Reconnu comme étant l’un des films les plus frappants de l’histoire du cinéma, Requiem For a Dream relate la descente aux enfers de quatre personnes. Harry Goldfarb est un junkie et passe l’essentiel de sa vie avec sa petite amie Marion et son copain Tyrone. Tous les trois, ils se créent un monde parfait dans le but d’améliorer leur quotidien. Un objectif qui sera de plus en plus difficile à atteindre… La mère de Harry, Sara, est obnubilée par un autre désir : celui de passer à l’antenne, dans son émission préférée. Dépendante de la télévision, elle entame un régime très restrictif afin de ressembler aux femmes de l’émission et d’avoir ses chances d’être sélectionnée pour y participer.
Sorti au cinéma en mars 2001, ce film signé
Darren Aronofsky surprend et ne laisse personne indifférent. Psychologiquement assez violent et allant jusqu’à choquer, il est diablement efficace en tant que prévention contre les effets de la drogue. Il est inévitable qu’en ressortant d’un tel film, l’idée de toucher à un quelconque stupéfiant nous répugne.
Le film débute sur la présentation des personnages.
Sara Goldfarb est une femme qui vit seule à
Coney Island, veuve depuis quelques années. Juive et renfermée dans l’espoir d’apparaître un jour à l’écran, dans son émission favorite, elle est accroc à son poste de télévison. En observant quotidiennement les femmes présentes dans ce show, elle s’impose un régime alimentaire très strict et est obsédée par cette idée. C’est dans le secret qu’elle s’astreint à des privations draconiennes afin de pouvoir entrer dans la robe qui l’accompagnera sur le plateau.
Harry (
Jared Leto), fait son possible pour éviter que la télévision ne devienne une addiction pour sa mère. Mais c’est en vain puisque cette dernière, très capricieuse, n’en fait qu’à sa tête pour suivre son émission tous les jours. Formant un heureux couple avec
Marion, ils s’inventent un paradis artificiel en compagnie d’un de leurs amis,
Tyrone, et commencent à prendre des drogues dans l’optique d’une vie meilleure.
Alors que les personnages semblent avoir un quotidien plus ou moins agréable, on assiste cependant à leur descente aux enfers pendant le reste du film, dégradant non seulement leurs relations, leur comportement, mais aussi leur santé. Alors que
Sara sombre progressivement dans la folie, le trio s’enfonce dans une spirale qui les mène à l’angoisse permanente et au désespoir. La drogue (que ce soit la drogue dure comme la télévision) devient alors leur première priorité et cette idée vire à l’obsession.
Ce film d’un étonnant pessimisme met également en valeur les perturbations des relations entre les personnages. Bien qu’il fasse de son mieux pour ne pas inquiéter sa mère (via quelques mensonges),
Harry change totalement de comportement envers
Marion, rejetant sur elle toute la faute de leur effondrement. Quant à la jeune femme, elle devient presque agressive. Et pour un spectateur ayant un regard extérieur sur la situation, assister à une telle détérioration est impressionnant, il faut bien l’avouer. D’autant qu’on s’attache particulièrement aux personnages.
Sara sombre dans la folie et la paranoïa...
Je ne vous dirai pas jusqu’à quel point l’évolution des personnages dégénère, mais le film nous offre pendant les dix dernières minutes une succession de scènes qui devient presque insoutenable et marquante, dans laquelle le réalisateur sait nous emmener à la limite du regardable sans nous faire tomber dans l’écoeurement.
Si le film est si bon, c’est parce qu’il bénéficie de nombreux atouts. Tout d’abord une mise en scène impeccable, les scènes sont tournées de façon très spéciale, unique et parfois réellement oppressante. Les prises de vue sont magistrales (notamment les angles de caméra sur les personnages), et le film nous montre de très beaux plans, parfois pesants, mais magnifiques.
Une autre atout indéniable de ce film est la bande originale. La musique est très poignante, sublimement orchestrée. Jamais une musique n’aura autant collé à l’ambiance et à l’esprit d’un film. Elle impose un climat de stress intense, des frissons et on ne peut ressortir du film que déprimé mais charmé et époustouflé. On peut écouter cette musique dans la vidéo ci-dessous.
Le dernier avantage du film : ses acteurs. Ils donnent une âme incroyable au film, ils nous permettent de nous attacher aux personnages et de se préoccuper de leur destin.
Jared Leto, Ellen Burstyn, Jennifer Connelly et
Marlon Wayans apportent tous au film une performance exceptionnellement juste. Que de talent !