Mon obsession pour The Big Ship - de Brian Eno

        Dans cet article, je vais vous raconter une petite histoire vieille de 15 ans : le jour où j'ai découvert The Big Ship. Par totale erreur. Elle ne vous intéressera peut-être pas, mais ce fut l'une des découvertes musicales les plus magiques de ma vie.

 

Mon obsession pour The Big Ship - de Brian Eno

      L'histoire commence en 2005. J'ai alors 17 ans. Ce blog est loin d'exister, et je suis loin d'imaginer que, 17 ans plus tard, je déciderai avec émotion de vous expliquer comment je suis tombé amoureux de The Big Ship de Brian Eno. A l'époque, je viens juste d'avoir mon bac, je suis encore un gamin dans ma tête et j'entre en classe prépa à Caen ; c'est le début de ma vie hors du cocon parental. Cette ville a ceci de génial qu'elle propose plusieurs cinémas de haute qualité dont Le Lux (bon sang, que je regrette ce cinéma), Le Café des Images et un UGC. L'idéal, donc, pour prendre mon "indépendance cinématographique". Désormais, ce ne sont plus mes parents ni la TV qui choisissent le film du soir, c'est moi. Et moi seul.

 

     En 2005, c'est également pour moi la sortie de l'adolescence. J'ai toujours honte de le dire aujourd'hui (même si je l'assume beaucoup mieux), mais entre l'âge de 16 et 17 ans, je suis un fan hardcore de Keira Knightley et je cherche constamment à creuser sa filmographie. Je tiens même un Skyblog sur la belle, scandant à travers quelques articles mon amour pour l'actrice. Heureusement, ce blog n'existe plus. J'ai réussi à retrouver, il y a quelques mois, quelques extraits de la première page, via le site archive.org. Il est évidemment hors de question que je vous partage cette chose à laquelle moi seul ai accès. Bref, ce n'est pas le sujet !

 

     Septembre 2005, je commence donc ma vie étudiante... et que vois-je ? La sortie d'un nouveau film avec Keira Knightley : The Jacket. Excité comme un fou, je prends ma place de cinéma et je parviens même à embarquer deux amis avec moi pour ne pas le voir tout seul. Naïf, je ne sais pas encore à cette époque que, quelques années plus tard, ma passion ultime sera le cinéma en solitaire. Je ressors de The Jacket ébloui. Adrien Brody et Keira Knightley m'ont tenu en haleine et j'ai adoré l'ambiance douce et hivernale de ce film au scénario particulièrement bien ficelé. Mes amis, eux, déclarent qu'ils ont trouvé ça nul et je suis alors influencé par leur avis. Partagé entre leurs ressentis négatifs et ma première impression, je retourne le voir quelques jours plus tard, seul. C'est la première fois que je vois un film deux fois au cinéma.

 

Mon obsession pour The Big Ship - de Brian Eno

      Une scène attire particulièrement mon attention, et une musique : Fleeting Smile de Roger Eno. Enfin, plutôt, ce que les gens ont appelé Fleeting Smile pendant des années (et continuent, d'ailleurs), alors qu'elle n'est absolument pas signée Roger Eno. Je parle de la musique ci-dessous.

 

       On va mettre les choses au clair : cette musique n'est pas Fleeting Smile, même si tout le monde s'accorde curieusement à le dire depuis 15 ans. Nul ne sait d'où vient véritablement l'erreur, mais cette musique magnifique (qui figure bien dans la BO de The Jacket, mais non créditée) est en fait un remix ralenti du titre Sidottu par le groupe 76. Rien à voir, donc, avec les frères Eno, même si on continue de leur attribuer à tort. Une confusion étrange qui perdure depuis 2005, car la composition Fleeting Smile de Roger Eno existe bien dans le film, mais il s'agit d'une autre musique qu'on peut d'ailleurs écouter sur l'album "Music for films III". Quoiqu'il en soit, j'écoute cette musique pendant plusieurs jours, elle me plait. Puis, pendant des années. Aujourd'hui encore.

 

      En 2007, je m'interroge : Roger Eno a-t-il créé d'autres belles musiques comme celles-ci ? Je me mets à  chercher sur internet, ce sont les débuts de Youtube. Après quelques fouilles, j'apprends que Roger Eno a un frère, Brian Eno, plus connu dans le monde de la musique. Je tombe alors sur cette vidéo, uploadée sur Youtube en 2007, et c'est une putain de révélation incroyable :

       The Big Ship, de Brian Eno, me bouleverse. Je l'écoute tous les jours, plusieurs fois par jour. Parfois, plusieurs fois par heure. Je la copie sur un CD et j'effectue tous mes trajets en voiture avec, le son à fond. Commence alors une histoire d'amour incroyable entre cette musique et moi. Je découvre par ailleurs d'autres compositions de Brian Eno, j'aime son côté minimaliste et c'est également via cet artiste que je découvre Philip Glass. 

 

      Après 4 ans à écouter en boucle The Big Ship (ou presque, je fais quand même des pauses !), je découvre The Lovely Bones de Peter Jackson en 2011 et, lors d'une scène que je ne peux absolument pas spoiler, j'entends ces quelques notes qui démarrent. En moins de 3 minutes, The Lovely Bones devient l'un de mes films préférés de tous les temps. C'est incontrôlable, indescriptible : cette musique que j'aime tant figure enfin dans une scène au cinéma, et ça me prend aux tripes car le film était à mon goût déjà une merveille sans cette fameuse séquence. 

 

      J'ai écrit à l'époque un article sur The Lovely Bones et je viens juste de le relire en diagonale. Il est amusant de voir que j'y exprimais mon souhait de rédiger un article complet sur The Big Ship. Et bien voilà, avec 10 ans de retard, c'est chose faite ! Avec Lovely Bones, cette musique a atteint dans mon coeur une place démesurée et je l'écoute encore en 2022, avec davantage d'émotion qu'il y a 15 ans. 

 

      Bref, c'était mon histoire sur l'une de mes musiques préférées, qui me fait vibrer à chaque fois de la même manière, toujours avec autant de force depuis maintenant 15 ans. Tout ça part pourtant d'une erreur de générique ; je n'étais pas censé découvrir Roger Eno en 2005. Par ailleurs, mon histoire avec The Big Ship n'est pas encore terminée, et j'en ai eu la preuve récemment avec mon visionnage de Me and Earl and the dying girl, qui contient également cette musique. J'ai détesté le début du film, je comptais franchement le noter 1/5 sur Vodkaster et j'avais hâte qu'il se termine. Résultat : le film se conclut en émotion avec Brian Eno, et je me retrouve à le noter 3/5. Comme quoi parfois, il suffit d'un rien.

 

      J'arrête ici cet article. Même s'il ne passionnera personne, j'adore me rappeler cette petite tranche de ma vie. En espérant avoir peut-être fait découvrir cette magnifique musique à certain(e)s, je vous invite également à voir d'urgence The Lovely Bones si vous ne l'avez toujours pas fait.

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article