WOW. Que dire ? La bande-annonce était déjà ma-gni-fi-que (voir plus bas, j'en avais des frissons avant l'heure et je crois que c'est
l'une des plus belles que j'ai pu voir dans ma vie) et on peut dire qu'elle est complètement à l'image du film. Je suis ravi d'avoir pu le voir au cinéma, car franchement ça en jette et je ne
m'attendais d'ailleurs pas exactement à ça. Vraiment un très très beau film bourré de qualités, avec une réalisation/photographie de dingue, un casting hallucinant, bref un film presque parfait.
C'est mon premier film de
Terrence Malick et je suis absolument conquis par l'univers de
The Tree of Life. Voilà un film qui prend son temps, qui évolue tout doucement tout en nous captivant d'un bout à l'autre. C'est franchement pas quelque
chose d'évident à faire. Le film dure 2h20, il est plutôt lent, très contemplatif, et nous fait passer par toutes les émotions possibles.
Bizarrement, malgré sa longueur, je ne voulais absolument pas qu'il se termine et il est très rare que je ressente ça. On en veut plus, encore plus. A
ce propos la fin du film est magnifique, car à 3 ou 4 reprises, on a l'impression que le film se termine, alors qu'il nous prend à contrepied et enchaîne sur une autre scène sublime. Bref, dès le
début j'ai été happé dans l'ambiance très particulière, très immersive de
The Tree of Life qui se concentre uniquement sur les difficultés
d'une famille. Avant de parler du visuel complètement dingue du film, je vais parler du casting. Tous sans exceptions sont hallucinants, à commencer par
Brad
Pitt. Il joue un père de famille très strict, très à cheval sur les principes et obsédé par la réussite. Il se comporte avec ses enfants de manière très froide et presque
agressive, et je dois admettre que l'acteur m'a impressionné, et même foutu les boules à quelques reprises. Il est à fond dans son rôle et on y croit à 100%, c'est vraiment dingue. La scène où
son fils blondinet lui répond à table et qu'il pète un plomb est carrément mémorable. A côté de ça, le fait qu'un drame se produise dans la famille fait évoluer ce personnage afin de le rendre
plus attachant, moins imbu et très poignant. D'ailleurs,
Brad Pitt est très émouvant (et surtout très crédible) dès les premières scènes du
film alors qu'on ne connait pas encore le personnage. Vraiment dingue. A côté de lui,
Jessica Chastain ne fait pas pâle figure et s'en tire
de façon merveilleuse, tout en douceur. De même,
Hunter McCracken qui joue l'un des rôles principaux (le gamin Jack) a un jeu vraiment
remarquable. Bref, côté casting c'est la perfection, avec en prime un
Sean Penn effacé mais bouleversant, je pense ici à la fin du film
complètement géniale.
Parlons maintenant de la réalisation... Y'a pas à dire, c'est maitrisé d'un bout à l'autre,
Terrence
Malick nous a vraiment fourni un truc de fou et je ne comprends d'ailleurs pas les réactions des spectateurs. Faut croire que si un film n'a pas d'action, tout le monde se fait
chier. Alors qu'il suffit de s'imprégner et de contempler les images sublimes que nous offre la caméra pendant 2h20.
Malick maîtrise vraiment
la caméra à la perfection en nous offrant des plans d'une beauté époustouflante, pendant tout le film. La photographie est délicate et nickel, les prises de vue sont toujours originales et les
mouvements de caméra très agréables. Concernant le montage du film, encore une fois c'est superbement réussi. Le film ne contient pas énormément de dialogues, il est très axé sur le visuel et les
jolies scènes, et pourtant on ne s'ennuie jamais (en tout cas, pas moi), grâce à la virtuosité du bonhomme derrière la caméra. Le passage que j'ai préféré se situe vers le début. Alors qu'on
vient tout juste de nous présenter la famille dont il est question, on vire soudainement dans une accumulation d'images toutes plus sublimes les unes que les autres, accompagnées de musiques à
croquer (j'en avais des frissons partout, j'ai vraiment pris mon pied). On passe alors de l'infiniment grand (en voyageant à travers les nébuleuses, en observant une galaxie de loin, au beau
milieu du cosmos) à l'infiniment petit. On ne sait pas bien pourquoi ces images viennent (il y a bien sûr l'idée de la recherche de Dieu, où est-il ? que fait-il ?) mais elles nous frappent de
plein fouet et nous hypnotisent totalement. Ce passage est notamment accompagné de la sublime musique Lacrimosa qui porte bien son nom car elle m'a apporté frissons et larmes, au beau milieu du
cosmos devant une impressionnante galaxie. J'ai vraiment pris mon pied.
Après 15 minutes de jubilation visuelle, il aurait été difficile de m'extirper du film avant le fin tant j'étais subjugué par la trame, le jeu des
acteurs et les images époustouflantes. Le film offre en plus une réflexion sur la vie, la mort, la Terre de façon sublimissime, avec cette notion de voie de la grâce/voie de la nature,
réprésentées par la mère/le père. Une opposition entre la gentillesse et la dureté, entre l'amour et l'égoïsme, la soumission et la domination qui est d'ailleurs mise en exergue lors du
magnifique passage entre les deux dinosaures, montrant ainsi que ce rapport de force se retrouve partout dans la nature (même dans les plantes, avec les tournesols tournés vers leur
"maître").
Non, vraiment, un grand bravo à
Terrence Malick pour ce petit bijou de sensations, ça fait plaisir
de payer pour voir ça sur grand écran. Je vous mets la bande-annonce, vraiment à l'image du film (rien que de la voir, j'ai envie de retourner au ciné). Me concernant, c'est un chef d'oeuvre
qu'il faut savoir savourer.
Note : j'ai failli oublier de parler des musiques... Signée
Alexandre Desplat, la BO
est somptueuse elles aussi, tout comme la musique de la bande-annonce (
Funeral March de
Patrick Cassidy) qui fait franchement vibrer.