Répulsion - de Roman Polanski

          Que penser de ce film des plus étranges ? Je l'ai regardé pour découvrir Catherine Deneuve, parce que j'ai toujours eu des a priori négatifs sur cette actrice (et en général sur la plupart des "grandes" actrices françaises telles Adjani ou Huppert). Et finalement j'ai beaucoup aimé (et c'est un euphémisme) ce film de 1965, même s'il est lent et assez contemplatif pour un film de catégorie "épouvante" (mais cette lenteur est ici une énorme qualité du film).

 

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             Le personnage principal est hypnotique, saisissant, très troublant, et j'ai adoré ce rôle torturé et limite flippant. Le film m'a scotché du début à la fin, grâce à Catherine Deneuve qui livre une prestation de dingue, je trouve (j'ai été extrêmement surpris). Avec quasiment aucune réplique (les dialogues dans ce film sont rares), elle parvient à nous exprimer tout le vide, le désarroi et la folie de cette jeune femme, seule face à ses démons. Le film propose une énigme ("mais pourquoi Carole elle aussi détachée de la réalité ?") qui se résoud peu à peu jusqu'au final renversant.


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         Toujours à la limite entre le psychologique et le fantastique, ce huis-clos oppressant donne lieu quelquefois à des moments de tension intenses, provoqués essentiellement par des bruits (bruits de pas dans la maison, fissures dans les murs). Le film fait parfois un peu peur et le regard de Deneuve (qui fait l'objet de pratiquement tout le film) est envoûtant et poignant. D'ailleurs, la "symétrie" entre la première scène et la dernière est brillante, la toute dernière image du film est extrêmement flippante quand on imagine tout ce qu'elle implique. Un regard qui file des frissons dans le dos et fait indéniablement de ce film un drame presque alarmant... La première image du film, quant à elle, met directement dans l'ambiance. La caméra est fixée sur l'oeil de l'actrice et la musique donne le ton du film, cette atmosphère sombre et oppressante qui ne nous lâche pas pendant 1h45. Malgré les non-dits et les silences, Polanski nous dit tout sur ce personnage dramatique et la beauté de certaines scènes est époustouflante.


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          Bref, je n'ai pas grand chose à redire sur ce film très prenant, même si parfois j'ai été gênée de voir que Carole n'a vraiment aucune émotion. Elle est tellement morte à l'intérieur qu'elle est inaccessible, et va d'ailleurs faire du mal à toutes les personnes qui tentent de l'atteindre. Qui plus est, ce film psychologique est extrêmement bien monté via des ellipses et fondus noirs qui imposent une lenteur et une froideur à cette ambiance parfois glauque, effet amplifié par l'utilisation du noir et blanc pour l'image. Ce film n'est vraiment pas loin d'être un chef d'oeuvre (j'ai d'ailleurs tendance à penser que c'en est un), si on le regarde sérieusement et sans savoir à quoi s'attendre (je n'avais même pas lu le résumé avant de le voir et ça n'a fait qu'améliorer mon visionnage, je me demande si ce n'est pas la meilleure technique pour profiter pleinement d'un film, d'ailleurs). Du beau cinéma.







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