C'est avec plaisir que j'ai donc découvert ce film de
Quentin Tarantino. Après avoir vu et totalement adoré
Pulp Fiction, Kill Bill 1&2, Inglourious Basterds, je ne pouvais pas m'arrêter en si bon chemin (il me tarde de regarder
Jackie Brown). Tout ces films sont tellement savoureux, délectables et surtout uniques en leur genre ! Le réalisateur a su créer son propre style, alliant l'humour, les situations incroyables, les dialogues totalement délirants et toujours plus que parfaits, les castings de rêve. Et surtout, il parvient toujours à créer des personnages passionnants et géniaux. Mais comment diable fait-il ? Quelle est sa recette miracle ? N'essayons pas de chercher...
Reservoir Dogs ne faillit pas à la règle et, encore une fois, je me suis pris une grosse claque. Une intrigue superbement menée, de très bonnes idées, et des acteurs irréprochables.
Le film commence (comme on en a l'habitude), sur un petit générique jaune. Puis on a droit à une scène de 6 à 7 minutes où on voit les 7 personnages principaux entrain de débattre dans un restaurant, visiblement intéressés par la chanson "
Like a Virgin" de
Madonna. Une scène des plus banales et des plus inutiles, mais où
Tarantino nous montre son petit savoir-faire en terme de dialogues. Je l'ai personnellement trouvée un peu longue sur le début. Par contre, le débat autour des pourboires et absolument génial. Puis arrive un autre générique jaune, un peu plus long, ressemblant étrangement à un générique de fin, sur une musique bien
Tarantinesque (c'est presque devenu un adjectif).
Et là, le film démarre vraiment. On débarque au beau milieu d'une voiture qui roule, avec
Mr White au volant, et
Mr Orange à l'arrière. Problème :
Mr Orange pisse le sang, et le spectateur n'a aucune idée de ce qui a bien pu lui arriver. La scène rappelle beaucoup un autre film du même réalisateur,
Pulp Fiction bien sûr. Effet renforcé par la présence du génial
Harvey Keitel. Puis le film continue, et on en apprend un peu plus au fur à mesure des discussions. L'essentiel de l'intrigue du film se passe au même endroit, dans ce
fameux hangar. Le système de flashbacks est utilisé à très bon escient, car il nous permet d'être constamment intrigué par le merdier dans lequel ils se sont embourbés, les indices étant lâchés par petits morceaux au cours du film.
Le film est réputé violent, mais il ne l'est pas tant que ça. Certes, il y a juste une scène difficile : celle où
Mr Blonde, le psychopathe de service, torture un pauvre policier menotté à une chaise. Mais on ne voit quasiment rien et ça s'arrête assez vite.
Le film est caractérisé par ses personnages, interprétés par une belle brochette d'acteurs.
Steve Buscemi, excellent dans tous ses films, joue
Mr Pink à la perfection. Il nous offre plusieurs moments d'humour, notamment lorsque
Joe désigne quelles couleurs seront attribuées aux noms de chacun. Et puis il faut avouer que le monologue de
Mr Pink à propos des pourboires est magistral. Certainement l'un des meilleurs personnages car il a souvent un avis à émettre. De même pour
Harvey Keitel qui, même s'il joue souvent tous ses rôles de la même manière, excelle dans la peau de
Mr White. Puis, si on ne le voit pas beaucoup, il est néanmoins plaisant d'apercevoir
Tarantino lui-même au début du film (et au milieu), jouant
Mr Brown.
Tim Roth est bon dans le rôle de l'agonisant
Mr Orange, bien qu'agaçant à la longue. Mais il faut l'admettre, ce rôle ne doit pas être facile à jouer. La palme revient à mon goût à
Michael Madsen, que je n'aimais pas au début, à cause de son rôle assez moyen dans
Sauvez Willy, mais qui est totalement dingue dans
Reservoir Dogs. Il interprète le psychopathe
Mr Blonde de façon géante, avec notamment quelques bons plans-séquences (quand il va chercher l'essence dans la voiture, puis revient en dansant sur le rythme de la radio, c'est mythique).
Enfin, la fin du film m'a assez scotchée. Relativement inattendue, je ne vais pas la révéler mais elle m'a cloué. Le genre de choses qu'on voit rarement au cinéma.
Pour conclure, je dirai qu'il y a quand même un énorme hic dans ce film, c'est l'omniprésence des "
fuck" et "
fucking". Certes, c'est un style bien particulier, qui donne aussi au film tout son aspect culte, mais il n'était peut-être pas nécessaire de dire ces mots
tout le temps. Quelqu'un (sur la toile) en a compté 272 occurences pendant le film de 95 minutes, ce qui fait (à la louche) qu'on entend "
fuck" ou "
fucking" environ toutes les 20 secondes. Sachant que les dialogues ne sont pas omniprésents, ça correspond peut-être à 2 fois par phrase, ce qui est un peu énervant au bout d'une heure trente. Mis à part ceci, le film vaut vraiment le coup. A ne pas louper.