Il me restait quatre films pour finir ce mois de janvier, et je ne suis pas peu fier d'avoir tenu mes objectifs. J'ai plutôt apprécié Trois couleurs - bleu et Les chaussons rouges sans qu'ils soient de gros coups de cœur, j'en parlerai probablement dans un prochain "films en vrac". Par contre, je tenais à consacrer un article à La planète des singes (1968) qui rejoint sans hésiter le top 500.
La planète des singes, qu'on appelle aussi "le film à l'affiche la plus pétée de toute l'histoire du cinéma" est une belle surprise. Ma relation avec cette franchise est globalement médiocre, puisque je n'ai aucun souvenir de la version peu marquante de Tim Burton, et que les versions récentes ne m'intéressent absolument pas, je me suis arrêté à La planète des singes : les origines en 2011 et il ne m'a pas du tout donné envie de continuer. A chaque nouvelle bande-annonce, je trouve les effets spéciaux et les idées complètement nases et rien ne me donne envie de poursuivre l'aventure.
Par contre, j'ai d'excellents souvenirs de la série La planète des singes (1974) lorsque j'étais gosse, notamment en terme de maquillages et costumes, c'est donc confiant que j'ai découvert cette première version de 1968 qui y ressemble visuellement. Résultat : je me suis pris une claque alors que, évidemment, je connaissais déjà le twist final depuis longtemps. Ceci n'a absolument pas gêné mon visionnage qui s'est avéré bien plus passionnant que ce que j'avais imaginé. Ce film part d'une magnifique idée qui consiste à échanger le rôle des singes et des humains, attribuant alors à la race humaine le statut "inférieur" d'animal, et laissant aux singes les problèmes éthiques liés aux théories de l'existence, aux lois, à la justice. Je ne m'attendais absolument pas à trouver dans La planète des singes un formidable discours philosophique, une véritable critique sociale qui dépasse le côté aventure simpliste que j'avais imaginée.
Ici, on trouve un scénario audacieux, qui n'hésite pas à parler de racisme et de domination intellectuelle, d'intolérance, voire de fanatisme ou de complot, ce qui rend l'ensemble terriblement actuel pour un film vieux de 57 ans. Le twist final n'est que la cerise sur le gâteau, qui permet au film d'avoir une cohérence globale inouïe : il est presque secondaire face à tout le reste, purement brillant. On ajoute à ça des décors grandioses et des maquillages qui apportent du charme à l'ensemble, et puis un univers sonore particulièrement efficace, notamment dans les musiques, qui achèvent de faire de La planète des singes un classique de science-fiction à ne pas rater.
Bref, ce fut une excellente surprise et je suis ravi de l'avoir découvert cette année.