir que le film t'a plu, même s'il ne t'a pas completement réconcilié avec le cinéaste mexicain. Honnêtement j'apprécie aussi de façon très inégale les films de del Toro et l'echine du diable et le labyrinthe de Pan restent mes préférés. A croire que l'Espagne et son Histoire l'inspirent beaucoup. J'ai été moins convaincu par Hellboy, Pacific Rim, Nightmare in Alley, Crimson Peak . J'ai en revanche beaucoup apprécié la forme de l'eau et je n'ai pas vu son film d'animation Pinocchio disponible sur Netflix. Tu l'as vu toi ?
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S
Non, je n'ai vu que 3 films de del Toro malheureusement, mais son Pinocchio m'avait intrigué ! Il faudrait que je revoie Le Labyrinthe de Pan un de ces quatre...