"Comment une jeune étudiante en philosophie de l'université de New York, passionnée de Nietzsche et
de Heidegger, va basculer dans la violence et l'horreur pour finir dans la rédemption." Avec un tel synopsis, je m'attendais à quelque chose de sympatoche. Pourtant, même si
The Addiction ne dure qu'1h15, j'ai souffert comme jamais pour le terminer.
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Je ne savais pas qu'il était question de vampires (pas de spoiler, c'est annoncé à la 4e minute) et ce simple constat m'a déjà agacé dès le
départ. Je ne suis pas contre les films de vampires, mais là Ferrara ne va pas bien loin avec son film. Il nous passe en revue la plupart des
caractéristiques vampiriques, à savoir la soif de sang, la sensibilité à la lumière, l'impossibilité de se voir dans un miroir, l'exclusion sociale, sans oublier les bons vieux clichés (après
avoir bu du sang, celui-ci dégouline bien de la bouche). Bref, à part nous présenter une vampirette qui vagabonde dans la ville et pompe le sang de tout le monde avant de nous pomper l'air, le
réalisateur ne nous offre pas grand chose. La plupart des scènes sont assez insupportables (pour moi) : il faut dire que je déteste cette partie du cou, ainsi que les seringues dans les bras, et
que Ferrara prend un malin plaisir à filmer ces deux choses pendant des plombes. C'est voulu, soit. Résultat, à partir de la 7e minute je
n'ai fait que souffrir et je crois même que j'ai rarement autant fermé les yeux devant un film (on va dire que je suis une petite nature mais franchement, je ne supporte pas).
Bref, donc le cinéaste s'amuse à ça, mais entre ces scènes il ne se passe pas grand chose. On n'a aucun moyen de s'attacher au personnage principal, ce
qui fait que la fin du film ne nous touche absolument pas, et pour le reste c'est franchement ennuyeux. Il ne se passe quasiment rien, et le talent de Lili
Taylor ne change rien à la donne. Les dialogues sont d'une lourdeur pas possible, ça se veut philosophique mais ça ne fait que citer des auteurs pendant une heure (on en compte
facilement 15, est-ce pour se rendre intelligent ou est-ce volontaire ? on ne sait pas bien, mais même dans le second cas je cherche toujours l'intérêt). L'ambiance est noire et assez glauque et
c'est pratiquement le seul point positif du film, que j'ai trouvé sans saveur. On ajoute à ça, régulièrement, des images de toute l'horreur de l'Holocauste, qui n'ont rien à foutre là (elles
apparaissent comme ça) si ce n'est pour soulever toute cette thématique du "mal", mais honnêtement c'est un peu facile d'illustrer le film avec cette période de l'Histoire. Non seulement facile,
mais presque ridicule.
Je retiendrai simplement l'apparition furtive de Christopher Walken qui s'en tire bien, car son personnage est
intéressant et donne de l'espoir à l'espèce Vampire, race totalement exclue de la société. Malheureusement l'acteur et le personnage ne sont absolument pas exploités et partent aussi vite qu'ils
sont arrivés. Bref, je vais certainement me faire disputer, car pour certain(e)s, ce film est le chef d'oeuvre du "maître Ferrara". C'était mon premier film du bonhomme et je ne vois pas ce que
The Addiction a de si extraordinaire. S'il avait été réalisé par quelqu'un d'autre, il n'aurait peut-être pas été aussi bien reçu... Dommage
car au niveau de la philosophie il y a sûrement de quoi faire un bon truc sur les vampires, quelque chose qui soit moins lourd que cette accumulation de citations (Baudelaire, Descartes, Sartre,
Proust, Beckett et compagnie). Bref, déçu. Note : ce n'est pas pour ça que je vais bouder l'auteur et je regarderai ses autres films si j'en ai l'occasion.