Les films de l'enfance #11 - Charlie et la chocolaterie (1971)

Les films de l'enfance #11 - Charlie et la chocolaterie (1971)

      En ce long week-end, nous avons profité du temps maussade pour essayer la version de Mel Stuart du roman de Roald Dahl. Mes deux filles adorent celui de Tim Burton (2005), c'était donc l'occasion de les comparer, et ce sera d'ailleurs l'objet de cette critique. Mathilde66, si tu lis cet article, j'espère que tu ne vas pas nous taper sur les doigts...

 

Les films de l'enfance #11 - Charlie et la chocolaterie (1971)

       Cette première adaptation de 1971 nous a beaucoup plu. On y retrouve cette intrigue fascinante et rigolote qui fait le sel du livre et il ne fait aucun doute que Willy Wonka and the Chocolate Factory est un excellent film à destination des enfants. On a pris beaucoup de plaisir à chercher les différences entre ce film et celui de Tim Burton et quelques points ont été préférés dans la version de 1971. La chanson des Oompa-Loompas, notamment, fut un réel succès et il faut bien dire que cette musique culte fait son petit effet. De même, nous avons tous les trois préféré la version du grand-père Joe jouée ici par Jack Albertson. Non pas que l'interprétation de David Kelly fut mauvaise chez Burton, mais il lui manquait une certaine âme, une certaine malice. 

 

Les films de l'enfance #11 - Charlie et la chocolaterie (1971)

      Pour le reste, je vais devoir finir par lâcher le morceau au risque de m'attirer les foudres : mes filles ont préféré la version de Tim Burton, et je suis malheureusement d'accord avec elles. Tout d'abord, le film de 1971 manque un peu de rythme et j'ai trouvé le temps long avant l'arrivée de Willy Wonka à l'écran. A titre de comparaison, le personnage apparaît à la 45e minute sur 1h39 chez Mel Stuart (presque à la moitié, donc), et à la 35e minute sur 1h55 chez Tim Burton. J'ai largement préféré la mise en place raccourcie du film de 2005, qui va plus vite au but, préférant ne garder les chansons que pour les scènes dans la Chocolaterie. 

      Au niveau des décors et des couleurs, je sais que le film de Mel Stuart commencer à dater, donc ce n'est pas vraiment comparable, mais le côté kitsch ne peut pas être ignoré. Même si Burton a usé du numérique, j'ai largement préféré l'esthétique gothique de ce dernier. Et puis, s'il fallait vraiment comparer en terme de musique, les compositions de Danny Elfman sont un énorme atout pour générer des ambiances délirantes et étranges, là où la version de 1971 peine (à mon goût) à nous embarquer réellement dans ce monde féérique. Chez Danny Elfman, le côté "parc d'attractions de marionnettes" donnait tout de suite le ton de l'œuvre : une explosion de couleurs déjantée.

 

 

      Au niveau du casting, là encore j'ai du mal à accrocher avec la version de 1971. A mon goût, seule Julie Dawn Cole dans le rôle de Veruca Salt parvient à faire de l'ombre à Julia Winter (qui était pourtant déjà excellente chez Burton). Ici, chez Mel Stuart, la gamine est impressionnante, on avait vraiment envie de haïr cette petite peste autant que son père qui la laissait faire. Pour le reste, je suis désolé, mais soit les prestations se valent, soit j'ai nettement préféré les acteurs de 2005... ce qui mène au point qui fâche : Gene Wilder.

      Je suis totalement d'accord pour dire que l'acteur est plutôt pétillant et intrigant ici, mais je regrette : Johnny Depp offre à Willy Wonka davantage de mystère et de folie derrière son regard. Peut-être n'ai-je pas été assez attentif au jeu de Wilder, mais j'ai le sentiment que son Willy Wonka est un poil surestimé. J'aimais beaucoup la sournoiserie dans le regard et l'attitude de Depp, on ressentait que son personnage cachait des choses et qu'il était probablement plus perturbé que ce qu'il laissait croire. Je n'ai pas eu tout ça ici.

 

Les films de l'enfance #11 - Charlie et la chocolaterie (1971)

      Pour poursuivre, la version de Stuart semble moins fidèle à celle de Roald Dahl, alors même que l'auteur a participé à l'écriture. Il a d'ailleurs désavoué le film a posteriori. Dans cette version, la personnalité de Charlie est étrange : il n'est pas si timide, pas si discret. Il se permet même d'enfreindre une règle alors que le personnage est censé être poli et respectueux. Cet ajout par rapport au support d'origine n'a pas vraiment de sens.

     Du côté de Wonka, l'idée de creuser sa psychologie à travers un traumatisme d'enfance était une brillante idée de Tim Burton, qui ajoutait beaucoup de fond au chocolatier solitaire. Chez Mel Stuart, Willy Wonka n'est exploré qu'en surface et je l'ai trouvé moins énigmatique, moins troublant. Encore une fois, peut-être ai-je juste été moins réceptif.

     J'ai aussi regretté un manque de communication entre Wonka et les Oompa-Loompas, là où chez Burton on sent une complicité diabolique, une proximité qui nous échappe. Par ailleurs, les Oompa-Loompas de 1971 sont assez décevants graphiquement parlant.

 

Les films de l'enfance #11 - Charlie et la chocolaterie (1971)

      Pour conclure, de manière générale, je pense que j'ai été plus sensible aux thématiques du film de 2005, car Burton a fait de Charlie et la Chocolaterie une histoire de famille, que ce soit chez Charlie comme Willy Wonka, tandis que la version de 1971 prône davantage l'honnêteté dans une séquence finale plutôt réussie. Malheureusement, l'impact émotionnel fut moindre.

 

     Bref, nous avons été ravis de découvrir cette version de 1971, qui est malgré tout excentrique, drôle et pleine de surprises. Nous avons passé un excellent moment. Mais désolé, mathilde66, Tim Burton reste l'élu de notre cœur sur ce coup-là. 

 

 

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