Peu d'activité sur le blog en raison d'événements familiaux très difficiles en ce moment. Ces quelques films m'ont permis de penser à autre chose et deux d'entre eux m'ont même beaucoup amusé, au point d'entrer dans mon top 500.
Les Aventures de Dollie (1908 - D. W. Griffith)
Ce court-métrage de Griffith est plus passionnant que les films de la décennie 1900's que j'ai pu voir jusqu'à maintenant. Avec Les Aventures de Dollie, en effet, on a droit à une petite histoire bien construite durant 13 minutes, avec un début, un milieu et un fin. Le film est assez précurseur dans son montage, en montrant notamment des situations parallèles (la recherche de Dollie / son parcours dans la rivière), ou encore des scènes en extérieur, assez rares pour l'époque. Certains passages sont osés, notamment l'enlèvement de la petite fille enfermée dans un tonneau qui a pu surprendre les spectateurs de l'époque. Le film n'a pas de bande son officielle, puisqu'il n'était pas encore coutume pour les films de bénéficier de musiques synchronisées avec l'action (on privilégiait la musique jouée directement, parfois improvisée). Cependant, la version que j'ai vue sur Youtube propose une très jolie bande originale qui, même si elle est peut-être anachronique, apporte beaucoup d'émotion à l'ensemble.
Haute Pègre (1932 - Ernst Lubitsch)
Trouble in Paradise (titre original) fut un véritable délice à découvrir. Je ne m'attendais pas à un film aussi drôle sur la forme, Lubitsch utilise des ellipses ou des cuts qui apportent beaucoup d'humour. J'ai trouvé le film tout à fait pétillant, notamment grâce au trio d'acteurs qui se séduisent et nous séduisent, mais aussi très malin : il y a une intelligence dans l'écriture et des retournements de situations plaisants. Qui plus est, en dehors de la réalisation dynamique et du casting génial (Kay Francis en tête, extrêmement charmante, mais aussi Herbert Marshall et Miriam Hopkins), le film est visuellement captivant avec de belles idées de plans (deux ombres sur un lit, par exemple). Bref, Haute Pègre est un film raffiné et amusant, une comédie romantique subversive, sortie juste avant l'application du Code Hays à Hollywood. Un petit bijou de l'âge d'or du cinéma.
Sherlock Jr (1924 - Buster Keaton)
Exceptionnel ! Cette année, je découvre enfin le cinéma de Buster Keaton qui me fait évidemment penser à Charlie Chaplin dans son humour et ses effets visuels. Encore une fois, j'ai raffolé de Sherlock Jr qui semble parfait sur tous les points. En plus de proposer un personnage extrêmement amusant et attachant, le film de Keaton fourmille de trucages qui m'ont tout simplement époustouflé. Certains effets spéciaux sont bluffants et les idées généralement très drôles. Sur 45 minutes, pas une n'est à jeter et j'en aurais voulu davantage : les cascades grandeur nature et les idées de montage astucieuses mettent des étoiles dans les yeux. Une mention pour toute la séquence sur l'écran de cinéma, génialissime. Je ne peux que vous le conseiller, d'autant que cette pépite vient de fêter ses 100 ans.
Lick the star (1998 - Sofia Coppola)
Ayant déjà vu tous les longs-métrages de la réalisatrice, j'ai enfin découvert le tout premier film de Sofia Coppola : un court-métrage de 14 minutes sorti un an avant Virgin Suicides. Dans la forme, on retrouve toutes les idées majeures qui feront la patte de la cinéaste : les thèmes de l'adolescence, de l'ennui, de l'errance sont déjà présents dans Lick the Star. Malgré tout, ce ne sont que les balbutiements de son cinéma et l'ensemble est globalement dispensable. J'ai adoré, par contre, l'idée qui se cache derrière les mots "Lick the Star" (que je ne spoilerai pas).
Voir aussi :