Je n'ai pas pu m'empêcher de me faire toute la saison en une journée (10 épisodes de 25 minutes, ça passe vite !) et j'en profite pour poursuivre mon précédent article, avec des spoilers cette fois-ci.
Cobra Kai m'a replongé dans ma jeunesse ; celle où j'ai moi-même pratiqué le karaté pendant 12 ans, découvrant et adulant alors la saga Karaté Kid, non pour sa représentation physique du karaté mais pour ses enseignements moraux.
A tout point de vue, Cobra Kai m'a comblé, car la série respecte à la lettre le tout premier film datant de 1984, dans ses qualités comme ses défauts. Pour ce qui est du principal défaut, ce sera rapide car c'est aussi, étrangement, une qualité : Cobra Kai ne fait pas particulièrement attention à reproduire fidèlement l'univers du karaté. Lorsqu'on a pratiqué ce sport, on constate que de nombreuses choses visibles à l'écran sont un grand n'importe quoi, que ce soient les techniques de combat utilisées (saltos, roulades et autre conneries) comme le système d'arbitrage (non, il n'est pas question d'envoyer son pied à travers la gueule de son adversaire ! En vérité, les coups ne doivent pas être réellement portés en compétition, encore moins à la tête et aux jambes ; ça mène normalement à des pénalités voire des disqualifications). Ceci dit, comme je l'ai déjà évoqué dans mon article sur Karaté Kid, ces erreurs de cohérence ne font qu'appuyer le fait qu'on ne se concentre pas ici sur le sport en lui-même mais sur ses aspects philosophiques.
Et de ce côté, je dois dire que j'ai été finalement soulagé de voir la tournure des événements tout au long de la saison. Alors que j'exprimais mes doutes, après l'épisode 5, sur l'espoir de retrouver dans Cobra Kai "l'esprit Miyagi", je n'ai pas été déçu par la conclusion de cette saison qui a répondu à toutes mes attentes. L'évolution de Johnny Lawrence est passionnante. J'ai adoré l'idée de refaire toute l'histoire de son point de vue, pour finalement réaliser que Daniel, lui aussi, a été un connard en 1984. Certains renversements de situation, qui rendent Johnny plus humain, sont extrêmement pertinents. De même, l'apparition de Martin Kove dans le rôle du Sensei Keese à la fin de l'épisode 10 laisse présager une excellente saison 2. Nul doute que la présence de ce personnage, qui avait hanté Johnny jusqu'ici, provoquera chez celui-ci un déclic puissant. Je n'ai pas envie de me spoiler - donc je ne vérifierai pas cette info - mais j'espère qu'Elisabeth Shue reviendra également, tôt ou tard, dans le rôle d'Ali.
Mis à part les anciennes têtes, qui reprennent tous leurs rôles de façon épatante, j'ai été moins emballé par les nouveaux personnages (Aigle notamment est assez ridicule) et j'espère que Miguel ne sera qu'un protagoniste secondaire dans les saisons suivantes. Selon moi, la relation entre Johnny et Daniel, ou même celle entre Johnny et son fils (Tanner Buchanan est, pour le coup, un immense atout charme), sont cent fois plus intéressantes que ce personnage un peu stupide. Maintenant qu'on a bien compris que de mauvais enseignements pouvaient aboutir à de mauvais élèves, j'espère qu'on pourra passer à autre chose pour se concentrer plutôt sur la psychologie des personnages principaux, comme ça a été fait un peu dans cette saison à travers quelques face-à-face bien pensés.
Et puis bien sûr, même si c'est totalement subjectif, je répète que j'ai pris mon pied à prendre de plein fouet toute cette nostalgie. Cobra Kai prend un soin tout particulier à retourner sur les lieux de tournage du film de 1984 (revenir dans l'immeuble des LaRusso notamment, a pour moi été une belle surprise), ou à recréer des décors à l'identique. L'image ci-dessus en est un exemple parfait : lorsque j'ai vu Daniel pousser la palissade de bois pour entrer dans la maison de Miyagi, tout en passant devant les voitures bâchées, je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher un petit cri d'émerveillement. Que voulez-vous... c'est un brutal retour en enfance et c'est incontrôlable. Même la trame principale est un hommage évident au premier film, puisque la construction scénaristique est identique à celle de Karaté Kid. Il ne faut effectivement pas réfléchir trop longtemps pour comprendre comment va se dérouler la compétition finale dans les moindres détails, jusqu'au coup de pied sur une main qu'on voyait déjà venir 3 épisodes plus tôt. Cependant, même s'il y a peu de surprises quant au dénouement, tout ceci garde une saveur particulière lorsqu'on remet ces événements en parallèle avec ceux de 1984.
Quoi qu'il en soit, je vous promets que je ne vais pas écrire un article pour chaque saison, mais j'ai une grande hâte de découvrir les prochains épisodes qui s'annoncent palpitants et encore plus complexes que les précédents.