Ce dimanche, je vous propose une réplique tirée d'un western trop peu populaire : Et pour quelques dollars de plus. Cet article va spoiler la fin, mais bon, le film a 57 ans et il y a prescription.
A voir la popularité des films de Sergio Leone, on pourrait avoir l'impression qu'il a réalisé principalement trois grands films : Le bon, la brute et le truand, Il était une fois dans l'Ouest et Il était une fois en Amérique. Curieusement, les trois autres films issus de ses deux trilogies sont assez peu cités comme références lorsqu'on s'engage sur le sujet du western, alors qu'ils n'ont absolument pas à rougir.
Et pour quelques dollars de plus, notamment, propose l'un des meilleurs duels finaux de tous les temps, en ceci qu'il mêle un ensemble assez intéressant d'enjeux, de rivalités et de principes. Par-dessous tout, la musique basée sur une mélodie de boîte à musique est incroyablement dans le ton. Je vous propose de (re)voir l'extrait ci-dessous :
Now we start.
Le personnage de Lee Van Cleef, symbole du cow-boy vieillissant, semble avoir perdu tout espoir de venger sa sœur ; désarmé face à un adversaire déloyal et sans pitié. C'est alors que le personnage de Clint Eastwood interrompt le face-à-face. Avec son allure toujours aussi classe, une montre de gousset à la main, l'homme sans nom vient justement remettre les pendules à l'heure et s'improvise arbitre de la confrontation.
Clint Eastwood fait ici office de justice et devient un personnage secondaire de l'histoire, simple faire-valoir à Lee Van Cleef dont le personnage doit retrouver son honneur et prouver sa valeur. L'homme sans nom aurait pu tout simplement faire preuve d'injustice à son tour en abattant El Indio dans le dos pour le punir de son comportement et sauver le colonel, mais il ne le fait pas. Il replace les deux adversaires à égalité en fournissant à Mortimer une arme digne de ce nom, puis lance cette réplique mythique du cinéma avec la plus grande des élégances : "Now we start".
Au moment où il prononce ces mots, la musique légendaire d'Ennio Morricone reprend de plus belle avec une puissance incroyable. A présent, le véritable duel peut commencer et l'espoir est permis pour Mortimer. Clint Eastwood s'assied pour assister au duel et la musique d'Ennio Morricone disparaît pour ne laisser place qu'à la douce mélodie issue de la montre. Le suspense est incroyable jusqu'à la fin de la séquence ; Leone maîtrise à la perfection le timing, la configuration spatiale et le montage de sa scène.
Bref, j'adore cette réplique. Trois mots d'une efficacité redoutable, dans la bouche d'un acteur sublime. Ce duel est à mon goût l'un des meilleurs que le cinéma nous ait offerts.
Voir aussi : Et pour quelques dollars de plus • Pour une poignée de dollars • Le bon, la brute et le truand • Il était une fois dans l'Ouest • Il était une fois la Révolution • Il était une fois en Amérique • Top des trilogies