Les films de l'enfance #7 - Beethoven 1&2

      Quel plaisir de revoir les deux premiers volets de Beethoven ! Lorsqu'il s'agit de films pour enfants, il est difficile de passer à côté des aventures du saint-bernard, notamment parce que la famille Newton est aussi drôle que charmante. C'est à tel point que j'ai été peiné comme rarement lors du décès de Charles Grodin en 2021. La disparition de l'acteur (qui campe George Newton dans les deux premiers films) m'avait mis un sacré coup dans ma nostalgie, d'autant qu'il était doublé par l'un des meilleurs comédiens de doublage français. Michel Papineschi est en effet un élément majeur de mon enfance : voix officielle de Robin Williams, mais aussi de personnages comme John Smith (Pocahontas), le comédien est absolument brillant dans Beethoven 1&2, rendant certaines répliques inoubliables...

Beethoven (1992) - de Brian Levant

       Le premier volet est évidemment le meilleur de la saga. On y découvre les cinq membres de la famille Newton et chaque personnage est parfaitement écrit pour la comédie : ils sont aussi doux qu'attachants. Le père (Charles Grodin) est un homme passionné par son travail et sa relation avec Beethoven est clairement la plus touchante du film mais aussi la plus drôle (sa réticence à adopter un chien, running gag tout au long des deux premiers films, se transforme ensuite en affection pour le toutou). Mais le reste du casting est également génial, entre Bonnie Hunt qui incarne la mère permissive et compréhensive, Christopher Castile en enfant chétif qui peine à se faire respecter à l'école, ou encore Nicholle Tom bien loin des clichés de l'adolescente rebelle et Sarah Rose Karr, la petite dernière trop chou. Tous les acteurs ont une belle alchimie et la force de Beethoven est de ne pas trop canaliser l'attention sur le chien : il ne sert que de soutien pour améliorer la vie des membres de cette petite famille.

      Les gags sont assez basiques : Beethoven fait des bêtises, salit les draps et pisse dans les chaussures, mais il serait bête de résumer le film à ça, car il s'agit surtout d'une jolie comédie familiale qui aurait peut-être même très bien fonctionné sans la présence du chien lui-même. C'est en ceci que Beethoven est assez fort, même si on est loin d'une grande intelligence dans l'écriture : on s'identifie à cette famille et il n'est pas difficile de croire qu'elle existe quelque part.

       Du côté des rôles secondaires, Beethoven bénéficie d'un casting assez amusant, avec notamment David Duchovny pour l'une des scènes mémorables du film : celle de la table que Beethoven traîne en laisse, et qui a un succès fou chez les enfants, évidemment. La séquence de la piscine avec Laurel Cronin est également mémorable, il m'arrive de rechanter ces paroles stupides de temps en temps, ce n'est pas le genre de choses qu'on oublie facilement.

       Mais là où le film brille, c'est dans l'interprétation des méchants. Je suis toujours aussi amusé de revoir Stanley Tucci et Oliver Platt dans ces rôles de voleurs de chiens débiles. La scène du grillage avec la fameuse chanson "Rabadja Nabougué" (revoir la scène en suivant ce lien, j'ai jamais compris d'où ça venait mais c'est hilarant) est un pur délice de comédie, notamment la tête d'Oliver Platt qui continue de danser en voyant les dobermans débarquer. Et puis, bien sûr, Dean Jones est exceptionnel dans le rôle machiavélique du Dr Varnick. Le cruel vétérinaire marque en effet les esprits.

         Bref, Beethoven est un excellent film d'enfance, incontournable.

Beethoven 2 (1993) - de Rod Daniel

      Beethoven 2 est à mon goût une suite plutôt réussie, en-dessous de l'original mais bien supérieure à toutes les merdes qui ont ensuite complété la saga. Ce deuxième volet est peut-être un plaisir coupable, je n'en sais rien, mais je le trouve sous-estimé (1.8 sur Allociné !) alors qu'en toute objectivité, l'humour fonctionne encore à merveille.

      Niveau écriture, on est dans du basique : un chien ne suffit plus, il en faut d'autres. Si le film est une grosse redite du premier, il est toujours plaisant de retrouver cette petite famille attachante. Le père est toujours aussi amusant dans sa bougonnerie et les trois enfants sont aussi doux et innocents que les chiots dont ils s'occupent secrètement. Tout est mignon et souvent très drôle.

      Si les antagonistes ne sont pas, non plus, au niveau de Dean Jones, je trouve que Debi Mazar s'en sort à merveille dans ce rôle odieux : difficile d'oublier le regard et les mimiques de l'actrice, dont le personnage marque par sa cruauté. Une parfaite Cruella qui m'est toujours restée en tête avec les années. Chris Penn n'arrive pas vraiment à la cheville de Stanley Tucci et d'Oliver Platt en crétin de seconde main, mais il fait tout à fait le job.

     Bref, j'adore le premier Beethoven et je trouve le second volet assez sous-évalué. Mes filles ont adoré les deux films et je n'ai pas honte de leur avoir fait découvrir : l'humour est efficace et on a passé un excellent moment.