Le deuxième acte - de Quentin Dupieux - Critique

Le deuxième acte - de Quentin Dupieux - Critique

      C'est le cinquième film que Quentin Dupieux sort en moins de 2 ans, et ça fourmille toujours autant d'idées, de drôlerie et d'inventivité. Le deuxième acte est une comédie, une vraie. La salle de cinéma a énormément ri et j'y ai activement participé : c'en est même allé jusqu'aux larmes. Ce film mérite que vous vous déplaciez en salle pour le découvrir, ne serait-ce que pour les multiples surprises qu'il réserve. En effet, mais c'est habituel avec le cinéaste, Le deuxième acte prend des directions souvent inattendues puisque le cinéma de Dupieux est un cinéma qui déraille. La caméra sort de ses rails, tout comme les personnages sortent de leurs rôles en permanence. Ça bouge, ça vit. Le bémol serait peut-être du côté des thématiques que le film propose puisque le réalisateur parle encore et toujours de la même chose : du cinéma dans le cinéma, du rapport entre la fiction et le réel. Lorsque la séance se termine, il reste un arrière-goût d'anecdotique dans le propos.

 

     Avant de lire la suite, je vous conseille de voir le film afin de garder les effets de surprise intacts. 

 

Le deuxième acte - de Quentin Dupieux - Critique

      Je ne vais pas, néanmoins, révéler ici toutes les idées développées dans le scénario car tout le film fonctionne sur le fait qu'on ne sache jamais exactement ce qu'on regarde. La frontière entre la réalité et le cinéma est toujours extrêmement fine dans l'univers de Quentin Dupieux, tellement qu'on peine à la voir, ce qui rend ses films excitants. Dans Le deuxième acte, le spectateur ne sait jamais vraiment s'il a affaire aux acteurs du film, aux personnages du film, ou même aux acteurs du film dans le film, ou encore aux personnages du film dans le film. Parfois même, ça va plus loin puisque les protagonistes jouent avec nous, simples spectateurs, comme si nous étions nous-mêmes partie intégrante de cette fiction. A moins que ce ne soit la réalité. Je ne sais plus. 

 

Le deuxième acte - de Quentin Dupieux - Critique

     Le deuxième acte retourne le cerveau tout en provoquant des moments d'hilarité, notamment lors des séquences faisant intervenir Manuel Guillot avec du vin. Je me répète, mais c'est de la pure comédie. Le rire vient aussi du phrasé de Raphaël Quenard qui fait son entrée dans le film de manière magistrale, avec le talent désinvolte qu'on lui connait désormais. Les plans-séquences d'ouverture sont d'ailleurs fabuleux, avec des remarques très actuelles sur notre manière d'appréhender le cinéma et ses représentants. Je me suis demandé dans quelle mesure les dialogues avaient été improvisés par les comédiens (car, oui, il y a bien des acteurs derrière tout ce bordel et on finit par l'oublier, tant les 5 sont exceptionnels). Léa Seydoux, Louis Garrel et Vincent Lindon, eux aussi, sont impeccables et on sent qu'ils s'amusent réellement, ce qui rend l'ensemble irrésistible.

 

Le deuxième acte - de Quentin Dupieux - Critique

      Je ne peux que vous encourager à découvrir ce nouveau Dupieux au cinéma dès demain, c'est encore une fois délirant, inattendu, foutraque mais malin. Je ne sais plus vraiment si ce film était une fiction ou une réalité, ni si j'étais moi-même acteur ou spectateur de cette fiction, mais je sais que mes rires étaient parfaitement authentiques, tout comme ceux du reste de la salle qui était presque bondée.

 

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