Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton

Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton

       Après plus de 10 ans passés sans visionner l'un de mes plus grands chouchous du cinéma, j'ai enfin pu renouer avec Edward aux mains d'argent, et dans le plus merveilleux des contextes : en le faisant découvrir à mes filles. J'ai déjà raconté ici que c'est grâce à ce chef d'œuvre de Burton que ma cinéphilie a plus ou moins commencé avec l'aide de ma mère, il y a 20 ans. La boucle de la transmission est donc bouclée. Ce fut un moment de partage exceptionnel avec mes enfants.

 

Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton

      Nous avons tous les trois adoré. Le film de Tim Burton est identique à mon souvenir : proche de la perfection, et totalement adapté pour l'âge de mes filles (6 et 9 ans). J'étais ravi de les voir s'extasier, s'émerveiller, rire aux éclats, se cacher les yeux, et même se révolter contre l'injustice (❤️) en invectivant les "méchants" depuis le canapé. Edward Scissorhands, c'est en effet 1h40 de plaisir pur, à passer par toutes les émotions possibles : la peur, la fascination, le rire, la tristesse, l'amour.

 

     Le film est une ode à l'acceptation de la différence, c'est l'exemple parfait pour illustrer l'adage "Les monstres ne sont pas ceux que l'on pense", et j'étais ému de voir mes deux filles s'attacher à ce point à Edward, au point d'être peinées par le sort qui lui est réservé, de ne pas supporter de le voir rejeté ou manipulé par les autres. Pour moi, ce fut le même déferlement d'émotions, j'ai revu le film avec une sensation de soulagement intense : comme retrouver un bon ami après 10 années passées sans nouvelles. J'aime Edward, ce personnage est fabuleux, touchant, poignant. Johnny Depp est ici phénoménal, que ce soit dans son regard comme dans son attitude, à mi-chemin entre l'enfant innocent et l'animal qui a peur de se faire gronder. Le travail de l'acteur est juste à chaque instant, tout comme son maquillage et son costume. L'un des plus beaux personnages de l'histoire du cinéma.

 

Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton
Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton

      Par ailleurs, le casting ne se limite pas à Depp. J'étais également ému de retrouver le personnage de Winona Ryder, tout aussi émouvante dans ses regards, magnifique de pureté. Cette actrice (qui figure parmi mes préférées) est ici la douceur incarnée, et Tim Burton est parvenu à rendre ces deux êtres aussi attachants que beaux. Les deux scènes lors desquelles chacun tombe amoureux de l'autre (Edward face aux cadres dans la maison, Kim face à sa télévision) sont de vrais moments suspendus, dont la poésie et la magie nous transcendent véritablement, grâce à la mise en scène de Burton (les zooms) mais surtout les compositions envoûtantes de Danny Elfman. Une histoire d'amour pure et belle, inoubliable.

 

Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton

      Niveau acteurs secondaires, ce fut une joie de redécouvrir Anthony Michael Hall dans le rôle de l'antagoniste. Je suis fou de cet acteur depuis l'époque de la série Dead Zone et j'ai toujours trouvé son rôle dans Edward absolument génial. Son visage transpire la méchanceté, j'adore le détester ici. De même, Dianne Wiest et Alan Arkin sont parfaits dans le rôle des deux parents, ils apportent une touche d'humour bienvenue. Vincent Price, également, est le choix du roi pour le père d'Edward, la scène de sa mort est sacrément marquante.

 

Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton
Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton

      Côté humour, le film contient des nombreuses séquences qui apportent du rire, comme le penchant artistique d'Edward : dans la taille des arbres, le toilettage des chiens, et bien sûr la coiffure. Seule une scène est pour moi de trop, clairement en-dessous : celle lors de laquelle Joyce tente de profiter de lui à l'arrière du salon de coiffure, que je trouve étonnamment vulgaire comparée au reste du film. 

 

     A part ça, les choix de Tim Burton pour dénoncer le conformisme de ce quartier pavillonnaire sont tout à fait mémorables voire iconiques. Ces maisons et ces voitures, toutes identiques, sont pleines de couleurs, ce qui contraste avec le manoir sombre d'Edward, mais aussi sa peau blanche et ses vêtements noirs. Tim Burton nous montre que les apparences sont parfois trompeuses, et de la plus belle des manières. L'étrangeté d'Edward provoque des situations absurdes et cocasses, mais révèle aussi l’hypocrisie d’une société qui célèbre la différence avant, finalement, de la rejeter.

 

Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton

       Pour finir, je ne peux pas parler d'Edward aux mains d'argent sans mentionner deux des scènes qui m'ont profondément marqué (en dehors de celle de l'émission télé, magnifique). Ces deux-là, j'y repense très régulièrement. La première est pour moi la définition de la poésie : lorsque Kim danse sous les flocons de glace créés par Edward. En plus d'être une séquence sublime sur l'innocence de cette jeune fille qui voit enfin quelqu'un bouleverser sa vie positivement, qui redevient une enfant sous la neige qu'Edward produit littéralement du bout de ses doigts, la séquence est aussi un moyen de transformer cette histoire en conte pour enfants. L'idée selon laquelle Edward serait le créateur de cette neige qui tombe sur la ville est d'une rare poésie. C'est une idée fabuleuse, une idée de génie.

 

Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton
Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton
Les films de l'enfance #9 - Edward aux mains d'argent - de Tim Burton

      Et enfin, pour conclure, je me dois de mentionner à nouveau cette fameuse scène "Hold me / I can't". J'y ai déjà consacré un article récemment (cf le lien au début de cette page), je ne vais donc pas me répéter, mais bon sang, cette scène file de sacrés frissons de magie. Elle est pour moi la définition de l'amour pur. 

 

     Bref, ce fut un immense plaisir de revoir ce pilier de mon top 50. Edward aux mains d'argent sera à tout jamais dans mon cœur et je suis soulagé d'avoir enfin pu lui écrire un article digne de ce nom, ce que je n'avais pas encore fait depuis tout ce temps. Le meilleur film de Burton, le meilleur rôle de Johnny Depp. Un monument de cinéma.

 

 

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