Nope - de Jordan Peele - Critique

Nope - de Jordan Peele - Critique

      Je n'ai jamais parlé de Jordan Peele sur ce blog, la sortie de Nope est donc une belle occasion de le faire. Après avoir passé quelques semaines sur Twitter à voir le monde cinéphile s'extasier sur ce film, le propulsant immédiatement au rang de "film de l'année", le qualifiant d'œuvre ultime et expérience unique, je suis allé le voir avec envie. Puis j'ai décidé de me désinscrire de Twitter.

 

      On ne va pas y aller par 4 chemins : j'ai trouvé Nope tout à fait honnête en tant que divertissement, mais j'ai du mal à saisir l'engouement général qu'il a suscité. Jordan Peele fait partie de ces réalisateurs qui émergent dans le cinéma, qui remuent les foules et les critiques, mais dont je ne comprends pas l'extraordinaire popularité. Je ne vais pas revenir sur le cas Ari Aster, mais j'ai un sentiment similaire à l'égard des réactions que Jordan Peele provoque depuis maintenant trois films. Leurs films me laissent relativement indifférents et j'ai l'impression qu'en dehors de la forme (un côté visuel plutôt soigné et percutant) qui se veut subversive et/ou marquante, les films d'Aster et de Peele n'ont presque rien à raconter. 

Tags Critique analyse explication du film

Nope - de Jordan Peele - Critique

      J'ai eu pour Nope exactement le même ressenti que pour les deux précédents films de Jordan Peele. Get Out m'avait plu dans sa première partie mais m'a rapidement gonflé à force d'user de stratagèmes purement artificiels pour tenter de provoquer un sentiment de malaise qui n'est jamais venu. Us m'a totalement charmé dans son introduction très mystérieuse et flippante, jusqu'à ce que le principe retombe brutalement comme un soufflé et que le film devienne purement explicatif. Dans Nope, le même processus s'est déclenché : j'ai plutôt apprécié le démarrage mais j'ai trouvé la deuxième moitié d'une lourdeur abyssale.

 

     En quelques sortes, Jordan Peele est catalogué chez moi comme un réalisateur de "débuts de films" qui ne parvient jamais à trouver une évolution intéressante ou stimulante pour ses récits / scénarios. En effet, je trouve que Get Out, Us et Nope fascinent très rapidement avec leur concept ou leur pitch, puis s'essoufflent tout aussi vite. Mis à part, éventuellement, un petit discours sur la maltraitance animale dans le monde du spectacle, j'estime que Nope n'apporte strictement rien et, tout comme Get Out et Us, je dois constater qu'il ne m'en reste rien. Mais vraiment rien du tout. Tout ceci m'apparaît très artificiel et ce n'est pas anodin car le film est, pour moi, un peu comme un feu d'artifice : quelques scènes sont explosives, visuellement magnifiques. Parfois, on croit que c'est fini, et en fait non, ça repart sur le même ton. Puis, une fois qu'on en est sortis, on n'en garde rien. C'était joli, mais c'est tout. 

 

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      Seule une séquence a retenu mon attention : il s'agit de celle concernant le singe Gordy qui est, au niveau de l'ambiance, franchement réussie. Pas de quoi révolutionner le cinéma d'horreur non plus, mais la scène a eu un petit impact émotionnel malgré tout. Malheureusement, lorsque je lis sur internet les réactions des spectateurs sur ce passage, j'ai encore une fois le sentiment d'être en décalage devant l'amoncellement de superlatifs, à base de "le plus gros choc cinéma de toute ma vie", etc. Peut-être sont-ce les mêmes qui ont été "traumatisés à vie" par Midsommar, je n'en sais rien... Toujours est-il que je ne partage pas ces réactions et que je ne les comprends pas.

 

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     Je termine sur un point qui m'a complètement sorti du film à de nombreuses reprises : le jeu déplorable de Keke Palmer. Si Daniel Kaluuya fait son job habituel en mec distant et peu bavard (et donc, pas hyper passionnant), Keke Palmer en fait des caisses et ça fait bien longtemps que je n'avais pas assisté à une performance aussi mauvaise. Elle parvient à rendre son personnage insupportable avec des réactions ou répliques constamment surjouées et pénibles. J'ignore si c'est Jordan Peele qui a insisté pour la faire jouer de la sorte, mais si c'est le cas, sa direction d'acteur est catastrophique. C'est bien possible, car la grande majorité des personnages de Nope n'a aucun fond ni aucune âme. Ils sont lisses et, lorsqu'ils ne surjouent pas, ils ne proposent rien de bien palpitant.

 

Nope - de Jordan Peele - Critique

      Bref, je ne crache pas sur le travail visuel et la photographie de Nope qui sont clairement des points positifs du film, mais vous l'aurez compris : je n'ai pas été passionné, ni intrigué, par le film qui n'apporte rien dans le monde de la science-fiction. Voir Jordan Peele comparé à Steven Spielberg ou M. Night Shyamalan me laisse circonspect.

 

     Pas un grand "nope" donc, ni un petit "yep". Disons un gros "mouaif".

 

 

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B
j'ai pas encore vu le film, donc je n'ai pas trop lu pour ne pas me faire spoiler. <br /> mais triste que tu ais quitté twitter :)
Répondre
S
Salut ! Et bien je ne te le conseille pas particulièrement à moins que t'aies adoré les précédents Peele. <br /> <br /> Oui pour ma part, je suis bien content de ne plus être sur Twitter. Ça ne me servait à rien et ça me prenait du temps inutilement.