Cet article sera consacré au plan-séquence, technique cinématographique qui consiste à filmer une scène complète d'une seule traite. Habituellement, une séquence contient de nombreux plans, organisés selon un montage précis. Dans le cas d'un plan-séquence (comme son nom l'indique), il n'y a qu'un seul plan, sans coupure, et les deux notions deviennent alors identiques.
Le plan-séquence au cinéma existe depuis toujours puisqu'il a existé, fatalement, avant même la notion de montage. A la fin du XIXe siècle, en effet, rares sont les films à présenter plus d'un plan. C'est seulement lorsque les techniques du montage (et du son, puisque l'apparition du son au cinéma a posé des problèmes de raccord évidents) ont été développées et appliquées comme règles cinématographiques, que la notion de plan-séquence est apparue, devenant alors un vrai choix, une véritable vision d'auteur.
Le cinéma a malheureusement (ou pas, selon les points de vue) vu la longueur moyenne des plans raccourcir au fil des décennies. Ainsi, si un plan de film américain durait en moyenne 12 secondes dans les années 1930, on constate aujourd'hui une moyenne de 2-3 secondes par plan. Il faut dire qu'il est plus simple et plus courant d'avoir aujourd'hui 3 ou 4 caméras à disposition sur un plateau pour multiplier les angles de vue. Ceci explique pourquoi, à l'époque actuelle, un cinéphile va avoir tendance à remarquer et à applaudir un plan-séquence dans un film, puisque les plans longs sont devenus bien plus rares. Seuls de rares cinéastes n'ont pas encore cédé aux films cuttés à la truelle, et c'est l'une des raisons pour lesquelles Shyamalan me passionne tant (ses films paraissent prendre leur temps, raconter des choses via les mouvements de caméra).
J'adore le plan-séquence, bien évidemment, et la présence d'un tel plan dans un film est souvent pour moi un gage de qualité, curieusement davantage que tout autre type de technique cinématographique. C'est probablement parce que le plan-séquence a généralement la réputation d'être difficile à mettre en place et en œuvre. Que ce soit dans l'organisation spatiale que dans la difficulté pour les comédiens d'assurer sans faute plusieurs minutes d'actions ou de dialogues, le plan-séquence est souvent synonyme de prouesse.
Certains ont même créé des making-of pour montrer de quelle manière un plan a pu être réalisé, suscitant une vraie fascination chez les cinéphiles intéressés. J'en montre un exemple ci-dessous, sur la série Kidding qui n'apparaîtra pas dans ce top.
Le plan-séquence est à ce point considéré comme une création virtuose que certains auteurs ont décidé de réaliser des films basés entièrement là-dessus, allant même jusqu'à pousser le bouchon le plus loin possible : créer des plans-séquences de 30 minutes, une heure, ou même deux heures.
Ce classement sera divisé en deux parties. Je vais d'abord vous présenter un top 10 des "films plans-séquences", c'est-à-dire de tous ces films qui ont été conçus sans coupure trop apparente. Ensuite viendra mon top 40 des plans-séquences qui éclatent sans prévenir au cœur de films plus classiques.
🎞️ Top 10 des films tournés en un ou plusieurs plans-séquences 🎞️
Certains de ces films trichent, car ils usent d'astuces pour raccorder les différents plans afin de faire croire que le film a été intégralement tourné en une seule fois. D'autres sont plus radicaux dans leur démarche et sont devenus de véritables OVNIs du cinéma.
🥇 1917
Je place ce film en première position car c'est celui qui m'a le plus marqué en terme de visuel et de décors. 1917 utilise le plan-séquence pour appuyer l'immersion et c'est très efficace : on se croirait effectivement aux côtés de ces deux soldats. Le film se termine avec une séquence hallucinante de course à travers les bombes et les soldats, exécutée à la perfection et terriblement épique. Même si 1917 triche un peu en raccordant certains plans numériquement (et ça se voit, en général), c'est à mon goût le film le plus brillant sur le thème du plan-séquence. Voir la scène en question.
🥈 Birdman
Encore une fois, il ne s'agit pas d'un film tourné en one shot, puisque Birdman est également constitué de plusieurs plans-séquences astucieusement raccordés, mais l'effet est saisissant. Birdman est une petite pépite d'Alejandro González Iñárritu, visuellement très impressionnante, avec un casting qui frôle la perfection. Voir ici l'une des scènes les plus marquantes.
🥉 Irréversible
Pareil pour ce chef d'œuvre de Gaspar Noé : il s'agit de 12 plans-séquences d'environ 10 minutes, avec notamment la désormais célèbre scène de viol de 9 minutes qui fut (et reste encore) un énorme choc. Irréversible est traumatisant, mais grandiose dans sa manière de justifier la violence par de la violence, dans un montage virtuose.
4 - Hardcore Henry
Celui-ci est probablement un intrus, car Hardcore Henry n'a pas vocation à prétendre être un immense plan-séquence de 1h30. D'ailleurs, il utilise de très nombreux cuts lors de certaines séquences, mais contient tout de même un très grand nombre de plans-séquences et il est fait en sorte que toute l'action se déroule en temps réel. Hardcore Henry est brillant, explosif, dynamique, inventif. Je vous le conseille, car il contient des plans-séquences de fou furieux. Voici un extrait pour vous donner une idée de ce projet, à partir de 3min32. Vous pouvez aussi visiter mon article sur le film.
5 - La corde
Ce film d'Hitchcock est l'un des précurseurs en terme de "film-séquence", même si là encore nous avons un enchaînement de plans-séquences raccordés par diverses méthodes (le réalisateur s'est notamment servi de plans qui fondent vers le noir pour faire les transitions, facilement identifiables). A l'époque de la pellicule, il était de toutes façons impossible de tourner un tel film en une seule fois, ce qui a exigé une certaine réflexion dans la manière de construire chaque plan et de les relier les uns aux autres. La corde est inventif et savoureux à regarder.
6 - Victoria
Premier film de cette liste à être un vrai film-séquence, Victoria est un film de 2h14 tourné en un seul plan, que j'ai découvert très récemment. S'il est visuellement époustouflant, il m'a également gêné par moments pour son scénario. Il n'en reste pas moins l'une des plus grandes prouesses cinématographiques de l'histoire du cinéma.
7 - L'arche russe
L'arche russe a beau être sublime formellement, puisqu'il fait partie de ces rares films à avoir été tournés sans coupe et sans triche, il n'empêche que je me suis emmerdé comme un rat mort en le regardant. Je vais être honnête : je n'ai pas réussi à le finir sans zapper de longs passages. L'arche russe est sans doute passionnant mais il aborde des thèmes qui ne m'intéressent guère, surtout lorsque c'est expliqué avec des voix principalement descriptives et monocordes. Ceci n'enlève pas la prouesse technique, d'autant que l'effet produit par le Steadicam est magnifique.
8 - Timecode
Je ne l'ai pas vu, mais j'en ai très envie... Timecode est un film entièrement tourné en plan-séquence + split-screen. C'est-à-dire qu'en plus de la difficulté du plan-séquence intégral, Mike Figgis (dont j'ai adoré Leaving Las Vegas) s'est rajouté la contrainte de diviser l'image en 4 pendant l'intégralité du film. Il faut absolument que je le découvre.
9 - Silent house
Celui-ci aussi, je l'ai manqué. Je n'en ai entendu parler qu'en préparant cet article. Mais un film d'horreur en plan-séquence avec Elizabeth Olsen, comment ne pas être intrigué ?
10 - Utøya, 22 juillet
Ce film termine ce premier classement. Je ne l'ai pas vu non plus, mais il m'intrigue sévèrement. Il relate la fusillade ayant eu lieu en Norvège en juillet 2011.
🎞️ Top 40 des plans-séquences 🎞️
Nous passons au deuxième top de cet article avec 40 plans-séquences qui m'ont marqué au cinéma, en excluant tous les films précédents. Il s'agit donc plutôt de plans-séquences qui font exception dans les films où ils apparaissent.
🥇 Les fils de l'homme
Le plus beau plan-séquence se situe à mon avis dans le chef d'œuvre d'Alfonso Cuarón : Children of men. A vrai dire, le film contient de nombreux plans mémorables, notamment les scènes d'assaut (comme celle-ci qui est juste hallucinante) ou la sublime fin du film. Cependant, je voudrais évidemment parler ici de la séquence dans la voiture, qui reste à ce jour l'un des plans les plus excitants que j'ai vus de ma vie.
🥈 Atonement (Reviens-moi)
Comment ? J'en parle trop, de celui-ci ? Bon, alors je ne dis plus rien. A part que ce plan est brillant. Emouvant. Virtuose. Grandiose. J'adore spécifiquement la manière avec laquelle James McAvoy quitte le champ de la caméra à 1:02, pour la retrouver quelques temps plus tard à 2:30. La scène dépeint à merveille ce climat de guerre, de gros foutoir. C'est à mes yeux l'un des plus beaux plans du cinéma de guerre.
🥉 L'honneur du dragon
On n'a pas beaucoup d'occasions de placer L'honneur du dragon dans des tops cinéma, donc je vais en profiter. Le film ne démérite pas ici le podium, car ce plan-séquence de presque 4 minutes est un sacré spectacle. Je me demande encore comment Tony Jaa a pu tenir jusqu'au bout, enchainant les combats et les cascades sans pause. C'est d'autant plus impressionnant qu'il n'y avait aucun droit à l'erreur (de gros morceaux du décor sont détruits pendant la scène). C'est le genre de plans qui vous décrochent la mâchoire. Il faut voir ça au moins une fois dans sa vie :
4 - Gravity
On retrouve Alfonso Cuarón avec Gravity. Même si le plan d'introduction a principalement été réalisé numériquement, ça n'en reste pas moins un putain de plan-séquence de 16 minutes pour ouvrir le film. Je connais des gens (hum) qui sont allés le voir 4 fois au cinéma à l'époque, rien que pour ça. Bouche bée à chaque fois.
5 - Athena
Là aussi, le film débute directement par un plan-séquence de 10 minutes des plus prodigieux. Il faut voir le making-of d'Athena pour saisir la précision et l'organisation nécessaires pour réaliser un plan aussi impressionnant avec une musique des plus épiques. De toutes façons, le film entier est une claque visuelle. En voici un court extrait :
6 - Dans ses yeux
Lorsque j'ai découvert Dans ses yeux il y a quelques mois, je ne m'attendais pas à voir débarquer un plan-séquence aussi fou. La caméra démarre loin d'un stade, s'en rapproche, jusqu'à atteindre le public. Puis, elle entre dans la foule et on part sur une course poursuite dans les gradins. C'est génial et ça dure 5 belles minutes. Vous pouvez la découvrir ci-dessous à partir de 4:34 :
7 - Incassable
Incassable contient de nombreux plans-séquences, comme la séquence avant le crash du train qui concentre tout le savoir-faire et le savoir-montrer de Shyamalan. Mais Incassable contient aussi cette fabuleuse scène d'introduction : la présentation du personnage d'Elijah lors de sa naissance, avec utilisation de miroirs pour ne jamais couper la scène. Ce réalisateur est un génie. Vous pouvez revoir la scène par ici.
8 - Old Boy
On ne présente plus cette scène de combat dans le corridor... Une masterclass signée Park Chan-wook.
9 - Shining
Y a-t-il vraiment besoin de justifier la présence de Kubrick dans ce top 10 ? Ce Steadicam qui suit Danny dans les couloirs de l'hôtel est tout simplement mythique.
10 - Elephant
Ce petit chef d'œuvre de Gus Van Sant est parcouru de plans-séquences en "follow shot". Elephant utilise à la perfection sa mise en scène pour un rendu en temps réel fascinant.
11 - Les sentiers de la gloire
Kubrick à nouveau. Les plans dans les tranchées sont saisissants de beauté ; ils ont clairement influencé Sam Mendes pour 1917.
12 - Coupez !
Découvert très récemment, Coupez ! est brillant du début à la fin. Son plan-séquence d'ouverture dure 30 minutes. Oui, rien que ça. De plus, il n'est absolument pas gratuit puisqu'il fera l'objet du reste du film. Quelle putain de comédie !
13 - Gerry
Je ne peux pas citer tous les films de Gus Van Sant car ce serait répétitif, mais le plan-séquence de Gerry est tout de même extrêmement mémorable.
14 - Sixième Sens
Shyamalan est un adepte des plans-séquences et, promis, je ne le mentionnerai plus dans la suite de l'article. Je voulais cependant placer la scène du restaurant de Sixième Sens dans ce top car je la trouve brillamment exécutée.
15 - 12 hommes en colère
Ce plan est fabuleux.
16 - L'aurore
Le tout premier plan-séquence de l'histoire du cinéma est aussi l'un des plus beaux. Murnau donne ici un sens à cette scène de la manière la plus innovante qui soit. Vous pouvez la retrouver au début de cette vidéo.
17 - The Revenant
Quiconque ayant vu The Revenant se souvient forcément de la scène de l'ours. Il s'agit de l'un des plans-séquences les plus éprouvants du cinéma, après bien sûr celui d'Irréversible.
18 - Climax
Une merveilleuse chorégraphie comme introduction de ce film ; Gaspar Noé nous présente de manière originale ces personnages qu'il va ensuite passer le reste du film à détruire.
19 - Enter the void
Noé propose ici de savoureux plans-séquences au cœur d'un montage prodigieux, quasi parfait. L'ensemble est justifié par la vue subjective du personnage principal, on a même droit à ses clignements d'yeux en direct. Un film dont je n'arrive toujours pas à me remettre presque 14 ans plus tard alors que je ne l'ai jamais revu.
20 - Snake Eyes
Le plan d'introduction, devenu culte, est époustouflant de maîtrise. Alors oui, De Palma triche un peu, certes. Mais ça reste dingue sur une durée de 13 minutes.
21 - Titanic
Le plan final de Titanic, pendant lequel la caméra sembler flotter sur le pont du célèbre paquebot qui reprend vie sous nos yeux le temps d'un souvenir ou d'une vision de paradis, puis entre vers le grand escalier où l'amour éternel peut revivre à son tour, est tout simplement une merveille. La scène est par ici.
22 - Les affranchis
Le plan-séquence en Steadicam de Scorsese est un peu sa marque de fabrique, repris ensuite par Paul Thomas Anderson que nous retrouverons juste en-dessous. Celui de Goodfellas est entré dans l'Histoire du cinéma. On peut revoir le plan par ici.
23 - Magnolia / Boogies Nights
Comme tous ces plans en Steadicam se ressemblent un peu, j'écourte en rassemblant les deux films de PTA à cette 22e place. Vous retrouverez ces deux séquences ici puis ici. J'aime particulièrement celle de Magnolia : la caméra saute d'un personnage à l'autre dès qu'elle en croise un qui l'intéresse.
24 - Le livre d'Eli
On oublie souvent Le livre d'Eli, et donc ce plan-séquence que je trouve totalement fascinant. Même si le plan est un faux plan-séquence puisqu'il regorge de raccords numériques, l'effet est saisissant et capture joliment l'atmosphère de cet affrontement. A partir de 0:57 ci-dessous.
25 - Hunger
Ce plan de 20 minutes est la raison pour laquelle Hunger est souvent considéré comme un chef d'œuvre. C'est une véritable prouesse pour les comédiens, mais le plan se retrouve si bas dans le classement parce qu'il s'agit d'un plan fixe. Le cinéma regorge de plans fixes qui, même si ce sont des plans-séquences dans les faits, ne sont pas tous aussi impressionnants que lorsque la caméra opère des mouvements. Je tenais quand même à faire figurer Hunger pour celui-ci, particulièrement long et génial. Et puisqu'on parle de Steve McQueen, on peut aussi citer le long plan-séquence en travelling dans Shame, lors le personnage principal fait son footing.
26 - La guerre des mondes
Aaaaah... Spielberg et ses plans-séquences. Je souhaitais également mentionner le cinéaste parce que c'est un grand faiseur de plans-séquences. Leur particularité, c'est qu'ils sont "invisibles", c'est-à-dire qu'on ne se rend même pas compte qu'il s'agit d'un plan-séquence, en général. En effet, Steven Spielberg a l'art de ne pas en mettre plein les yeux et de réaliser des plans-séquences très discrets. Si discrets qu'on ne les voit pas. Pour cet article, j'ai choisi l'un des plus "tape-à-l'oeil" de Spielberg avec cette scène de fuite en voiture dans La guerre des mondes (à partir de 1:02), mais la vidéo ci-dessous illustre magnifiquement à quel point ce "m'as-tu-vu" est rare dans sa filmographie.
27 - Panic Room
Un plan absolument brillant de David Fincher, même s'il est très numérique et tapageur. J'ai toujours adoré voir cette caméra franchir des serrures et des anses de cafetières. C'est par ici pour la vidéo.
28 - Kill Bill / Pulp fiction
Le plan-séquence est aussi monnaie courante chez Tarantino, j'ai décidé d'en placer deux dans ce top : celui de Kill Bill Vol. I...
... et de Butch dans Pulp Fiction ! ! Ce sont maintenant deux grands classiques du plan-séquence.
29 - Conjuring
Le plan d'introduction des personnages dans la maison est brillant. En plus de présenter cette baraque comme un personnage à part entière, en dévoilant sa configuration dans un unique plan qui nous y intègre (puisqu'on s'y déplace avec les autres personnages), on nous présente toute cette petite famille et son emménagement. Le tout en 1 minute.
30 - Profession : reporter
Honte à moi, je n'ai pas encore vu ce film qui figure pourtant dans mes DVD à découvrir depuis de nombreuses années. En préparant cet article, je suis cependant tombé sur cette séquence de 7 minutes et j'ai voulu l'y intégrer.
31 - Love Exposure
Ceux et celles qui ont vu Love Exposure, ce film timbré de près de 4 heures, savent que je fais référence à la scène des Corinthiens. Ce plan est complètement dingue.
32 - Quand passent les cigognes
La mise en scène de Quand passent les cigognes est quasiment parfaite. Ce film russe de 1957 est une vraie merveille, je vous encourage fortement à le voir. Désolé pour la qualité de la vidéo ci-dessous, elle ne rend pas honneur à la beauté visuelle époustouflante qui parcourt ce film.
33 - Annette
Le plan d'ouverture est diablement entraînant, il met directement dans l'ambiance avec la musique des Sparks, dans une mise en abyme des acteurs au sein du film lui-même. Une manière théâtrale et originale d'entrer dans le film en présentant le casting. Annette est un véritable chef d'œuvre qui m'a arraché un "Wow". Le plan commence à 1:20 par ici.
34 - The place beyond the pines
Encore une séquence d'intro particulièrement saisissante, où l'astuce sera de faire démarrer Ryan Gosling en premier pour dissimuler le fait que ce n'est pas lui qui entre dans la boule de métal.
35 - Il était une fois en Amérique
Les plans-séquences de Sergio Leone ne sont pas si nombreux, même si les longs plans fixes sont habituels chez le cinéaste. J'ai préféré mettre en valeur deux plans qui montrent un déplacement de la caméra. Dans le premier, on part de l'enseigne de Fat Moe's dans Il était une fois en Amérique pour enchaîner sur un travelling, avant de s'arrêter sur Robert De Niro dans une cabine téléphonique. Un très joli plan qu'on peut revoir ici.
36 - Il était une fois dans l'Ouest
Pour Il était une fois dans l'Ouest, j'ai choisi l'arrivée de Jill à la gare. Le plan se poursuit avec un mouvement de caméra à l'aide d'une grue, qui a d'ailleurs été repris en hommage dans Retour vers le futur III lorsque Marty arrive à Hill Valley. La scène est par ici.
37 - Le mépris
Très joli plan de plus de 4 minutes dans Le mépris de Godard, où la caméra tourne pour montrer différentes actions ou dialogues des personnages.
38 - La soif du mal
L'un des plans-séquences les plus mythiques du cinéma. J'admets le placer si bas parce que je n'ai absolument aucun souvenir de ce film, mais j'étais obligé de citer Orson Welles dans ce top, puisqu'il fut également un grand adepte du plan-séquence, comme dans Citizen Kane ou encore Othello ! La scène par ici.
39 - L'impasse
L'impasse échoue également dans le bas du classement puisque j'ai un peu oublié ce film, mais aussi parce que j'ai déjà mentionné De Palma avec Snake Eyes. Carlito's way contient lui aussi d'excellents plans-séquences, notamment dans une station de métro.
40 - A history of violence
Je conclus ce top avec A history of violence, qui bénéficie (comme tant d'autres de cette liste) d'une scène d'introduction en plan-séquence. Pour une fois, rien n'est montré et tout est suggéré, puisqu'on patiente aux côtés d'un personnage qui en attend un autre. C'est loin d'être mon plan préféré du film, mais il reste notable.
Voilà tout pour ce top 50 des plans-séquences au cinéma. Si vous en avez d'autres en tête dont j'aurais oublié de parler, n'hésitez pas à donner de la voix dans les commentaires ci-dessous pour hurler votre mécontentement !
🎞️ Bonus 🎞️
Je termine cet article avec un petit bonus : le magnifique plan-séquence de l'épisode 4 de True Detective (saison 1), étant donné que je n'ai pas parlé de séries mais que ce plan m'est immédiatement venu en tête lorsque j'ai préparé ces listes. Vous pouvez revoir la scène en excellente qualité par ici. Tout ceci est brillant, et j'ai pris plaisir à tout revoir.