La planète des singes - de Franklin J. Schaffner - Critique

La planète des singes - de Franklin J. Schaffner - Critique

      Il me restait quatre films pour finir ce mois de janvier, et je ne suis pas peu fier d'avoir tenu mes objectifs. J'ai plutôt apprécié Trois couleurs - bleu et Les chaussons rouges sans qu'ils soient de gros coups de cœur, j'en parlerai probablement dans un prochain "films en vrac". Par contre, je tenais à consacrer un article à La planète des singes (1968) qui rejoint sans hésiter le top 500.

 

La planète des singes - de Franklin J. Schaffner - Critique

       La planète des singes, qu'on appelle aussi "le film à l'affiche la plus pétée de toute l'histoire du cinéma" est une belle surprise. Ma relation avec cette franchise est globalement médiocre, puisque je n'ai aucun souvenir de la version peu marquante de Tim Burton, et que les versions récentes ne m'intéressent absolument pas, je me suis arrêté à La planète des singes : les origines en 2011 et il ne m'a pas du tout donné envie de continuer. A chaque nouvelle bande-annonce, je trouve les effets spéciaux et les idées complètement nases et rien ne me donne envie de poursuivre l'aventure. 

 

      Par contre, j'ai d'excellents souvenirs de la série La planète des singes (1974) lorsque j'étais gosse, notamment en terme de maquillages et costumes, c'est donc confiant que j'ai découvert cette première version de 1968 qui y ressemble visuellement. Résultat : je me suis pris une claque alors que, évidemment, je connaissais déjà le twist final depuis longtemps. Ceci n'a absolument pas gêné mon visionnage qui s'est avéré bien plus passionnant que ce que j'avais imaginé. Ce film part d'une magnifique idée qui consiste à échanger le rôle des singes et des humains, attribuant alors à la race humaine le statut "inférieur" d'animal, et laissant aux singes les problèmes éthiques liés aux théories de l'existence, aux lois, à la justice. Je ne m'attendais absolument pas à trouver dans La planète des singes un formidable discours philosophique, une véritable critique sociale qui dépasse le côté aventure simpliste que j'avais imaginée. 

 

La planète des singes - de Franklin J. Schaffner - Critique

       Ici, on trouve un scénario audacieux, qui n'hésite pas à parler de racisme et de domination intellectuelle, d'intolérance, voire de fanatisme ou de complot, ce qui rend l'ensemble terriblement actuel pour un film vieux de 57 ans. Le twist final n'est que la cerise sur le gâteau, qui permet au film d'avoir une cohérence globale inouïe : il est presque secondaire face à tout le reste, purement brillant. On ajoute à ça des décors grandioses et des maquillages qui apportent du charme à l'ensemble, et puis un univers sonore particulièrement efficace, notamment dans les musiques, qui achèvent de faire de La planète des singes un classique de science-fiction à ne pas rater.

 

      Bref, ce fut une excellente surprise et je suis ravi de l'avoir découvert cette année.

 

 

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R
Il m'avait un peu déçu lorsque je l'ai découvert il y a une dizaine d'années pendant mes études.<br /> En fait, le film est vraiment prenant, avec une belle tension dans les premières scènes, y compris quand on connait déjà l'histoire, de super maquillages, un vrai suspense, de beaux personnages parmi les singes avec de l'ambivalence, y compris chez les méchants qui sont beaucoup moins bêtes que chez Burton.<br /> Je me rends compte en écrivant que c'est vraiment surtout la révélation final qui ne tourne pas l'histoire du monde dans le bon sens à mon gout, ce qui m'a laissé une petite déception sur la fin.<br /> Pour moi, ça résume trop la possibilité d'une domination des singes à la peur de la bombe et de l'autodestruction des humains. Ça date le film, ça le replace dans une époque où cette peur de la bombe (ça va peut être revenir...) était beaucoup plus latente et asphyxiante pour le grand public lors de chaque grande crise internationale.<br /> Alors que le bouquin évoque la possibilité que l'humain soit remplacé juste parce que c'est le cours naturel des choses, ce qui est plus troublant et intemporel à mon sens.
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S
Ah tiens, pas faux. J'étais passé totalement à côté de ce "ils l'ont fait !" que je n'avais pas vraiment réussi à interpréter sur le moment...
R
Il faudrait que je le revoie avec un esprit plus frais et moins pollué par les attentes excessives.<br /> En réfléchissant, on peut évidemment mettre en parallèle la fin avec n'importe quelle cause (réchauffement climatique, déclin naturel, etc.), mais il me semble que Charlton Heston a cette réplique "ils l'ont fait !", qui aiguille le spectateur vers cette piste, assez logique pour un film sorti dans les années 60.
S
Personnellement j'ai trouvé le film assez ambigu sur cette question, a-t-on vraiment la réponse du pourquoi du comment ? J'ai bien aimé imaginer les choses, justement. La statue peut suggérer une autodestruction de l'humain par le nucléaire mais on peut aussi voir ça comme une dégradation naturelle du monument après 2000 ans... En tout cas j'ai trouvé le film plutôt subtil là-dessus.