Voici trois films découverts récemment, qui m'ont tous marqué à leur manière. Parmi eux, un film d'enquête culte, une histoire d'amour impossible, et une plongée dans l'enfer d'un tournage qui part en sucette. Je vous les conseille tous, deux d'entre eux intègrent même mon top 400.
Le nom de la rose (Jean-Jacques Annaud, 1986)
Je me suis déplacé en salle de cinéma il y a quelques semaines pour voir ce thriller dramatique dans une superbe qualité, puisqu'il est ressorti sur grand écran à l'occasion de sa restauration 4k. C'était la première fois que je découvrais Le nom de la rose, que je n'ai pas lu non plus. Cette enquête de meurtres en série au cœur d'une abbaye bénédictine en 1327 est fascinante à suivre, principalement grâce à l'ambiance glaciale de ce monastère isolé et enneigé, et bien sûr l'époque à laquelle le film prend place, relativement inédite pour ce genre d'intrigues. J'ai adoré parcourir ces lieux en même temps que les personnages, que ce soit le scriptorium ou la vertigineuse bibliothèque labyrinthique. L'atmosphère brumeuse et grise, ainsi que les décors palpables du monastère Kloster Eberbach en Allemagne, sont clairement des éléments forts du film. Cependant, la présence de Sean Connery est également un atout considérable. L'acteur use de son regard malicieux pour augmenter le mystère de cette histoire, aidé par un jeune Christian Slater tout à fait convaincant. Le nom de la rose m'a impressionné sur grand écran, même si j'admets avoir tiqué sur le scénario et l'utilisation de certains personnages (comme La Rose elle-même, traitée assez vulgairement). Le film reste tout de même une sacrée expérience pour son originalité.
La confession (Nicolas Boukhrief, 2015)
J'ai été très surpris par ce film que je ne m'attendais pas à autant apprécier, bien qu'il soit teinté de défauts qui l'empêchent de devenir un incontournable. La confession se déroule durant l'occupation allemande, et raconte l'histoire de Barny, une jeune femme détournée de l'Eglise qui voit son intérêt grandir lorsqu'un nouveau prêtre arrive dans le village. Un étrange jeu de séduction se met alors en place, chacun représentant une tentation pour l'autre à sa manière... J'ai adoré le film notamment grâce aux deux comédiens, absolument brillants d'un bout à l'autre. Romain Duris est parfait dans le rôle du Père Morin, charmeur sans vraiment le contrôler. Quant à Marine Vacth, j'ai toujours eu de l'admiration pour son jeu, ses regards troublants, ses attitudes mystérieuses. L'actrice est ici touchante dans la peau d'un personnage qui ne veut jamais dévoiler un seul sentiment, car on ressent tout de même ses émotions derrière sa non-émotion, c'est une interprétation assez subtile. Les dialogues, quant à eux, sont le véritable problème du film car tout semble sur-écrit et parfois récité, ce qui pose quelques soucis d'authenticité dans cette relation ambiguë. Malgré tout, toutes les rencontres entre les deux personnages sont autant de moments suspendus, sur le fil d'un amour impossible. Même si l'ensemble est améliorable, La confession touche souvent très juste et je n'hésiterais pas à vous le conseiller. Il m'a donné envie de découvrir Léon Morin, prêtre, film de 1961, qui racontait la même histoire avec Belmondo dans le rôle titre.
Lux Æterna (Gaspar Noé, 2019)
Sorte d'avant-Vortex, ce moyen-métrage de Gaspar Noé est une nouvelle plongée dans les enfers, même si ça reste bien plus soft que l'ensemble de la filmographie du cinéaste. Lux Æterna est un condensé du cinéma de Noé en 51 minutes : du split-screen, des acteurs parfois en totale impro, une caméra qui sonde les douleurs des personnages et les situations qui dégénèrent. Et puis, bien sûr, cette interminable conclusion du film, presque insoutenable visuellement à cause des effets stroboscopiques et des couleurs vives et clignotantes qui nous plongent dans le calvaire de ce tournage infernal. Béatrice Dalle est exceptionnelle et Charlotte Gainsbourg parvient à la suivre. Le film, même s'il est vain dans son propos, est une véritable expérience visuelle et sonore qui ne laisse pas indifférent.
Pour + de Gaspar Noé :