Like Crazy - de Drake Doremus - 11 ans plus tard

Like Crazy - de Drake Doremus - 11 ans plus tard

      Ce week-end, je vais enfin réaliser le marathon Drake Doremus dont je rêve depuis plusieurs mois. J'ai déjà parlé de mon rapport avec ce cinéaste dans cet article sur Equals, je ne vais donc pas me répéter. Lorsque j'aurai revu les 3 premiers films du réalisateur, j'enchaînerai avec Zoe et Love Again, ses deux derniers films que je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir. Je vais juste zapper Newness que j'ai vu il y a moins de 3 ans.

 

      Ainsi, j'ai commencé ma journée avec Like Crazy (A la folie). Cette romance dramatique, que j'avais adorée en 2013, fut-elle aussi magique et bouleversante que dans mes souvenirs ?

 

Like Crazy - de Drake Doremus - 11 ans plus tard

      Oui, indiscutablement. J'avais peu de souvenirs du film, à part quelques séquences dont la mélancolie amoureuse m'avaient remué à l'époque. 11 ans plus tard, je pense que je ferais les mêmes commentaires que dans mon précédent article, pratiquement à la virgule près. Je vais donc la faire courte.

 

     J'ai adoré redécouvrir Like Crazy et son charme romantique, et je suis bluffé par la qualité du montage qui permet, en 1h26 à peine, de narrer toute la complexité de cette histoire d'amour. Le film n'est pas une romance classique, dans laquelle deux personnes se découvriraient lentement jusqu'à atteindre "la" relation amoureuse comme conclusion joyeuse. Ici, la rencontre amoureuse se fait en 10 minutes, puis les soucis s'annoncent 10 minutes plus tard. En 20 minutes, Drake Doremus nous expose l'amour puissant qui bouleverse les vies des deux protagonistes, ainsi que l'ensemble des complications qu'ils vont devoir affronter pour pouvoir vivre cet amour. On pourrait croire que tout est expédié à vitesse grand V sans nous laisser le temps de profiter des moments de délicatesse, mais c'est pourtant tout le contraire qui se produit. Grâce à un habile montage et à la musique de Dustin O'Halloran, on a le temps de s'imprégner de cette relation et l'ensemble est d'une incroyable poésie, d'une belle subtilité. Drake Doremus joue avec les ellipses plus ou moins longues pour nous laisser savourer cet amour naissant, puis mourant.

 

Like Crazy - de Drake Doremus - 11 ans plus tard
Like Crazy - de Drake Doremus - 11 ans plus tard

      En dehors de quelques acteurs comme Jennifer Lawrence ou Alex Kingston, les deux comédiens principaux sont de vraies pépites. Le cinéma a clairement gagné une actrice exceptionnelle avec Felicity Jones, qui rayonne à chaque instant et parvient à nous transmettre la moindre émotion d'Anna à travers son regard. Ses yeux traduisent tous les tourments intérieurs de cette jeune femme qui est incapable de tourner la page de cette relation, injustement entravée par l'impossibilité d'obtenir un visa.

 

      Mais le cinéma a surtout perdu un acteur fabuleux avec la mort prématurée d'Anton Yelchin en 2016. Son jeu dans Like Crazy est sensible, touchant, toujours juste. Je suis profondément triste que cet acteur ne soit plus parmi nous, car il aurait probablement eu une carrière passionnante. Ses yeux aussi font passer toutes les émotions de Jacob.

 

     Like Crazy brille autant dans les moments de couple que dans les moments de séparation. Lorsque Jacob et Anna sont réunis, on ressent toute l'électricité amoureuse qui comble l'espace. Le travail sur la photographie, la lumière merveilleuse et les musiques envoûtantes n'y sont pas pour rien. Et puis, quand les deux amoureux doivent affronter la vie à distance, Drake Doremus parvient à rendre palpable cette absence de connexion. Certaines scènes au téléphone sont à pleurer, car on est impuissants face à leur manque d'alchimie. Parfois, un simple mot nous fait chavirer, comme lorsqu'Anna rappelle Jacob en larmes avec un simple "Hey...", que Felicity Jones joue de manière déchirante.

 

Like Crazy - de Drake Doremus - 11 ans plus tard

      Ce film est merveilleux, il parvient à nous emporter dans sa poésie et sa mélancolie, tout en nous faisant ressentir chaque émotion vécue par les personnages, pratiquement sans aucun mot. Le tout en 1h25. Il s'agit à mon goût de l'un des plus beaux films d'amour jamais réalisés, car Drake Doremus a su capter les moments suspendus comme les événements plus dramatiques, avec un don pour filmer l'intimité et la douceur amoureuse. Je suis très heureux de constater que cette magie a, une fois de plus, opéré sur moi. J'espère que celle-ci accompagnera également mon prochain visionnage : celui de Breathe In (c'est par ici).

 

 

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