Beetlejuice Beetlejuice - de Tim Burton - Critique

Beetlejuice Beetlejuice - de Tim Burton - Critique

       ENFIN ! J'y croyais sans y croire, après 15 ans de déceptions enchaînées avec le cinéma de Burton, et pourtant Beetlejuice Beetlejuice une véritable réussite qui m'a mis le sourire du début à la fin. Je ne dirais pas que le cinéaste est "enfin" de retour, car tout ceci ressemble davantage à un joyeux miracle, mais ça m'a fait un bien fou de prendre autant de plaisir devant un Burton.

 

Beetlejuice Beetlejuice - de Tim Burton - Critique

      Si certains déplorent la pauvreté du scénario, je suis plutôt de ceux qui défendent cette trame foutraque qui part dans tous les sens, car c'est à mon sens la vraie qualité de Beetlejuice Beetlejuice. Durant 1h45, on assiste à un défilé de personnages tous plus burtoniens les uns que les autres, les scènes se suivent avec une étonnante fluidité, passant d'un personnage à l'autre sans nous laisser le temps de souffler. Malgré des enjeux inexistants - si ce n'est le plaisir de revoir les personnages et acteurs du film de 1988 - l'ensemble donne une impression d'univers extrêmement riche qui pourrait aisément introduire un Beetlejuice Beetlejuice Beetlejuice d'ici quelques années. Les idées s'enchaînent, les couleurs et décors sont merveilleux, les lumières attirent le regard et font briller les yeux des spectateurs qui se laisseraient prendre au jeu. 

 

Beetlejuice Beetlejuice - de Tim Burton - Critique
Beetlejuice Beetlejuice - de Tim Burton - Critique
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      On retrouve tous les éléments chers à Burton avec ses personnages en marge, généralement incompris, ses arbres tordus, ses couloirs difformes, ses maisons sombres en haut des collines et, pour une fois, je n'ai pas ressenti cette sensation de réchauffé qui me parcourt à chaque nouvelle sortie du réalisateur. En effet, tous ces éléments sont légitimes, car dans la continuité de tout ce qui faisait le sel du film de 1988. On est donc dans un retour aux origines qui ne fait pas grincer des dents puisque, cette fois, le film est une suite assumée, et c'est peut-être une idée que Tim Burton devrait développer pour ses futurs projets. Etoffer un univers déjà existant est bien plus intéressant et honnête que reprendre cet univers à l'identique en faisant croire qu'il est nouveau. Bon, je me comprends.

 

Beetlejuice Beetlejuice - de Tim Burton - Critique
Beetlejuice Beetlejuice - de Tim Burton - Critique

     Ici, et je ne sais par quel miracle, tout fonctionne à merveille. Les effets carton-pâte et stop-motion font illusion et donnent réellement l'impression de retrouver le Burton d'il y a 20 ou 30 ans, sans pour autant paraître oldschool et dépassé. Il est clair qu'aucun film du cinéaste ne m'avait autant excité depuis Sweeney Todd en 2007, et c'est un putain de plaisir. Toute la panoplie de personnages délirants et délurés est interprétée par autant de comédiens brillants, d'autant que le casting d'origine a été repris à l'identique. Tim Burton a même réussi à détourner le personnage de Charles Deetz en le faisant bouffer par un requin, ce qui évite de montrer le visage de l'acteur Jeffrey Jones, absent du casting étant donnés ses démêlés judiciaires. J'ai adoré voir Burton jouer à rendre ce personnage ridicule, tout en le conservant dans la trame principale.

 

     Quel plaisir de voir Michael Keaton cabotiner à nouveau dans ce rôle inoubliable. Quel plaisir de voir s'éclater Catherine O'Hara, bien trop absente sur les grands écrans. Quel plaisir de découvrir Justin Theroux dans cet univers décalé qui lui va si bien, avec un personnage à la limite entre le charmeur et le loser. Quel plaisir inattendu, également, que sont les brèves apparitions de Sami Slimane (dans un rôle absurde) et Danny DeVito. Et puis, même si Willem Dafoe et Monica Bellucci ne servent à rien et que leur arc narratif est inexistant, ils permettent d'étoffer cet univers macabre délicieux. Les spectateurs déçus peuvent toujours se consoler en imaginant ces personnages développés dans un éventuel troisième volet.

 

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     Et puis Winona Ryder. Cette actrice qui ne cesse de me passionner depuis Edward aux mains d'argent trouve ici un rôle parfait pour elle. Même si l'on a une étrange impression de revoir son personnage de mère inquiète dans Stranger Things, l'actrice est géniale d'un bout à l'autre. Quel plaisir de la voir, elle aussi, reprendre ce rôle avec passion. 

 

     Et puis Jenna Ortega. Cette jeune actrice, qui faisait déjà tout le sel de la série Mercredi, est la personne rêvée pour succéder à des figures comme Winona Ryder, Cristina Ricci ou même Helena Bonham Carter dans l'univers de Tim Burton. Si j'ai, pour l'instant, du mal à accepter cette actrice comme véritable comédienne de talent, il faut admettre qu'elle colle à merveille à l'univers du cinéaste. Ici, on croit parfaitement à son personnage, parfois touchante, souvent drôle et cynique. L'actrice n'hésite pas à suivre le réalisateur dans ses délires absurdes, comme la danse ridicule avec Catherine O'Hara dans l'église qui m'a décroché plusieurs rires.

 

Beetlejuice Beetlejuice - de Tim Burton - Critique
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     Bref, vous l'avez compris, je n'ai pas du tout boudé mon plaisir. J'ai pris mon pied dans cette salle de cinéma et, même si je ne placerai pas Beetlejuice Beetlejuice dans mon top 500 à cause d'un manque de liant entre toutes les histoires, je dois dire que j'ai fortement hésité. Alors, Tim Burton est-il de retour ? Honnêtement, je ne pense pas, car le film ressemble presque à une "erreur de parcours inversée". Mais bon sang, que c'était cool !

 
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Pour pouvez, si vous le souhaitez, visiter mon top des films de Tim Burton, dans lequel Beetlejuice Beetlejuice rejoins la meilleure moitié, aux côtés de son prédécesseur :

 

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