Bon, puisqu'on est dans les courts-métrages musicaux de 25 minutes capables d'utiliser les images et la musique pour nous transpercer d'émotion, continuons avec When we are born. Le film m'a été proposé par Marian en réaction à mon article précédent sur I am easy to find et je tiens à te remercier pour cette découverte qui me pousse à écrire un autre article. J'espère que cet enchaînement miraculeux de coups de cœur va se poursuivre, car When we are born m'a subjugué, et même plus que ça.
Voici le film complet sur Youtube, que je vous invite à découvrir lorsque vous aurez un moment tranquille avec de bons écouteurs :
Je ne sais pas si Marian se rend compte du cadeau qu'il m'a fait en citant ce film, car mon envie de le remercier est aussi forte que mon étonnement de ne jamais avoir découvert cette merveille par moi-même. Le truc, c'est que j'ignore totalement pourquoi je n'ai jamais écouté Ólafur Arnalds avant aujourd'hui. Mes goûts musicaux ne sont pas très diversifiés. Ils sont même très restreints. En dehors de quelques groupes de rock dont je me lasse très rapidement, il n'y a qu'un seul style musical que je peux me permettre d'écouter toute la journée, un seul qui me foudroie de frissons depuis 20 ans, c'est la musique minimaliste. Mes artistes favoris sont indiscutablement Sigur Rós, Philip Glass et Max Richter. Ce sont pratiquement les seuls que je peux écouter en boucle sans m'arrêter et sans éprouver de lassitude.
En regardant When we are born, j'ai ressenti cette sensation si particulière qui m'habitait les premières fois que j'ai découvert Sigur Rós. Rien que d'en parler ici, j'ai une terrible envie d'écrire un nouvel article sur Sigur Rós, car j'ai parfois l'impression qu'ils écrivent la BO de ma vie, comme avec Von (live), Ekki Mukk ou encore ce petit bijou dont j'ai parlé l'an dernier... A ce propos, Marian, si tu tiens à faire un ping-pong d'intenses clips musicaux émotionnels, je continue cet échange en te proposant Andrá, tu m'en diras des nouvelles si ça te tente. Les trois dernières minutes sont particulièrement fortes.
Mais revenons à nos moutons avec When we are born. Je viens de prendre une belle claque. Une claque visuelle, tout d'abord, car le clip est un enchaînement de plans-séquences atmosphériques et délicats bénéficiant d'une lumière à couper le souffle. Les scènes de danse s'alternent avec d'autres, tout aussi poétiques. Mes yeux étaient rivés sur l'écran, je ne pouvais pas les en décoller, particulièrement sur deux passages. L'un de ces passages m'a frappé par sa beauté : il s'agit de la fin du film avec cette femme qui danse, caressée par 6 mains qui forment un effet sublime.
Et puis, donc, une claque musicale. La première scène de danse est accompagnée d'une musique dont je n'ai pas encore trouvé le titre (mais ça ne saurait tarder), que je me repasse en boucle en écrivant cet article tant elle me touche au plus profond. J'ai une affection tout particulière pour la conclusion de cette séquence, je veux parler du passage à partir de 10:35 où la même mélodie reprend de manière déformée, comme si elle passait sur un vieux tourne-disque un peu usé. Y a-t-il plus belle manière d'exprimer la nostalgie d'une époque si éloignée qu'elle peine à se faire entendre ? Je suis soufflé.
Si je parlais de Sigur Rós un peu plus haut, c'est parce que ce groupe est islandais, tout comme Ólafur Arnalds, et je ne comprends pas comment mes centaines d'heures d'écoute de Sigur Rós ne m'ont jamais amené vers cet artiste, chez qui je viens de retrouver la même énergie, la même beauté pure. Le film utilise d'ailleurs les paysages islandais dans toute leur majestuosité. C'est pour ceci que Marian a visé particulièrement juste parce qu'il ne m'a pas seulement fait découvrir un court-métrage. En effet, je sens que je vais passer beaucoup de temps en compagnie d'Ólafur Arnalds dans les semaines qui viennent.
Il y en a qui vont penser que je commence à faire n'importe quoi avec mon top 500, mais je m'en fous, ce film aussi mérite d'y entrer sans aucune hésitation.