Vivre - d'Akira Kurosawa - Critique

Vivre - d'Akira Kurosawa - Critique

       Magnifique. Le film raconte l'histoire d'un fonctionnaire qui, après avoir passé une vie morne et sans intérêt, apprend qu'il est atteint d'un cancer incurable. Abattu par la nouvelle, il va alors tenter de donner un sens à sa vie. Ce n'est que mon troisième film d'Akira Kurosawa et je ne m'attendais pas à être touché à ce point par Vivre.

 

Vivre - d'Akira Kurosawa - Critique

      Encore une fois, le réalisateur m'impressionne par la qualité de la mise en scène et surtout du montage, puisqu'on retrouve en fin de film une partie qui fait penser à l'utilisation des flashbacks dans Rashōmon. Avec Vivre, Kurosawa parle de la mort mais surtout du sens de la vie et de l'empreinte qu'on laisse derrière nous. Pendant une majeure partie du film, on suit le personnage de Watanabe (incarné par Takashi Shimura) dans sa quête existentielle et il semble impossible de ne pas être touché par ce vieil homme à la fois pitoyable et profondément humain. L'acteur est magistral du début à la fin, sa performance est absolument poignante, que ce soit dans sa posture comme dans son regard. On a pitié pour Watanabe.

 

Vivre - d'Akira Kurosawa - Critique

      Le film alterne les séquences de joie et de tristesse, il ressort du personnage une sensation de vide : celle d'un homme qui réalise beaucoup trop tard qu'il a été spectateur de toute sa vie, et qui cherche par tous les moyens à rattraper ce temps perdu. Le message est sublime, notamment dans la dernière partie lors de laquelle on voit l'impact de Watanabe sur la vie de ses collègues, malgré un dernier plan d'un défaitisme déprimant. De nombreuses scènes m'ont touché au plus profond, comme la chanson que fredonne le personnage en versant des larmes, que je n'ai pas pu m'empêcher de repasser plusieurs fois tant ce moment suspendu est bouleversant. 

 

     Bref, Vivre est un chef d'œuvre et je vous le recommande chaudement. C'est une belle réflexion sur le sens et l'absurdité de la vie, sur la condition humaine, sur le passage du temps, sur la trace qu'on laisse. Une vraie merveille du cinéma.

 

 

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J
Bravo pour ton blog, j'admire le travail<br /> Et un fan de lost en + :)
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S
Ah merci c'est sympa ! ;)
R
Ah oui, je l'ai découvert l'année dernière, et j'ai pleuré plusieurs fois.<br /> J'avoue sur le coup avoir été très surpris par la manière très audacieuse dont il fait soudainement virer le film du drame intimiste au brulot politique contre l'immobilisme et la bureaucratie.<br /> Quelque part, ça atténue un peu l'émotion, ça crée une rupture assez brutale mais ça a le mérite de surprendre, de faire travailler le spectateur.<br /> Et au final, je pense que c'est le choix qui fait passer du film de la gentille fable au chef d'oeuvre, parce que des films cucu sur l'action individuelle, il y en a pas mal, avec toujours ce message de puissance de l'individu, comme si nos sociétés pouvaient au final n'être constituées que de surhommes capables de passer à l'action. Mais la manière dont il élargit le film à un portrait plus général de la société est encore plus forte, et touche le spectateur sur un plan plus intime encore sur notre propre rapport à l'action.<br /> Ce n'est pas un film sur un rêve d'action "à l'américaine" mais sur la manière d'être dans la médiocrité concrète du monde.
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S
Oui j'ai été surpris aussi, c'est vrai que c'est assez brutal ! J'ai surtout aimé la conclusion, qui laisse entendre que tout ça n'a finalement servi à rien et que l'inspiration que Watanabe a déclenché chez les autres n'aura été qu'éphémère avant que le système ne se fige à nouveau.