J'ai relevé beaucoup de défauts, tellement que j'ai eu l'impression que seul le twist final avait de l'intérêt dans cette histoire, voire que le film avait été fait uniquement
pour ça. Deux excellentes choses dans ce film. Premièrement, la dernière représentation de Eisenheim est toute simplement géniale et habile de la part du magicien, j'ai été surpris et
agréablement par cette révélation (le fait qu'il se soit lui-même intégré en hologramme dans le tour). Et puis, bien sûr, la fin assez surprenante remonte également le niveau, et joue sur le
principe suivant : "
le spectateur vient lui aussi d'assister à un énorme tour de magie", tout comme l'avait fait
Le Prestige. Mais voilà, j'ai trouvé que
Le Prestige le faisait (vraiment) beaucoup mieux. Car même
si les deux films sont différents, je ne vais pas pouvoir m'empêcher de les comparer. Dans
Le Prestige, les tours de magie sont expliqués, on
entre carrément derrière le rideau du magicien et on suit avec lui les préparations du tour, voire les explications. Bref, on entre entièrement dans le monde de la magie et de ses secrets,
vraiment très recherchés et surtout passionnants. Ici, dans
L'illusionniste, non seulement les tours sont à peine effleurés (à la limite
pourquoi pas, même si ça réduit plutôt l'intérêt ça donne un côté très mystique et ça augmente également le mystère du personnage principal) mais surtout ils ne sont pas crédibles une seconde. Et
l'absence de crédibilité fait défaut au film de façon spectaculaire. Qui plus est, le film n'a pas grand chose d'autre à nous mettre sous la dent et j'en viens alors aux points négatifs.
Le film est surtout une romance insérée ici dans le milieu de la magie, donc on peut comprendre que les tours et les divers mécanismes du
magicien soient relégués au second plan, au profit de cette idylle amoureuse. Malheureusement, ça aurait été bien si cette histoire d'amour avait été un tant soit peu intéressante. Le film
regorge de clichés à la fois risibles et ultra-téléphonés pour quiconque ayant vu un minimum de 10 films dans sa vie. On a l'histoire d'amour impossible, la jeune femme obligée de se marier avec
un autre homme haut placé dans la société. Comme par hasard, cet homme est très vilain, méchant et sans aucun sens de l'humour. C'est un gros méchant sans émotions qui croit que les femmes ne
servent qu'à enfanter, et s'oppose donc tout naturellement à notre magicien gentil et plein de bons sentiments. Le sort de ce vilain personnage est relativement attendu et finalement presque
triste. Deuxième personnage excessivement prévisible : celui de
Paul Giamatti, le chef de la police également au service de sa Majesté. Dès
le départ il est évident que celui-ci va finir par devenir sympa et se retourner contre le gros méchant. Quant à la fin du film, il comprend tout le twist d'un coup sans avoir un seul indice,
mais c'est pas grave, ça le fait rire. C'est surtout un prétexte pour tout faire comprendre au spectateur par le biais d'images révélatrices mais j'ai trouvé le procédé raté. Bref, pour ce qui
est du scénario je n'ai pas trouvé ça très lumineux (à part le twist final bien sûr qui remet le film en question), même le coup de la pierre précieuse retrouvée sur le cadavre était flairé dix
bonnes minutes avant qu'on ne l'apprenne, bref. Contrairement à
Le Prestige, donc, je trouve que le scénariste ne s'est pas énormément creusé
la tête à part à la fin du film (et encore, le twist est sympa mais nous emmène simplement vers un dénouement assez cul-cul, contrairement au cynisme et à la finesse que nous avait présentés
Nolan).
Bref, j'arrête de parler du scénario et je me penche maintenant sur la forme. Là aussi, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. L'ambiance
premièrement, constamment jaune, ne m'a vraiment pas plu et je l'ai trouvée sans grande saveur. Il en va de même pour les dialogues, d'une platitude extrême, tellement que ça frise parfois le
ridicule (les échanges entre Eisenheim et Sophie ne sont vraiment pas intéressants et c'en est presque gênant). Quant à la musique, j'avais confiance en
Phillip Glass pour nous sortir un truc de fou, malheureusement elles sont redondantes et absolument pas immersives. Elles passent même plutôt inaperçues.
Au niveau du casting, ça se défend plutôt pas mal même si personnellement, j'ai trouvé
Edward Norton plus discret que d'habitude, moins
prenant et moins impliqué. Je ne sais pas si c'est le rôle qui fait ça, mais quand on compare cette prestation à celle d'Hugh Jackman on sent la différence, je trouve.
Paul Giamatti et
Jessica Biel ne sont guère surprenants...
Bref, j'en ai fini pour
L'Illusionniste qui m'a vraiment beaucoup déçu. C'est pour moi loin
d'être un film mémorable.