Never let me go - 13 ans plus tard - Mea Culpa

Never let me go - 13 ans plus tard - Mea Culpa

      Never let me go (Auprès de moi toujours, en français, réalisé par Mark Romanek) occupait encore hier la 22e place de mon top 23 sur Keira Knightley, à cause d'un visionnage en 2011 qui avait été un léger calvaire. J'avais ressenti un manque d'intérêt, un ennui profond, dérangé par les musiques et les ambiances que je trouvais excessivement mélodramatiques. Après toutes ces années, Never let me go a eu une seconde chance et le verdict est bien plus positif, même si je ne parlerais toujours pas de chef d'œuvre, ni de coup de cœur. 

  

      Attention, l'article spoile le film.

 

Never let me go - 13 ans plus tard - Mea Culpa

      Tout de même, il se passe quelque chose avec ce film que j'avais pourtant qualifié de "quelconque" et "ressemblant à n'importe quel autre". Il émane de Never let me go une simplicité et une douceur pessimiste très marquées. Nous sommes ici dans un monde dystopique dans lequel les avancées de la médecine ont permis le clonage de certains êtres humains dans le but d'assurer des organes de secours. Le film suit ainsi trois personnes depuis leur enfance jusqu'à l'âge auquel ils seront potentiellement prélevés, puisque leur existence est vouée au don d'organes. Never let me go met en avant le danger des avancées technologiques trop rapides, ainsi que les problèmes d'éthique que certaines pourraient engendrer. Sans rentrer dans les détails techniques, mais plutôt en se centrant sur les personnages et leurs émotions, le film nous plonge progressivement dans une triste fatalité.

 

Never let me go - 13 ans plus tard - Mea Culpa

     Si je ne placerai toujours pas Never let me go dans un top 500, c'est malgré tout à cause de cette musique qui nous assaille dès les premières minutes, créant alors une atmosphère de mélodrame bien trop appuyée en permanence. Il n'y a pas de nuance dans le ton, tout est au même niveau, ce qui réduit malheureusement l'effet des "vraies" scènes poignantes du film. Certaines finissent même par être presque ridicules, comme le cri d'Andrew Garfield dans l'une des scènes finales. Etrangement, le film touche davantage lorsque la musique s'efface, ce qui reste rare. C'est dommage car les personnages peinent finalement à émouvoir alors que leur parcours est objectivement à pleurer. 

 

     Ceci dit, c'est bien le seul défaut du film car l'ensemble est à la fois très doux et très triste, avec une sensation d'impuissance face au sort de ces personnages qu'on suit depuis qu'ils sont enfants. On rêverait presque que ces jeunes remplis de sensibilité et d'intelligence fassent le choix le plus évident : fuir. Cependant, contrairement à d'autres films comme The Island, l'idée ne leur effleure jamais l'esprit et c'est la force de Never let me go : il n'y aura aucune échappatoire, et on ne fera même pas miroiter cette idée au spectateur. Ainsi, en 1h40, on s'intéresse uniquement à ces trois personnages et à leurs appréhensions, leurs actes, leurs amours, leurs regrets. Le personnage de Ruth est superbement écrit, de sa version enfant avec Ella Purnell à sa version adulte avec Keira Knightley. L'une des scènes du film, lorsque les trois se retrouvent sur une plage et que Ruth présente ses excuses, est parfaite. 

 

Never let me go - 13 ans plus tard - Mea Culpa
Never let me go - 13 ans plus tard - Mea Culpa

     Cette séquence, que j'avais oubliée, est d'ailleurs particulièrement mélancolique grâce à ce magnifique plan du bateau échoué sur la plage, sur lequel Tommy embarque avec une espèce d'espoir fou qui ne sera jamais abordé. Ce bateau au milieu de la plage, qui ne peut pas rejoindre la mer pour fuir le sable, représente à la perfection les vies de ces trois personnages destinés à périr. 

 

Never let me go - 13 ans plus tard - Mea Culpa
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      Une chose n'a pas changé depuis 2011, par contre, c'est de constater à quel point ce casting est parfait, en particulier les 6 acteurs principaux (trois enfants et trois adultes). Si j'ai souvent tendance à déprécier Carey Mulligan et Andrew Garfield depuis plusieurs années, ce film me donne envie de les apprécier à nouveau, car le duo est à la fois doux, sensible et touchant dans le dernier acte du film face à Charlotte Rampling (elle aussi géniale, bien que très attendue dans ce genre de rôle). 

 

Never let me go - 13 ans plus tard - Mea Culpa

      Bref, même si le film a tout de même ses défauts, Never let me go m'a plutôt conquis hier soir et je suis ravi de lui avoir laissé cette deuxième chance. De 22e, il passe donc 14e dans mon classement des films de Keira Knightley. Je ne vous conseille pas son visionnage de manière très forte, mais vous pouvez lui laisser sa chance si vous souhaitez passer un moment doux et triste.

 

Pour + de Keira Knightley :

 

 

 

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