Toy Story fut une saga parfaite, magique, drôle et nostalgique en tant que trilogie. Malheureusement, ce quatrième volet très fade vient ternir, voire gâcher, un univers qui me suit depuis que je suis petit. J'ai cru en Toy Story 4 pendant 30 minutes, jusqu'à ce que je comprenne que cet opus n'avait rien à raconter. Lorsqu'on voit la richesse des scénarios des précédents films, je ne comprends pas comment on peut considérer que cette vulgaire succession de situations rocambolesques (à n'en plus finir) constitue une bonne suite pour la saga. Je dirais même plus : Toy Story 4 n'est même pas une suite honnête, puisqu'il ne rend pas non plus hommage à tous ces personnages qu'on a suivi pendant 25 ans.
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Scénaristiquement, on n'est clairement pas au niveau ; le film ne propose quasiment aucune surprise, aucun nouveau personnage digne d'intérêt. Seule la cuichette m'a apporté quelques rires en début de film grâce au gag de la poubelle, car j'aimais beaucoup le principe du jouet qui refuserait d'en être un. Malheureusement, cette idée est rapidement mise de côté pour se concentrer sur une banale histoire de jouet perdu que, bien évidemment, la fine équipe va devoir retrouver. Enfin, plus exactement, que Woody va devoir retrouver, puisqu'aucun des autres jouets ne joue de rôle dans l'intrigue. Ca aurait pu être juste dommage, si ça n'avait pas été si triste à regarder.
Ne vous attendez pas, en effet, à voir revenir la légendaire obstination de Buzz ou la drôlerie de Monsieur Patate, pas plus que le caractère grognon de Bayonne, non. Tous ces jouets qui ont contribué à l'univers de Toy Story ne seront présents qu'en arrière-plan, laissant leur place à de nouvelles têtes aussi fades qu'oubliables. Tous passeront l'intégralité du film à attendre Woody et Fourchette à l'arrière d'un camping-car et on en vient à se demander ce qu'ils foutent encore là. De même, Buzz L'Eclair n'est jamais au centre de l'histoire, il est devenu un simple personnage secondaire et son seul trait de caractère dans le film réside dans le fait qu'il appuie sur ses propres boutons pour savoir quoi faire et où aller. Sa relation avec Woody n'est jamais mentionnée, ils ont juste une ou deux discussions rapides et complètement crétines. Woody est le seul personnage à véritablement rester sur le devant de la scène mais il n'apporte jamais l'humour nécessaire à toute cette histoire. Il ne passe son temps qu'à chercher Fourchette à tout prix, quitte à y laisser des plumes, et l'essentiel de l'intrigue se passe dans un magasin de jouets sans âme et sans magie.
Je suis d'autant plus déçu que Toy Story 3 avait été une vraie claque d'émotion et de nostalgie, et que j'avais hâte de voir ce que le 4e volet allait pouvoir apporter de neuf. Jamais je n'aurais cru que la saga prendrait ce virage, probablement reconduite pour le fric que la franchise rapporte dans le monde. C'est le même syndrome que L'Age de glace... et ça me peine beaucoup. Qui plus est, Toy Story 4 tente de nous refaire le coup du 3e opus en souhaitant forcer l'émotion, et échoue lamentablement. Les 30 dernières minutes du film n'offrent absolument aucune occasion de rire ; tout n'est qu'un enchaînement maladroit et artificiel de faux moments d'émotion, mais la magie n'opère jamais. C'est insupportable.
Alors oui, il y a quelques moments sympathiques, notamment en début de film, mais dès que la petite famille se retrouve dans la fête foraine (c'est-à-dire, quasiment 2/3 du film), il ne se passe plus rien. L'introduction de Toy Story 4 tente pourtant de créer une histoire d'amour disparu entre Woody et La Bergère, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé cette entrée en matière qui pouvait éventuellement justifier une suite à cette trilogie pourtant bien bouclée. Malheureusement encore, cette amorce de romance émouvante est entièrement désamorcée lorsque Woody retrouve La Bergère en milieu de film. Clairement, celle-ci ne l'accueille pas avec l'émotion particulière qu'on pourrait attendre d'un personnage qui n'a pas vu son amour depuis 9 ans. On a plutôt droit à un banal "Wouaw, Woody !! Ca fait longtemps, je suis contente de te revoir !". Et après des retrouvailles, donc, complètement nases, l'histoire qui lie les deux personnages est elle aussi mise de côté, car on se reconcentre sur la chasse à la Fourchette et, excusez-moi, mais ça n'a strictement aucun intérêt. La conclusion du film a été un énorme flop pour ma part car, sincèrement, je me foutais de l'avenir de tous ces personnages comme je me foutais de Bonnie, de Buzz, de Gaby, et de tout le monde de manière générale.
Bref, je suis sûrement un peu dur avec le film qui, plastiquement, reste très beau à voir pour la qualité de l'image et des textures. Mais je suis triste et déçu, car Toy Story aurait dû s'arrêter au 3e volet, qui était une conclusion magistrale pour tous les personnages. Un véritable gâchis, déception à la hauteur de tous les espoirs que je plaçais en cette suite. Je n'attends plus désormais que le film Buzz L'éclair qui sortira cette année, pour espérer voir quelque chose de plus intéressant, car Toy Story 4 n'a définitivement aucun message, aucune morale à apporter.
Voir aussi : Trilogie Toy Story • Top des trilogies • Soul