Pour finir ce rattrapage sur Natalie Portman, voici un film de Terrence Malick que j'avais boudé à sa sortie. Maintenant que je l'ai vu, je considère que Song to Song est sans doute l'œuvre la plus mineure de la filmographie de Terrence Malick. Mais, pour un cinéaste tel que lui, "mineur" a-t-il seulement un sens ?
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Malick est probablement l'un de mes cinéastes préférés. Son style inégalable me charme, même lorsqu'il n'y a aucun scénario. Je pense que cet homme pourrait filmer n'importe quoi pendant deux heures et que je continuerais de dévorer ses films. Selon les dires de certains, c'est d'ailleurs un peu ce qu'il a fait avec Knight of Cups et Song to Song. Le film fait - selon moi - partie d'une trilogie avec A la merveille et Knight of Cups, que je nommerais la "trilogie de l'extrême", tant le cinéaste a poussé à l'extrême son goût pour les belles images, divisant rapidement la critique à son sujet. Song to Song, il est vrai, ne raconte pas grand-chose. Et donc, par extension, cet article ne va pas pouvoir raconter grand-chose non plus.
Il est amusant de remarquer que le film n'a pas de thématique principale, à part celle évidente de la musique, mais ce n'est pas flagrant. L'amour, aussi, semble y jouer un rôle important mais, si on regarde de plus près cette œuvre atypique, il n'est pas vraiment le centre du film non plus. De quoi Song to Song parle-t-il, alors ? Malheureusement, je pense ne pas avoir la réponse et... je m'en fous. C'est bête à dire, mais Malick est le seul cinéaste avec lequel je peux aisément me passer de scénario, de bons dialogues ou même de bons personnages. Le film est une merveille visuelle, c'est une envolée lyrique qui dure deux heures, c'est une émotion poétique permanente, c'est un fourmillement de moments magiques et de couchers de soleil magnifiques. Je ne parviens pas à être objectif mais après tout : qu'importe ? C'est ça que j'aime chez lui, car il m'a fait découvrir un aspect du cinéma que trop peu de créateurs mettent en avant : la beauté pure et simple.
Alors oui, Song to Song est mineur, comme l'était Knight of Cups, pour la simple et bonne raison que les images ne restent pas en tête. Elles se consomment puis s'oublient, car il manque des éléments dramatiques et des enjeux qui ont fait de The Tree of Life, La ligne Rouge, Un nouveau Monde ou encore Une vie cachée de véritables chefs d'œuvres intemporels. Mais bon sang, je me suis amusé à mettre le film en pause au hasard 50 fois de suite, et sur ces 50 images, pas une n'est à jeter. Chacune est belle et propre, un petit bijou visuel. Je n'ai rien d'autre à dire car Malick est un magnifique faiseur d'images et d'ambiances sonores. Il parvient à mettre en valeur chacun de ses acteurs et, même si Song to Song est oubliable sur le plan scénaristique, c'est une sacrée expérience cinématographique.
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