Quel gros chef d'oeuvre émotionnel de taré ! Lovely Bones, c'est simple : j'en ressors tout juste et c'est exactement le genre de films que j'attends et que je recherche. Si vous connaissez d'autres trucs de ce genre, n'hésitez pas à me prévenir. C'est tellement immersif, tellement magnifique, on en prend plein la vue et les oreilles (Brian Eno est définitivement un génie). Il correspond en tous points à ce que j'apprécie dans le cinéma au niveau de l'émotion, du visuel et de l'ambiance, et je ne sais pas pourquoi j'ai mis si longtemps à me décider avant de le voir. C'est puissant, c'est beau, c'est du pur cinéma. Une chose est sûre : je regrette terriblement de ne pas avoir vécu ça sur grand écran. WOUAW.

Mise à jour 2025
Vous trouverez sur ce lien une critique récente de ce film, où je retrace toutes mes émotions une par une.
Le scénario est également exemplaire, Peter Jackson nous conte l'histoire tragique d'une fille de 14 ans agressée et tuée par son voisin dans un champ de maïs. En plus de nous faire parcourir son somptueux "entre deux mondes", le cinéaste adapte ici un roman d'Alice Sebold qui s'avère être riche en rebondissements et en idées, le tout avec puissance. Il avait déjà réussi l'exploit d'adapter Le Seigneur des Anneaux en 11 heures de perfection incroyables (d'ailleurs on a un clin d'oeil à la trilogie littéraire de J.R.R. Tolkien à un moment, cf cette capture). Là, je n'ai pas lu le livre d'origine mais ça donne envie. Tout d'abord, on nous plonge dans une expérience visuelle et émotionnelle de dingue à travers les yeux de la jeune Susie, qui observe sa famille sur Terre depuis une sorte de Paradis. Toutes ces scènes sont bluffantes, où Susie entre plus ou moins en contact avec sa famille (disons qu'ils ressentent sa présence) mais également avec Ruth avec qui elle semble avoir une connexion particulière. Ca donnera lieu à la fin du film à une scène des plus intenses, lorsque Ruth voit le reflet de Susie s'approcher d'elle à travers la fenêtre, sur fond de musique exceptionnel : j'ai nommé Brian Eno. Je connaissais déjà cet artiste et tout particulièrement cette composition, Big Ship. Cette musique me foutait déjà des frissons partout avant même de mettre des images dessus, mais là avec ce film elle atteint un niveau assez dément (à écouter ici). Je consacrerai certainement un article à la BO de ce film, car elle est tout simplement géniale. Elle donne un aspect mystique voire céleste aux images, comme si Susie se trouvait au coeur du cosmos, c'est magnifique. Brian Eno n'est pas le seul à remercier pour cette atmosphère, on peut également citer une musique de This Mortal Coil, Song to the Siren, vibrante et mélancolique :
Mais en dehors de ce monde imaginaire et de ces images qui calment, on a également un thriller angoissant avec cet homme pédophile qui se terre dans l'ombre, ce tueur horrible et glauque qu'on suit pendant tout le film : George Harvey. J'ai eu beaucoup de mal à reconnaître Stanley Tucci et cet acteur est absolument incroyable de bout en bout. Il est terrifiant, il fout clairement les jetons. Avec son regard de pervers et sa discrétion, sa dégaine, ses apparitions sont effrayantes. Le personnage donne lieu à énormément de scènes de tension de dingue, ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi stressé devant un film. D'un côté, le film apaise et fait frissonner avec ces belles images, mais de l'autre il nous fout les boules. Y'a tout d'abord la scène d'avant meurtre, où Harvey invite la gamine à visiter son "coin pour enfants". C'est tendu parce qu'on sait à l'avance ce qui va se passer dans cette horrible cave, cette cabane construite par le tueur dans le seul but de violer et de tuer la pauvre enfant. Le viol et le meurtre ne sont que suggérés et ce n'est pas plus mal. Et puis, bien sûr, il y a la scène pendant laquelle Lindsey, la soeur de Susie, s'introduit chez le criminel pour trouver des preuves. Bon dieu de bon dieu, cette scène est culte et a tout pour rester culte, ça se voit immédiatemment. Le moment où Lindsey effleure les pages du cahier du meurtrier, puis qu'elle tente de remettre la latte du plancher en place sans faire de bruit est mythique, et toute la tension qui s'ensuit est horrible. C'est tourné de façon à nous faire stresser (on voit Stanley Tucci qui court très vite avec un visage de monstre) et ça relève du génie. C'est très balaise.