Quelques films en vrac #20

Quelques films en vrac #20

      Cette semaine, voici trois films qui ont failli entrer dans le top 300. Pour commencer, un drame porté par deux grandes actrices, puis un thriller très original, pour finir par un classique du cinéma français des années 70.

 

      Clouds of Sils Maria (2014 - Olivier Assayas)

Quelques films en vrac #20

       J'ai découvert Olivier Assayas l'année dernière avec Personal Shopper, qui avait été un immense coup de coeur. Clouds of Sils Maria (traduction française : Sils Maria...) est un film franco-suisse qui se concentre sur la relation entre une comédienne de théâtre et son assistante. Juliette Binoche est extraordinaire dans le rôle de Maria Enders, actrice hantée par un rôle qu'elle a interprété 20 ans auparavant et le film est un joli drame sur la peur de vieillir et la crise de la quarantaine. Kristen Stewart est également épatante dans le rôle de Valentine, chargée de donner la réplique à Maria Enders pour la préparer à son prochain rôle, diamétralement opposé à celui qu'elle jouait 20 ans plus tôt. 

 

      J'ai adoré cette mise en abyme de l'intrigue, Maria et Valentine s'apparentant petit à petit aux personnages de la pièce de théâtre. L'une, défaitiste et pessimiste sur son avenir professionnel, rejette les nouveaux codes du monde du spectacle et refuse de se les approprier. L'autre, jeune, dynamique et ancrée dans son époque, lui donne un point de vue extérieur sur sa propre carrière. Encore une fois, Juliette Binoche démontre ses talents sans aucune fausse note et Kristen Stewart prouve qu'elle est capable d'une grande subtilité de jeu. J'ai beaucoup moins aimé l'interprétation de Chloë Grace Moretz, qui incarne la nouvelle génération avec quand même de gros sabots. Il faut admettre, aussi, que son personnage est assez mal écrit ; j'aurais préféré qu'elle montre un peu plus de facettes positives.

 

     Mis à part ce souci qui plombe en partie la conclusion du film, Clouds of Sils Maria est un drame subtil et parfois passionnant, avec également une ambiance montagnarde très agréable. En effet, l'essentiel de l'intrigue se déroule dans les Alpes suisses et notamment près du Col de la Maloja. Le film propose des images magnifiques du "serpent de Maloja" (une masse nuageuse qui se faufile entre les montagnes, telle un serpent) et quelques séquences de randonnée plutôt atmosphériques.

 

      Last days of Summer (2014 - Jason Reitman)

Quelques films en vrac #20

       Labor Day (traduction française : Last days of Summer...... no comment !) est un thriller psychologique sur fond de syndrome de Stockholm qui, malheureusement, ne parvient pas à maintenir le niveau de sa première heure démentielle. Labor Day démarre effectivement sur les chapeaux de roues avec une première partie très originale, à la fois tendue et particulièrement fascinante. L'intrigue est adaptée d'un roman que je n'ai pas lu : Long Weekend de Joyce Maynard. Henry vit seul avec sa mère dépressive Adèle, jusqu'au jour où un homme récemment évadé de prison va les contraindre à l'accueillir dans leur maison le temps de préparer sa fuite. Au fil des heures, Adèle s'éprend du fugitif et entrevoir l'espoir de retrouver le bonheur. 

 

      Le première moitié est excellente et j'ai pris un grand plaisir à voir, petit à petit, ces deux personnages tomber amoureux malgré la précarité et le danger de la situation. Le film est grandement aidé par Kate Winslet et, surtout, Josh Brolin que j'ai trouvé incroyable dans ce rôle de père de substitution. Il est assez difficile de parler du film sans le spoiler d'une manière ou d'une autre, mais je peux quand même dire que j'ai été déçu par la tournure des événements, le film virant alors rapidement dans une romance assez classique et très décevante, au vu du passé des deux personnages. La fin du film tente une séquence de tension extrême que j'ai trouvée complètement tirée par les cheveux tant elle semble forcée en tous points. Quant à la conclusion, je l'ai trouvée purement absurde. Bref, Labor Day est magnifique et passionnant jusqu'à la moitié, avant de sombrer dans une histoire classique et inutilement rocambolesque. Dommage.

 

      A noter quand même une sublime affiche très bien pensée ; la position des deux personnages est exactement à mi-chemin entre l'emprise psychologique et l'étreinte amoureuse. C'est par ailleurs une scène très réussie dans le film.

 

      Peau d'âne (1970 - Jacques Demy)

Quelques films en vrac #20

       Un film savoureux qui me conforte dans l'idée que l'association Catherine Deneuve / Jacques Demy a donné naissance à de superbes classiques français. Je pense que c'est l'un des rares films pour lesquels le kitsch apporte une réelle plus-value. Le côté volontairement démodé est savoureux car il est source d'un humour plutôt efficace. Peau d'âne est tout de même moins drôle et moins pertinent que des comédies musicales comme Les demoiselles de Rochefort ou Les parapluies de Cherbourg, pour la simple raison qu'il n'est qu'une adaptation assez basique d'un conte vieillot. Néanmoins, le film m'a apporté de nombreux rires, notamment grâce à quelques chansons particulièrement drôles. La recette du gâteau est irrésistible et très réussie, Catherine Deneuve est étonnante ; la naïveté et la beauté de sa voix apportent un charme non négligeable à l'histoire. Assurément un vieux film à découvrir, même si le conte en lui-même présente assez peu d'intérêt.

 

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