Suite à mon coup de cœur concernant The Whale la semaine dernière, j'ai eu peu de temps pour découvrir de nouveaux films et, sur ceux que j'ai vu, je ne me voyais pas écrire un article. Je peux brièvement vous conseiller de ne pas aller voir The Eternal Daughter avec Tilda Swinton car ce fut l'un des moments les plus longs de ma vie devant un écran. Récemment, j'ai découvert les agréables comédies Five et 20 ans d'écart, films vus uniquement pour me faire des shoots de Pierre Niney, ainsi que LOL qui rit sort (saison 3) pour la même raison. Cependant, il n'y a pas, non plus, matière à en écrire des articles.
Et puis, lorsque j'ai un énorme coup de cœur pour un film, comme The Whale ou Papa il y a quelques mois, j'ai généralement une petite période de quelques jours où j'ai du mal à me replonger dans autre chose. Je me suis posé alors une question : est-ce que le fait de devenir père il y a maintenant quelques années a influencé d'une manière ou d'une autre ma façon d'appréhender certains films ? Je me suis posé cette question d'autant plus que de nombreux films récents m'ont marqué pour la relation père-fils ou père-fille qu'ils proposent, ou tout simplement pour la figure du père de manière générale. J'ai déjà cité The Whale et Papa qui, indiscutablement, font du père une thématique omniprésente. Mais si on creuse un peu, les films qui m'ont bouleversé pour des histoires de paternité ces dernières années sont extrêmement nombreux. Entre les larmes de Denis Podalydès dans En Corps, la conclusion de Annette, la figure de père de substitution de Joaquin Phoenix dans C'mon C'mon, de Vincent Lacoste dans Amanda ou de James Gandolfini dans Welcome to the Rileys, le passé traumatique du personnage d'Amanda Seyfried dans A Mouthful of Air, j'ai l'impression que ce thème revient régulièrement dans les films qui déclenchent en moi de fortes émotions. Des émotions que je n'aurais peut-être pas eues de manière aussi forte il y a quelques années.
Je me suis alors demandé si, de la même façon, ma vision de certains films avait changé depuis que j'ai des enfants, et la réponse est positive. En 2011, par exemple, lorsque j'ai découvert Interstellar, le film était davantage pour moi une prouesse de scénario en terme de théories scientifiques, de représentation de trous de vers, et un festival d'émotions en terme de nostalgie du temps qui passe. Aujourd'hui, pourtant, lorsque je regarde Interstellar, je constate que ce film est avant tout centré sur une relation père-fille, et que c'est cette relation qui est au cœur de toute l'émotion. C'est cette relation qui pousse Cooper à agir, à survivre. Je l'avais bien sûr déjà compris en 2011, mais aujourd'hui, je le ressens profondément. Je peux me mettre à la place de Cooper, et je peux également éprouver une déchirante compassion pour Murphy en imaginant l'une de mes filles à sa place. Ceci a décuplé mon émotion autour de ce film et, depuis quelques mois, je me suis surpris à penser que ma scène préférée d'Interstellar est probablement la scène des adieux entre Murph et Cooper. Etre père a, de fait, tout changé.
En découvrant cet aspect de ma personnalité qui n'existait pas il y a 8 ans, je me rends compte que je me suis ouvert à un autre type d'émotions, différentes de celles que je connaissais jusqu'alors. Maintenant, lorsqu'un film présente un père, et plus particulièrement une relation père-fille, je suis plus sensible, plus à l'écoute des personnages. C'est assez incroyable, et ça peut même s'avérer douloureux pour moi quand le thème principal du film fait intervenir le deuil d'un enfant, comme les merveilleux Mystic River, First Man, The Lovely Bones ou Alabama Monroe.
Et puis, le cinéma est souvent l'occasion de nous faire rêver avec des pères formidables, comme Robin Williams dans Mrs Doubtfire ou, plus particulièrement, lorsque la mère est absente comme pour Viggo Mortensen dans Captain Fantastic, Mel Gibson dans Signes ou encore Will Smith dans A la recherche du bonheur. Et puis, bien sûr, Alain Chabat dans Papa.
Pour célébrer les pères au cinéma, et étant toujours hanté par la BO de The Whale 10 jours après mon visionnage sur grand écran, j'ai donc décidé de réaliser ce nouveau montage autour des pères au cinéma, sur la musique "Safe Return".