Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique

Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique

      Mais quelle merveille ! Cinema Paradiso est un drame italo-français culte de 1988 et ça fait environ 20 ans que j'attends de le voir. En effet, je me souviens d'être tombé sur le générique final à la TV au début des années 2000 : la musique m'avait instantanément charmé. Je m'étais dit qu'il fallait absolument que je découvre ce film, voilà donc chose faite.

     Cinema Paradiso, qu'on peut rapprocher d'Il était une fois en Amérique sous bien des aspects (notamment le montage sous forme de flashbacks sur l'enfance, la nostalgie des temps perdus, et bien sûr la musique d'Ennio Morricone, merveilleuse), est une véritable lettre d'amour au cinéma. J'en suis ressorti enchanté et bouleversé. Enorme coup de cœur. 

 

Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique
Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique

      J'ai commencé par regarder la version courte proposée par mon DVD (un peu plus de 2h), sans savoir que la version originale de Tornatore se rapprochait plutôt des 3h. Cette version, coupée de 50 minutes par les frères Weinstein pour la distribution US (en accord avec le réalisateur), était déjà parfaite en l'état, même si j'admets avoir ressenti une grande frustration concernant la romance inachevée. Ce fut donc un immense plaisir de découvrir les scènes coupées après-coup pour savoir ce qu'il était advenu d'Elena. Bien que certains spectateurs préfèrent a priori la version de 123 minutes, je n'en comprends pas les raisons : explorer la relation entre Salvatore et Elena trente ans plus tard est un délice et ajoute une terrible mélancolie à l'ensemble. 

 

Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique
Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique

      Le film est un chef d'œuvre, il n'y a pas d'autre mot. La musique de Morricone, évidemment, permet à Cinema Paradiso d'atteindre ce statut, mais c'est loin d'être le seul atout du film. En effet, même les scènes silencieuses sont exquises, je pense notamment à ces séquences où seul le vent marin s'invite en arrière-plan. La mise en scène de Giuseppe Tornatore prend alors le dessus avec un sens du cadre absolument somptueux, qui met en valeur les personnages, les décors, les situations dramatiques. A titre d'exemple, la scène d'adieu à la gare m'a beaucoup marqué, à tel point que j'ai dû la repasser plusieurs fois avant d'accepter de poursuivre mon visionnage. Quelques plans serrés et rapides sur des étreintes dans le silence, ce fut un moment magnifique.

 

Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique
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      Les relations entre les personnages sont évidemment des points forts de Cinema Paradiso, l'ensemble est enrobé de tendresse et il est bien difficile de s'extraire de l'atmosphère du film une fois le générique final terminé. La relation entre Salvatore et Alfredo est le cœur du film, et qui de mieux que Philippe Noiret pour incarner ce père de substitution touchant et bienveillant ? L'acteur est exceptionnel. 

      Quant à l'histoire d'amour, elle est superbe et j'ai été ravi de pouvoir découvrir les 30 minutes supplémentaires qui offrent une conclusion émotionnellement puissante à ce couple. Le genre d'histoires d'amour impossible qu'on aime au cinéma, ici rendue tragique par la musique, le montage, les larmes des acteurs. La scène dans la voiture est particulièrement poignante grâce à Jacques Perrin et Brigitte Fossey.

 

Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique
Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique

      Et puis, avant tout, Cinema Paradiso est un immense hommage au pouvoir émotionnel du cinéma, et même au cinéma tout court. Le cinéma Paradiso, en dehors d'être le titre du film, est un personnage à part entière, et je dirais même plus : c'est le personnage principal du film. Toute la vie de ce village passe par cet édifice, plusieurs séquences insistent sur le côté universel de cette salle de cinéma avec un mélange des générations : petits comme grands sont capables de rire, pleurer, s'émerveiller ensemble. La vie de Salvatore, quant à elle, est intimement liée au cinéma Paradiso : de la naissance de sa vocation dans la salle de projection à sa rencontre avec son mentor, jusqu'au dénouement tragique de sa relation avec Elena par l'intermédiaire d'un simple papier oublié là sur un clou. Le dernier quart d'heure du film vient ensuite nous détruire : le spectateur s'effondre en même temps que le bâtiment, et comme si ça ne suffisait pas, Giuseppe Tornatore nous achève avec la séquence finale : impossible de ne pas lâcher toutes ses larmes devant le cadeau légué par Alfredo à son protégé, acte d'amour ultime du réalisateur envers le cinéma. Tout est merveilleusement écrit, c'est prodigieux.

 

Cinema Paradiso - de Giuseppe Tornatore - Critique

      Bref, que dire de plus ? Je suis chamboulé et conquis. L'un des plus beaux films que j'ai vus cette année, il figurera indiscutablement dans le top 5 des films découverts en 2025.

 

 

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