La réplique du dimanche #1 - "Ce sont de pauvres êtres" - Disneyland, mon vieux pays natal

       Je vous propose chaque dimanche une réplique de film ou de série qui m'a particulièrement marqué dans ma vie de cinéphile. Les objectifs sont divers et variés : vous faire découvrir une œuvre à travers une seule réplique, analyser la force qu'une simple phrase peut avoir sur une scène / un film ou, tout simplement, parler émotion (triste ou joyeuse).

 

      On commence par 5 mots qui apparaissent dans le court-métrage incroyable d'Arnaud des Pallières "Disneyland, mon vieux pays natal". 

 

La réplique du dimanche #1 - "Ce sont de pauvres êtres" - Disneyland, mon vieux pays natal

      Ayant déjà parlé de ce film-documentaire de 45 minutes sur ce blog, je ne vais pas en faire la critique mais, plutôt, vous donner une bonne raison de le voir. Disneyland, mon vieux pas natal est un film atypique, hypnotisant et plutôt déprimant qui tente de donner un second point de vue sur les parcs d'attraction Disney et notre rapport à l'enfance via ces lieux réputés magiques.

 

     La réplique en question apparait à la 26e minute du film, alors qu'Arnaud des Pallières s'interroge sur l'image que renvoient les "personnages vivants" qu'on peut rencontrer à Disneyland ainsi que sur leur condition au sein même de ce parc. Je vous laisse découvrir par vous-mêmes ci-dessous la scène en question. Elle dure certes 6 minutes, mais donne une idée générale du ton employé dans ce documentaire. Vous pouvez la regarder, il n'y a pas de spoil particulier.

 

Ils ne parlent pas, ne se plaignent pas, ne se révoltent pas. Ce sont de pauvres êtres.

       Cette réplique, 10 ans plus tard, est restée gravée dans ma mémoire et, même si je sais pertinemment que je suis le seul à posséder cette référence dans mon entourage, il m'arrive de la ressortir à certaines occasions. Ces cinq mots, allez savoir pourquoi, me poursuivent depuis des années. J'aime beaucoup leur effet au sein du documentaire. Ils sont suivis de 3 minutes sans aucune parole, où Arnaud des Pallières filme simplement ces "pauvres êtres" comme s'ils traversaient une forme de dépression étrange et, inévitablement, placent le spectateur dans une atmosphère gênante. 

 

      La musique et le montage très particuliers changent intégralement notre vision de ces personnages, les renvoyant à leur condition d'employés de parc à thèmes. Il est amusant de voir à quel point une ambiance sonore ou un ton de narrateur déprimant peuvent modifier complètement notre point de vue sur de simples images, et c'est d'ailleurs toute la magie du cinéma qui s'exprime dans cette scène. Ce moment de magie où des enfants découvrent en chair et en os (ou plutôt, en tissu et en mousse) les héros de leurs dessins animés préférés, Arnaud des Pallières en fait une longue séquence dramatique et silencieuse sur "l'envers du décor". Par ce biais, le réalisateur nous informe que toute cette magie et toute cette nostalgie ne sont qu'une illusion et, en 3 minutes, on assiste à la destruction d'un pan de notre enfance. Et ça fait mal.

 

     Bref, je voulais prendre un moment pour parler de ce film et de ce passage qui m'avaient bouleversés à l'époque. Aujourd'hui j'y repense encore. C'est fou, l'effet dévastateur que peut avoir une simple réplique. Si ça vous intéresse, le documentaire est disponible en intégralité sur Youtube, ci-dessous.

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