Terminons cette première saison avec ses 5 derniers épisodes. Ces épisodes m'avaient manqué, depuis le temps que je ne les avais pas vus. J'ai beau très bien les connaître, je ne me suis pas ennuyé une seule seconde : le rythme et les tensions sont maîtrisés, les personnages sont attachants et les mystères prenants. On ajoute à ça une écriture assez dingue pour une série de l'époque (et même pour une série tout court), on obtient le cocktail que nous connaissons bien : Lost est unique en son genre et déclenche toujours autant d'émotions chez moi.
1x21 - The greater good
Dans cet épisode centré sur Sayid, les flashbacks viennent confirmer une règle : les personnages étaient presque tous venus en Australie pour un grand bouleversement dans leurs vies. Ici, l'irakien avait enfin retrouvé la trace de la femme qu'il aime, le crash ajoute donc à Sayid une dimension tragique supplémentaire. Sur l'île, j'ai adoré la confrontation entre Sayid et Locke, car les deux hommes sont intelligents et perspicaces et qu'ils livrent un véritable combat mental dans leurs discussions, pour tenter de percer l'autre à jour. Les jeux de dupes ou de mensonges sont savoureux à suivre, surtout que les deux acteurs sont brillants. The greater good est donc un excellent épisode, dans lequel la rupture entre Locke et Jack devient de plus en plus claire : ce dernier ne peut accepter que Boone soit mort à cause d'un énième mensonge. La fin de l'épisode, quant à elle, est un véritable cliffhanger : Locke se retrouve forcé de révéler à Sayid l'existence de la trappe. Celle-ci devient le principal mystère à résoudre pour les survivants comme pour le spectateur… avant une fin de saison qui marquera l'histoire de la série TV.
1x22 - Born to run
Retour vers le passé de Kate, on découvre enfin les vraies raisons de son attachement à la petite figurine d'avion. Born to run fait partie de ces épisodes qui ne font pas avancer l'intrigue principale : c'est surtout une préparation à ce qui nous attend dans le triple épisode final (Exodus). Ici, les survivants tentent de découvrir l'identité de la personne qui a empoisonné Michael, la veille du départ du radeau. Comme pour l'épisode où le premier radeau avait brûlé, la coupable est inattendue, mais c'est à peu près tout ce qu'on peut se mettre sous la dent, car l'ensemble n'est pas très palpitant. Cette fois-ci, d'ailleurs, il n'y a même pas vraiment de cliffhanger en fin d'épisode. Bref, on a vu de meilleurs épisodes de Lost, mais Born to run est évidemment de haute facture en terme de pur divertissement et de relations entre les personnages.
1x23 - Exodus, Part 1
Aaaaaah mais quel plaisir de redécouvrir cette première partie d'Exodus ! Pour entamer ce triple épisode, les flashbacks sont multiples et se concentrent sur l'enregistrement de plusieurs protagonistes à l'aéroport, quelques heures avant le crash. Exodus, Part 1 est l'épisode qui vient rappeler que Lost est une série à personnages et que les relations entre les survivants sont le cœur du show. L'heure du radeau est enfin arrivée et les scénaristes ne lésinent pas sur les adieux : l'épisode enchaîne les séquences d'émotion, entre Walt qui confie Vincent à Shannon, Sun et Jin qui ont enfin une discussion pleine de larmes, ou bien sûr l'une des meilleures interactions toutes saisons confondues : les adieux entre Jack et Sawyer. Je connaissais le dialogue presque par cœur, pour l'avoir vu et revu depuis toutes ces années. Sawyer qui raconte à Jack sa brève rencontre avec Christian, avec en fond sonore la subtile musique de Michael Giacchino qui vient appuyer l'émotion, tout en brisant la carapace de Jack et en permettant à Sawyer de montrer son humanité, c'est absolument parfait. La conclusion de l'épisode, quant à elle, ne donne qu'une envie : voir la suite, et vite.
1x24 - Exodus, Part 2
Cet avant-dernier épisode signe le retour de l'action, entre Rousseau qui vient voler Aaron pour aller l'échanger contre Alex (j'avais totalement oublié cet arc narratif), le gouvernail du radeau qui part à la dérive, et le suspense des bâtons de dynamite qui peuvent exploser à tout moment, Exodus Part 2 est tendu et laisse peu de place aux temps morts. Même les flashbacks sont moins nombreux, mais plus dynamiques. Bref, ces deux premières parties nous préparent à l'aboutissement de la saison 1, qui sera faite d'émotion et d'action. Une magnifique montée en puissance.
1x25 - Exodus, Part 3
La saison se termine dans le génie pur : l'écriture de cet épisode est parfaite du début à la fin, notamment les 10 dernières minutes qui sont à ce jour l'un des plus grands moments de l'histoire de la télévision. L'épisode commence avec la course d'Hurley pour pouvoir entrer dans l'avion... un long flashback parsemé des 6 numéros maudits (4, 8, 15, 16, 23 et 42 qu'on voit un peu partout : tableau de bord de la voiture, numéros de portes d'aéroport, maillots de sportives). Puis, la tension monte jusqu'au final d'une efficacité redoutable. Tout d'abord, on nous fait croire au sauvetage de Jin, Sawyer, Michael et Walt sur le radeau, avant qu'on comprenne que l'enfant va être enlevé. Le kidnapping de Walt est parfaitement mis en scène : le bateau s'éloigne avec le gosse qui hurle "DAD !!" tandis que Michael s'essaie à ses premiers "WAAALT !". L'explosion du radeau laisse l'avenir des personnages totalement incertain, c'est donc un premier cliffhanger réussi.
Puis, bien sûr, vient la conclusion de cette première saison. Le dernier plan de l'épisode est une perfection absolue avec ce travelling arrière qui s'éloigne de Jack et Locke (dont la dualité est de plus en plus prononcée : le fameux "man of science / man of faith"), stupéfaits de voir une échelle s'enfoncer sous terre. Inutile de dire que l'idée de finir la saison sur ce plan est aussi diabolique que géniale, je ne sais pas si j'ai déjà ressenti une telle frustration devant un écran dans toute ma vie. On touche ici au cœur de Lost : son écriture intelligente, mais également toute la séquence qui précède le bunker. En effet, on oublie souvent que ce tout dernier plan fait suite à un flashback bourré d'émotion, grâce au merveilleux Life and Death de Michael Giacchino, probablement l'une des plus belles compositions de la série. Sur la musique du compositeur, aussi triste que puissante, on voit les passagers embarquer ensemble dans l'avion Oceanic 815, certains se jettent un regard, se glissent un sourire alors qu'ils sont de parfaits inconnus. Le spectateur n'a plus qu'à mettre en parallèle ce moment avec tous les événements des 25 épisodes, et la magie opère : l'épisode se termine dans une cohérence dingue. Les personnages sont passés d'étrangers à amis, à rivaux... Le spectateur, lui aussi, commence à bien les connaître. Quel putain de plaisir que d'avoir revu cet épisode. Vivement la suite, surtout sachant ce qui m'attend dans la saison 2 : les Autres.
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