Quelques films en vrac #17

Quelques films en vrac #17

      Une comédie française ratée malgré son pitch délirant, une grande déception avec Leos Carax et un documentaire sur l'une de mes personnalités préférées : voilà le programme de ce petit article.

 

      Superstar (Xavier Giannoli - 2012)

Quelques films en vrac #17

      Le synopsis du film m'avait attiré : Martin est un homme banal, un anonyme. Du jour au lendemain, il va subitement devenir célèbre sans comprendre pourquoi. Le problème de Superstar, c'est qu'il aurait malheureusement dû en rester là. Sur le papier, l'idée est géniale et le choix de Kad Merad pour jouer un type "normal" fonctionne toujours. Malheureusement, dans les faits, l'intrigue est catastrophique et les incohérences s'enchaînent pendant presque deux heures (le film est beaucoup trop long). Malgré le talent de Kad Merad et une première demi-heure plutôt intrigante, Superstar ne tient pas la route et on n'y croit pas une seconde. Le propos du film est d'une lourdeur pas possible même si les intentions sont louables ; il s'agit ici de dénoncer la surmédiatisation d'événements lambdas, la manipulation des médias et la propension à chercher des polémiques absolument partout. Mais le film fait très rapidement un flop total avec des scènes absurdes et des personnages débiles (Ben n'est pas utilisé à sa juste valeur et Cécile de France nous offre un personnage complètement sans intérêt). Bref, passez votre chemin.

 

      Holy Motors (Leos Carax - 2012)

Quelques films en vrac #17

      Quelle déception. Après la claque que je me suis prise en découvrant Annette la semaine dernière, j'espérais retrouver les mêmes sensations avec Holy Motors et ce ne fut pas le cas. Le film est résumé par l'une des répliques : "on a 20 minutes pour rattraper 20 ans". Holy Motors, c'est avant tout le retour de Leos Carax en 2012, après 14 années sans tourner. Le cinéaste revient avec de grandes envies de cinéma et un hommage obscur au métier d'acteur. Pour rattraper le temps perdu, Carax décide de faire 9 films en un, avec un parti pris plutôt original : un homme sillonne la ville dans une limousine et, à chaque fois qu'il en sort, il interprète un personnage différent. Le film n'est alors qu'une succession de séquences ayant chacune son style propre, et je n'ai pas compris l'intérêt du film.

 

      Le propos m'a paru d'une profonde lourdeur avec un Denis Lavant qui en fait des caisses, et j'ai trouvé que ces petites histoires ne présentaient aucun intérêt les unes par rapport aux autres. Il aurait peut-être été préférable de réaliser 9 courts-métrages plutôt que ce film interminable et imbuvable, d'autant que la plupart des séquences sont affligeantes de malaise. Toute la partie avec Eva Mendes est ridicule et grotesque, tout comme le premier sketch où Denis Lavant incarne une vieille infirme ou encore cette discussion odieuse et inutile en voiture. L'acteur ne m'a transmis quasiment aucune émotion tant ses rôles et ses personnages sont grossiers et je me suis fait chier du début à la fin. Même le début du film et l'entracte dans l'église, apparemment encensés par tout le monde, m'ont laissé de marbre. Bref, je n'ai pas grand-chose à en dire sinon que j'ai trouvé le visionnage désagréable et plus risible que subversif. 

 

      Robin's Wish (Tylor Norwood - 2020)

Quelques films en vrac #17

      Je suis un grand admirateur de Robin Williams et c'est donc avec émotion que j'ai suivi ce documentaire qui révèle les raisons probables de son suicide en 2014. En retraçant les quelques jours qui ont précédé sa mort et en expliquant en détails l'évolution de sa maladie, Robin's Wish permet de rétablir la vérité, et elle est surprenante. Alors que les médias nous ont vendu un Robin Williams dépressif et une "double personnalité" tragique, on apprend au contraire que le comédien a choisi de quitter ce monde parce qu'il ne comprenait pas les raisons de ses soudaines baisses de régime. La faute à une maladie sur laquelle il n'a jamais pu mettre de nom, car son véritable diagnostic a été posé post-portem. Robin's Wish est un documentaire qui va à l'essentiel et n'hésite pas à rappeler à quel point cet acteur était à la fois un génie de l'humour et un être humain aimant son prochain. On pourrait quand même reprocher au documentaire une certaine platitude sur la forme, notamment à travers des musiques beaucoup trop présentes et trop cheap, qui veulent forcer l'émotion. Cependant, le film est un bel hommage à ce comédien que le monde entier chérissait. Je vous encourage à le voir pour comprendre les raisons de sa disparition, de manière bien plus honnête que celles qu'on a voulu nous faire croire à l'époque.

 

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