The Island est encore un des ces films que je regrette de ne pas être allé voir au cinéma. Encore une fois, l'affiche du film m'avait rebutée. Quel dommage. Sorti en 2004, réalisé par Michael Bay, ce film n'est absolument pas ce à quoi je m'attendais. Dans un univers terriblement proche du livre 1984 (qui à mon goût est un chef d'oeuvre incontestable de la littérature), des centaines d'individus cohabitent dans une ville souterraine, protégés de la contamination qui règne à l'extérieur. Ils vivent avec pour seul espoir d'être choisis pour rejoindre l'Ile, le dernier endroit sain et sans danger sur Terre, un véritable paradis.
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Voilà un film que j'ai apprécié. Nonobstant les quelques invraisemblances dont il souffre (pas scénaristiques, mais disons deux ou trois scènes "trop grosses" qui auraient pu être évitées, comme la poursuite à moto et la dégringolade depuis le haut de l'immeuble), le film bénéficie d'un scénario en béton. Dès le début, on est plongé dans une atmosphère incroyable, avec une sublime musique, douce et calme, qui nous transporte dans l'univers the The Island. La première scène est tout simplement géniale, où le héros est extirpé de son rêve et où la scène passe de la mer à un lit. Terriblement bien foutu, et intriguant. L'univers est donc, comme je le disais, semblable à 1984. Et Dieu sait quelle place tient ce livre dans mon coeur. Des humains sont contrôlés par plusieurs personnes, on communique avec eux par l'intermédiaire d'écrans. Les bons citoyens doivent à tout prix être heureux et sont confinés dans un monde où la liberté de penser n'existe pas, où personne ne remet en question sa propre vie, où tout le monde obéit sans réfléchir et travaille sans savoir ce qu'il fait. Manipulés par une puissance qu'ils ne connaissent pas vraiment, on leur donne l'illusion qu'ils pourront sortir de cette vie misérable pour aller rejoindre un endroit paradisiaque : L'ILE. Mais on se doute que quelque chose va clocher et que cette puissance inconnue ne veut pas forcément le bien de son petit troupeau. A partir de là, les choses s'accélèrent. Comme dans 1984, un mouton du troupeau se pose beaucoup trop de questions et va commettre l'irréparable : découvrir la terrible vérité qui se cache derrière ce système.
Et bien entendu, la terrible réalité est révélée : ces personnes ne sont en fait que des clones, copiées à partir de personnes réelles. Des "assurances personnelles" qui permettent au plus riches d'avoir à leur disposition des organes tous neufs, totalement compatibles avec leur sang. Pourquoi cette réalité est-elle si terrible ? Parce qu'elle est tellement crédible qu'elle fait peur. Sans s'en rendre compte, je pense qu'il est inévitable qu'un jour, nous évoluerons vers ce genre de systèmes très avancés. Peut-être pas en 2019 comme le laisse présager le film, il ne faut pas exagérer (du moins, il ne faut pas espérer !). Encore qu'avec la vitesse à laquelle va la technologie, tout est possible. Bref, ce n'est pas le sujet de l'article, bien qu'il soit des plus intéressants.
La suite du film nous montre la cavale de deux clones qui, conscients de leur dangereuse situation, s'évadent. La course poursuite est un peu longue, et presque inutile. Ils auraient pu la supprimer au profit de meilleures scènes, où nos deux protagonistes auraient pu découvrir un peu plus le monde qui les entoure. Quoiqu'il en soit, le film reprend tout son intérêt dès que Lincoln Six-Echo retrouve son "double". Un scénario palpitant, crédible, et qui fait réfléchir. Le film contient de nombreuses scènes qui peuvent être vues comme niaises (beaucoup de lumière, de ralentis), mais c'est typiquement le genre d'ambiance que j'apprécie et que je savoure. Le tout parsemé de musiques ô combien sublimes, calmes et belles.
Les acteurs sont absolument fabuleux. Ewan McGregor est pour moi un acteur extraordinaire, que j'ai récemment découvert dans Anges et Démons, dans un rôle qu'il interprète à merveille. Il est toujours aussi bon dans ce film et nous livre une superbe prestation, dans le rôle d'une personne innocente qui ne connait rien du monde réel. De même, Scarlett Johansson est magnifique et talentueuse et on sent beaucoup de complicité entre les deux acteurs. Le duo fonctionne à merveille et on assiste à de très belles images et à un scénario original et plutôt inattendu. De même, Sean Bean et Steve Buscemi sont géniaux. Ethan Philips, qu'on voit assez peu dans ce film, est incroyable. Vraiment très expressif et touchant.
Bref, ce film est à mon goût magnifique, bien que deux-trois scènes assez lourdes auraient pu être évitées. Mais on ne peut pas vraiment reprocher une volonté de montrer de l'action dans un film qui peine à bouger beaucoup. Que de bonnes idées et de bons acteurs pour un film dont j'attendais beaucoup moins. C'est donc une très agréable surprise.
Voir aussi : Trainspotting (critique).