Welcome to the Rileys est un drame sorti en 2010, avec James Gandolfini et Kristen Stewart, réalisé par Jake Scott. Il y a deux ans, ce film a fait partie de mes immenses coups de cœur, j'avais donc envie d'en reparler ici à travers une réplique qui me touche encore aujourd'hui.
C'est l'histoire d'un homme en deuil d'une enfant qu'il a perdue, qui rencontre une jeune femme qui a grandi sans père. Welcome to the Rileys se concentre sur la psychologie de ces deux personnages et sur la relation magnifique qui va naître entre eux : chacun ayant besoin de l'autre pour avancer dans sa vie. L'interprétation de James Gandolfini est exceptionnelle, tout comme celle de Melissa Leo qui joue sa femme. On ressent le poids de ce deuil cruel qui les empêche d'imaginer la moindre lueur d'espoir dans leur vie. Mallory, jouée par la touchante Kristen Stewart, leur offre une étincelle de bonheur même si la jeune femme est paumée dans sa vie et fait tous les mauvais choix possibles. Cet amour paternel poignant continue de me hanter quelques années plus tard, à travers la musique signée Marc Streitenfeld qui est une merveille, mais également une scène qui restera gravée dans ma mémoire pour sa délicatesse.
Je me permets de vous montrer la scène en question ci-dessous, joli face à face entre deux acteurs d'une grande sensibilité.
Don't be mad at me.
Cette scène est magnifique car elle traduit en 2 minutes toute la psychologie contradictoire de Mallory. La jeune femme veut persuader le monde qu'elle n'a besoin de l'aide de personne, qu'elle est adulte et autonome. Ici, sa manière de redevenir une enfant qui a besoin qu'on lui impose des limites, et sa peur du jugement issu de cette figure paternelle, sont terriblement émouvantes. Kristen Stewart joue cette partie à la perfection, on ressent à quel point Mallory est perdue dans sa vie et dans sa construction en tant qu'adulte. Ce "Don't be mad at me", qu'on peut traduire par "Ne sois pas en colère contre moi" entre en contradiction avec son apparente désinvolture : petit à petit, la jeune femme brise son armure. Lors de cette scène, le personnage évolue et, inconsciemment, montre ses failles et son besoin d'être guidée, son envie de se confronter à un père qui n'a jamais existé.
De son côté, James Gandolfini est sobre et parvient à jongler entre le côté "père intransigeant" et "père rassurant" qui font de Doug un personnage terriblement attachant. Je n'oublierai jamais ce moment lors duquel Doug finit par sourire à Mallory et qu'il lui dit d'approcher, ce qui brise la carapace de la jeune femme. Kristen Stewart joue avec subtilité toute la fragilité de son personnage et c'est magnifique.
Bref, je voulais revenir sur Welcome to the Rileys car je le trouve assez méconnu. Je vous incite une fois de plus à le découvrir, il est à la fois émouvant et réconfortant. Un drame sublime.