En attendant de pouvoir découvrir les autres films de "Gagne un DVD #2" (oui je sais, je suis lent, mais je suis une feignasse de prof en vacances et je dis ça sans la moindre trace de honte), je poursuis mes envies de classements. Cette fois-ci, je voulais m'attaquer au cinéma français. Certains demanderont : "Pourquoi commencer par Ana Girardot ?", et je répondrai : "Et pourquoi pas ?".
Ana Girardot n'est pas dans le paysage depuis si longtemps, puisqu'elle a fait ses débuts au cinéma aux alentours de 2009 avec Simon Werner a disparu, avant de commencer à exploser vers 2012 avec la série Les Revenants. Depuis, on la voit régulièrement sur nos écrans et je dois dire que son jeu et sa personnalité me fascinent. Si l'actrice a révélé récemment qu'elle ne supportait plus d'être cantonnée à des rôles de femmes douces et sages, il faut bien admettre que c'est pour cette facette qu'elle est reconnue et hautement appréciée. Voir Ana Girardot débarquer dans une scène provoque un effet rassurant, qu'elle enrobe dans une fragilité mêlée de sincérité. Il ne fait pas de doute que la jeune comédienne n'est qu'au début d'une longue et passionnante carrière car ses projets sont multiples et bien variés. Ces dernières années, son envie de vouloir éclore en naviguant vers des rôles de plus en plus différents est bon signe ; l'actrice n'a pas prévu de jouer la facilité et compte bien ouvrir progressivement l'éventail de ses talents. A titre d'exemple, son rôle d'Anne dans les séries comiques La Flamme puis Le Flambeau ont permis de montrer toute l'étendue de son pouvoir comique. Ce rôle est étonnant et va dans ce sens : Ana Girardot en a encore beaucoup sous le capot et j'ai hâte de suivre son évolution sur les années à venir.
Pour célébrer mon amour pour cette actrice française qui, par sa présence réconfortante, illumine la plupart des oeuvres dans lesquelles elle apparait, je vous présente un top 10 de celles-ci.
10 - Le beau monde
On commence doucement avec la 10ème place puisque Le beau monde est probablement le film de l'actrice que j'ai le moins aimé. J'ai eu la drôle d'impression, tout d'abord, de voir un film pour parisiens, relativement condescendant à l'égard de la province puisque les clichés s'accumulent et qu'on nous laisse entendre que le personnage principal est idiote de vouloir quitter Paris ; qu'il s'agit d'un délire de petite fille capricieuse. Et puis le film raconte le contraire en dépeignant des personnages méprisants, notamment celui de Bastien Bouillon qui est exécrable. On a le sentiment que le film ne sait pas sur quel pied danser, et il faut aussi dire que l'intrigue est d'une platitude extrême en terme de rebondissements. Je l'ai vu il y a quelques semaines et je l'ai intégralement oublié. Malgré tout, je me souviens qu'Ana Girardot est parfaite dans ce rôle et qu'elle sauve le film d'une plantade absolue.
9 - La maison
L'un des derniers projets de l'actrice, dont elle semble très fière, m'a personnellement laissé de marbre. Certes, Ana Girardot sort de sa zone de confort en proposant un personnage tout sauf sage (même si la douceur est toujours bien présente). Il est tout à fait intéressant de voir l'actrice quitter son cocon pour s'aventurer ailleurs, mais je ne suis pas certain que ce rôle la mette particulièrement en valeur dans sa filmographie. Jouant de son côté sexy et un peu plus provocateur, son interprétation est toujours impeccable et touchante, mais le propos de La maison pose question. A vouloir rendre ce milieu cool et décomplexé, on est presque parfois dans une promotion de la prostitution. Si je me doute que l'objet du film était censé être tout l'inverse en dénonçant certaines choses, je n'ai pas trouvé ça efficace. Je déconseille donc La maison qui me semble vain et bourré de stéréotypes.
8 - Simon Werner a disparu
Vu quelques années après sa sortie, Simon Werner a disparu ne m'a pas marqué à l'époque. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs du film mais internet laisse des traces ; j'ai retrouvé une critique que j'avais faite datant de 2013, dans laquelle je n'avais pas été très élogieux. J'y parle d'un dénouement terriblement décevant et plat, d'une impression de "tout ça pour ça", d'un cinéma qui lorgne sur Gus Van Sant sans jamais réussir à s'en approcher. Je crois tout de même me souvenir que c'était une proposition assez originale pour du cinéma français de l'époque.
7 - 5ème Set
Film découvert récemment, 5ème set m'a déçu sur le fond et sur la forme. Même si certains éléments rendent l'ensemble palpitant par moments, j'ai surtout été gêné par l'iconisation du personnage principal (joué par Alex Lutz), car il s'agit d'un véritable égocentrique du début à la fin. C'est d'autant plus frustrant que le personnage d'Ana Girardot, à peine étudiée, était la seule digne d'intérêt dans toute cette histoire. Les rares scènes avec l'actrice sont fabuleuses, car elles mettent en avant une situation compliquée pour la jeune mère. Le reste est discutable : parfois sensationnel, parfois moyen. Article plus détaillé par ici.
6 - L'aurore boréale
L'aurore boréale est un court-métrage mettant en scène Ana Girardot et son père, Hippolyte Girardot. Une jeune femme (Louise) se fait réveiller par son père (Jacques) au beau milieu de la nuit : celui-ci tient absolument à l'emmener dans les bois, car il a entendu qu'une aurore boréale allait illuminer le ciel français. Elle finit par accepter en bougonnant et en traînant des pieds, car elle doit travailler le lendemain et qu'elle ne croit pas aux délires de son père. Je n'en dis pas plus, mais ces 12 minutes m'ont beaucoup plu. Le court-métrage est léger et sympathique, même s'il est globalement assez prévisible. Le jeu des comédiens suffit à emmener le tout vers une petite histoire amusante, que je vous conseille.
5 - Soleil battant
Malgré quelques défauts, Soleil battant tient debout, du début à la fin, en explorant un sujet très peu abordé au cinéma en terme de secrets familiaux. C'est une petite pépite dans laquelle Ana Girardot est exceptionnelle. J'en ai déjà parlé il y a peu.
4 - Ce qui nous lie
Un joli titre, qui résume le cœur du sujet du film (une fratrie liée par une terre et un deuil familial) tout en faisant un petit jeu de mot sur la lie du vin. J'aime les jeux de mots. Le trio d'acteurs est parfait pour ce film qui parle de reconstruction et de courage, de volonté. Ana Girardot tient le rôle principal aux côtés de François Civil et Pio Marmai, et tous sont impliqués. En plus de nous offrir un film drôle, passionnant et émouvant, d'évader le spectateur en pleine campagne dans des vignobles, Ce qui nous lie offre à Ana Girardot un rôle moins doux, moins fragile. L'actrice interprète ce rôle avec force, et une pointe de dureté. Je vous conseille sans hésiter cette comédie de Klapisch.
3 - Les revenants
Nous rentrons dans le trio de tête avec Les revenants qui, s'il est parfois très limite en terme de jeu (de nombreux acteurs sonnent faux et gâchent quelques séquences), m'a totalement marqué il y a 10 ans. C'est une proposition de série fantastique qui fait plaisir dans le monde de la série française. Les revenants est une série audacieuse, très marquée en terme d'ambiance. Rien que la musique du générique, signée Mogwai, me donne envie de m'y replonger. Les revenants donne des frissons bien particuliers avec sa panoplie de personnages passionnants, et fait partie de mes séries françaises préférées.
2 - La flamme / Le flambeau
Je pense que ces deux mini-séries font partie des plus grandes réussites d'Ana Girardot actuellement. Même si, au départ, on est surpris par la présence de l'actrice qui ne semble pas évoluer dans le même univers comique que Jonathan Cohen, Florence Foresti ou encore Doria Tillier, elle y prend finalement une place importante et il parait désormais impossible d'imaginer la série sans elle. Anne est hilarante et inévitablement touchante, même si on est dans un procédé comique assez classique : il s'agit d'une femme belle, douce et gentille, que Marc (le personnage principal) voit étrangement comme laide et insupportable. L'actrice est juste à chaque instant et on lui découvre une facette qu'elle nous avait cachée : l'humour. Lorsque je m'ennuie, je me passe encore et encore les bêtisiers de La Flamme et Le Flambeau sur Youtube et je ne m'en lasserai jamais.
1 - Deux moi
Et on conclut avec cette petite pépite. C'est pour le moment le film de Girardot que j'ai préféré. Son duo avec François Civil donne lieu à une comédie romantique totalement charmante, je suis tombé amoureux de cette histoire et de la manière avec laquelle Cédric Klapisch a traité son sujet. Plus que de rencontre romantique, Deux moi parle de reconstruction psychologique, de coïncidences, de signes. L'un de mes grands coups de cœur de ces dernières années. Article complet.