Dans cet article, nous allons parler de quelques films vus récemment : deux sorties 2024 dont un succès phénoménal, ainsi qu'un premier film d'une réalisatrice à suivre.
Quitter la nuit (Delphine Girard - 2024)
J'ai vu Quitter la nuit en avril lors de sa sortie en salles et je n'en ai pas gardé de souvenir extraordinaire, même si l'ensemble m'avait plutôt convaincu. Quitter la nuit est un excellent thriller qui a un petit souci : il démarre sur les chapeaux de roues avec une longue séquence d'introduction exceptionnelle, pleine de tension et d'émotion qui nous plonge directement dans le bain, avant de devenir un polar très classique qu'on a l'impression d'avoir déjà vu 10 fois. Ça crée un petit ascenseur émotionnel car il est difficile de ne pas être déçu par la tournure des événements du film, plutôt prévisible et moins impactante que cette fabuleuse entrée en matière. Le duo d'actrices rend tout de même l'ensemble palpitant, mais j'ai regretté la baisse progressive de la puissance, d'autant que le film s'inspire d'autres films du même style (se placer du point de vue d'un opérateur de centre d'appels d'urgence est devenu monnaie courante ces dernières années, comme avec The Guilty ou The Call par exemple) jusqu'à un final oubliable. Sympa, donc, mais pas très marquant.
Un p'tit truc en plus (Artus - 2024)
Un p'tit truc en plus connait un succès pharaonique et je me suis demandé si c'était mérité. Verdict : même si on est effectivement loin des comédies françaises nauséabondes de type Qu'est-ce qu'on a fait au bon dieu, le film d'Artus est tout juste passable... Son succès est principalement dû à son message qui rassemble et à son côté purement familial, et il faut admettre que la démarche de mettre en avant cette minorité est très louable de la part de l'humoriste. Cependant, Un p'tit truc en plus est très attendu et verse inévitablement dans les bons sentiments bien dégoulinants. Même si on s'attache à tous les personnages et qu'Artus a su jouer de son personnage de Sylvain de manière assez fine, le film est assez cul-cul et surtout très lisse. Ainsi, même si l'intention de base est exceptionnelle, que les personnages sont extrêmement fidèles à la réalité (sans exagération), et que l'humour est souvent efficace, il manque clairement un p'tit truc en plus pour en faire une comédie totalement réussie.
Saint Maud (Rose Glass - 2019)
Après avoir découvert Love Lies Bleeding au cinéma la semaine dernière, qui m'a beaucoup charmé, j'ai voulu tenter le premier long-métrage de Rose Glass : Saint Maud. Malheureusement, ma déception fut au rendez-vous. Même si le film dure seulement 1h20, le temps est bien long et j'ai peiné à en comprendre le réel message. Il est déjà difficile de ranger Saint Maud dans un genre bien précis puisqu'on n'est ni vraiment dans l'horreur, ni dans le fantastique, ni dans le thriller. En fait, l'ensemble est assez plat et l'absence de contexte autour de la psychologie des personnages m'a laissé de marbre. Même si Rose Glass parvient à instaurer une ambiance assez délétère voire malsaine, elle ne nous fournit pas beaucoup de clés pour démêler le sens de cette intrigue. Je suis malheureusement resté en dehors, d'autant que Morfydd Clark (dont je n'avais déjà pas apprécié le jeu dans Les anneaux de pouvoir) est assez fade. Jennifer Ehle relève un peu le tout avec des regards et des expressions qui fascinent, mais comme on ne parvient jamais à cerner son personnage, il est difficile de trouver un sens à tout ça.