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Jeux interdits - de René Clément - Critique

Jeux interdits - de René Clément - Critique

     Remplir les objectifs du mois d'octobre s'annonce impossible, mais je rattraperai mon retard en novembre. Il faut dire que je suis très intelligent : j'ai sélectionné trois films de plus de 3 heures pour l'un des mois où je suis le moins disponible. Bref.

     Parmi les films qu'il me reste à voir, j'ai tout de même pu trouver 1h25 pour découvrir Jeux interdits, un film français de 1952. L'histoire d'une petite fille de 5 ans recueillie par une famille de paysans juste après le décès de ses parents dans un bombardement en 1940. Ce drame en noir et blanc mérite bien sa réputation de film culte et incontournable, c'est un véritable bijou.

 

Jeux interdits - de René Clément - Critique

     Jeux interdits vaut surtout pour la performance notable de deux enfants : Georges Poujouly, alors âgé de 11 ans, et la toute jeune Brigitte Fossey. Tous deux trouvent ici un premier rôle mémorable pour lancer leur carrière plutôt prolifique. Il faut évidemment saluer le naturel et la justesse de Brigitte Fossey qui, à 5 ans seulement, façonne un personnage marquant. À l'origine, la petite Paulette devait avoir entre 9 et 12 ans, mais René Clément a été séduit par l'audition de la toute jeune comédienne. Ce choix fut judicieux, puisque le film est devenu un succès et que tout le monde se souvient de cette petite fille touchante et spontanée. 

 

Jeux interdits - de René Clément - Critique

      Georges Poujouly, quant à lui, est étonnant dans ce rôle de jeune garçon très mûr pour son âge, qui subit malgré lui les coups et les engueulades. L'acteur est parfait dans ce rôle un peu rebelle : il maugrée, il lance des regards noirs, explose parfois. Quelques unes de ses scènes m'ont bien fait rire, comme celle de la prière entrecoupée de "crotte crotte, merde merde merde". Il représente à merveille cette innocence détruite par la guerre, période pendant laquelle les enfants n'ont pas pu s'épanouir ni grandir comme il l'auraient dû.

 

Jeux interdits - de René Clément - Critique

     La relation entre Michel et Paulette est charmante et émouvante, un peu drôle aussi : on s'attendrit de ces deux gosses qui piquent des croix dans les cimetières pour passer le temps, mais surtout pour donner un sens à cette mort qu'ils côtoient et qu'ils ne comprennent pas. Jeux interdits est puissant, car le cimetière d'animaux confectionné par ces deux enfants semble avoir bien plus de valeur que la religion hypocrite des adultes. 

    On ajoute à ça la musique de Narciso Yepes, absolument magnifique : la mélodie est devenue si cultissime que tout le monde connaît ces quelques accords de guitare tragique. L'air, aussi doux que triste, est absolument parfait pour accompagner cette histoire.

    Tous ces éléments, ensemble, forment une petite perfection du cinéma qu'il me tardait de découvrir. Un chef d'oeuvre intemporel.

 

 

 

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