Ce sixième opus est à voir, mais on ne peut l’apprécier que si on a un peu oublié le livre et qu’on ne vient pas de le relire. De nombreux oublis sont à déplorer, même s’il est évident qu’on ne
peut pas adapter à la perfection un roman de 700 pages en un film de 2h30. Mais ce qui faisait la force du livre, c’était l’extrême complicité entre
Albus
Dumbledore et
Harry Potter, leurs rendez-vous fréquents ainsi que les nombreux détails et révélations concernant la vie de
Lord Voldemort, son enfance. Ici, le réalisateur a abandonné de nombreux passages qui, à mon goût, étaient inévitables.
La maison des
Gaunt a été totalement omise et on n’a pas l’impression que la complicité entre
Harry et
Dumbledore est immense.
De plus, le film n’insiste pas assez sur le mystère du
Prince de Sang-Mêlé. Qui est-il ? Finalement, tout le monde s’en fiche.
Le Prince de Sang-Mêlé est très rapidement oublié et le public se pose des questions : pourquoi ce surnom ?

Autre passage regrettable : la fin. Elle est belle, une des dernières scènes, lors de la fuite des
Mangemorts, est très
réussie, mais elle ne fait aucun effet sur quelqu’un qui n’a jamais lu le livre. De plus, une scène essentielle manque cruellement à cette fin. Il faut espérer que cette scène tant attendue des
fans (je ne révèlerai pas laquelle) figurera au début du septième film. Car elle est d’une certaine importance.
En dehors de tous ces petits défauts, le film est bon, relativement fidèle et traite l’essentiel du livre. Même si certains passages ne sont pas sans rappeler
le Seigneur des Anneaux, ce qui fait sourire, plusieurs scènes sont magnifiques et époustouflantes. On retient notamment l’épisode de la
caverne qui est magnifiquement adapté. Même les ajouts par rapport au livre ne gênent pas. En tout cas, pas autant que pour
le Prisonnier
d’Azkaban.
Ce qui fait principalement la force du film, ce sont les acteurs. Ils ont réellement progressé, leur jeu est beaucoup plus proche des vrais personnages que précédemment.
Notamment
Michael Gambon. On sent vraiment que l’acteur qui interprète
Dumbledore a fait des efforts, et
ça fait plaisir. Bien qu’il ait toujours son élastique à la barbe, la performance de
Michael Gambon s’est nettement améliorée. Il fait même
penser, par moments, à
Richard Harris, qui incarnait le parfait
Dumbledore des deux premiers volets.
Plus mystérieux, plus conforme au personnage, plus sage, et enfin une apparition des lunettes en demi-lune ! J’attendais beaucoup moins de cet acteur et je suis ravi.
Mais les autres acteurs sont aussi excellents.
Alan Rickman incarne un parfait
Severus
Rogue, ténébreux et impénétrable, ce qui laisse présager du bon pour le dernier volet.
Emma Watson joue de mieux en mieux et a fini
pleurer entre chaque réplique.
Rupert Grint et
Daniel Radcliffe, égaux à eux-mêmes,
permettent quelques moments d’humours bienvenus. Ce film est également le film de
Drago Malefoy.
Tom
Felton est complètement transformé, incroyable. Plus mûr, totalement différent du
Malefoy des précédents opus, il nous transmet exactement le
ressenti du personnage du livre : un jeune garçon qui doit effectuer une tâche très importante et qui en a fini avec les gamineries et les railleries.

Cependant, celle qui nous offre la meilleure performance d’actrice est
Helena Bonham Carter. Elle interprète la folle
Bellatrix Lestrange avec une telle facilité, un tel
réalisme… Aucune actrice n’aurait pu mieux interpréter la machiavélique cousine de
Sirius Black. Cette actrice incroyable et déjantée, qui éclate de beauté et
de talent dans la totalité des films dans lesquels elle apparaît, s’annonce déjà comme étant clairement LE gros point fort du septième volet.
Pour conclure, je dirai que cette adaptation est très satisfaisante, mais que le fait de diviser le dernier opus en deux films de 2h30 n’est vraiment pas une mauvaise
nouvelle. Mon seul regret aura été de l’avoir vu en français. Il ne reste plus qu’à attendre ces deux films pour clore définitivement cette saga magique, de plus en plus sombre, et mythique. On
compte vraiment sur
David Yates pour ne pas gâcher ceci.