Effectivement, sortir de ce film est toujours synonyme (pour ma part) de regain d'énergie, on se sent bien. Je ne sais absolument pas pourquoi
Love Actually a ce pouvoir, mais ça marche. Hilarant, vraiment très drôle, on ne s'ennuie pas et même si le sujet véhiculé et vachement cliché et niais, on s'en fiche ! On passe un moment génial en compagnie d'acteurs tous aussi brillants les uns que les autres. Je ne suis pas toujours fan des comédies romantiques, mais celle-ci passe toute seule. Ces petites histoires mêlent l'humour et l'émotion de façon juste et sans en faire trop, les personnages sont touchants, l'ambiance de Noël est sympathique et ça fait du bien. C'est incontestablement le film à voir si vous êtes en pleine déprime. Même si chacune des histoires se finit de manière prévisible, tout ce côté touchant et "mignon" est un plaisir.

Le film débute avec
Bill Nighy, qui joue ici le rôle de
Billy Mac, un vieux chanteur qui tente de faire son come-back avec une chanson ringarde. Ca débute avec humour lorsque le rockeur nous interprète sa chanson "
Christmas is all around, I feel it in my toes", où l'acteur est à mourir de rire. Un acteur qu'on voit assez peu mais c'est toujours avec joie. Son intrigue est vraiment très secondaire et sans grand intérêt mais chacune de ses apparitions est drôle, ne serait-ce que le début du film où il ne cesse de se tromper entre
Christmas et
Love, ainsi que les réponses qu'il donne au présentateur radio qui l'interroge. Un personnage un peu vulgaire qui se fiche de l'image qu'il renvoie même s'il tente d'être "cool". Plusieurs répliques amusantes comme "
Salut les jeunes, un important message de votre oncle Billy : n’achetez pas de drogues... Devenez une rockstar on vous la refilera gratos !" ou encore sa petite tirade à propos de son nouvel album :
"
- Oh c’est bon Mickey, vous savez aussi bien que moi que c’est une énorme daube ! Eh, eh ! Mais ne serait-ce pas génial si le numéro 1 à Noël cette année ce soit pas un jeune merdeux arrogant mais un vieux comme moi, ancien toxico qui cherche à faire son come-back à n’importe quel prix ? Pourquoi tous ces ados boutonneux le soir de Noël seraient-ils en train de s’éclater avec des jolies poulettes à poil à califourchon sur leurs couilles pendant que moi je végèterais dans une piaule pourrave avec mon manager Joe, le gars le plus moche de la terre, déprimé à mort parce que son idée foireuse n’a pas rapporté une tune ? Alors si par le plus grand des hasards vous croyez au Père Noël, les enfants, autant que votre oncle Billy y croit, achetez-moi ce purulent téton qu’on appelle un album ! Vous apprécierez tout particulièrement l’audace grossière avec laquelle nous avons vainement essayé de faire tenir 4 syllabes là où il n’y en avais que 2 dans l’original ! Ah Ah !". (copié-collé depuis
Kaakook.fr)

On enchaîne ensuite avec
Hugh Grant, certainement le personnage le plus drôle de ce film dans le rôle du Premier Ministre qui pourtant n'est pas très imposant. Peu sûr de lui, il est troublé par sa nouvelle assistante et ne cesse de se croire ridicule. Si le film est si délicat, c'est parce qu'il traite la plupart des couples de la même façon : avec retenue et sensibilité. Les personnages sont toujours gênés, se posent plein de questions, ne savent pas quoi faire. Ca ne plait pas à tout le monde mais c'est ce qui rend le tout attendrissant.
Hugh Grant est l'acteur idéal pour ce genre de rôles qu'il collectionne et ajoute beaucoup d'humour, notamment (bien sûr) la fameuse danse au coeur de sa résidence que je trouve hilarante (
à revoir ici, certainement la scène la plus drôle du film). L'acteur a un jeu assez particulier, entre le cool et le crispé, et la plupart de ses répliques prêtent à sourire comme "-
Vous savez que, en tant que premier ministre, je pourrais le faire buter ? -
Merci, Monsieur. J’vais y penser. -
Faites donc. Nos agents secrets sont des types charmants. Des tueurs sans scrupules, je n’ai qu’un coup de fil à passer."
Martine Mc Cutcheon est également amusante dans son rôle, par contre la VF est exécrable ce qui est dommage.

La soeur du Premier Ministre est jouée par
Emma Thompson. Celle qui incarne le professeur Trelawney dans
Harry Potter est ici mariée à
Alan Rickman (le professeur Rogue, qui s'appelle
Harry dans
Love Actually, vous suivez ?) et ils forment un couple beaucoup moins drôle. C'est d'ailleurs la seule histoire qui finira mal (avec celle de
Sarah, il me semble). Assez triste, notamment lorsque
Karen se rend compte que son mari lui a offert un CD pour Noël et pas le magnifique bijou qu'elle avait trouvé dans sa poche en fouillant. Car
Harry, certainement pris par la crise de la quarantaine, semble émoustillé par sa secrétaire (un peu trop classique comme histoire, pour le coup) et sa femme le remarque bien. Ce couple est là pour rappeler que l'amour fait également des dégâts et n'est pas toujours tout rose.
Alan Rickman est incroyable comme d'habitude, et on a même le droit de voir
Rowan Atkinson pendant quelques minutes, ce qui est toujours synonyme de rire.

J'enchaîne avec une histoire qui est "mignonne" mais tellement prévisible et neuneu qu'elle m'énerve : celle de l'écrivain
Jamie, joué par
Colin Firth, un homme au coeur brisé qui tombe amoureux de sa femme de ménage portugaise. Beaucoup de délicatesse, mais c'est vraiment très cliché, ce qui est évidemment volontaire mais tend à agacer. Un peu d'humour notamment avec la scène dans la voiture et à la fin du film où les portugais sont caricaturés à l'extrême. Je ne vais pas traiter tous les couples de façon détaillée mais le film traite encore le thème de l'histoire d'amour au boulot avec
Sarah, dont je parlais plus haut, (jouée par
Laura Linney) qui ne peut pas avoir de vie amoureuse normale à cause de son frère qui fait des siennes à l'hôpital psychiatrique et ne cesse de l'appeler au téléphone ("
Alors on s’amuse comme des petits fous dans ton asile ?"). Ce qui va l'empêcher de conclure avec l'un de ses collègues. Un histoire pas très passionnante mais avec quelques répliques plutôt marrantes et l'apparition de la plus belle musique du film,
Glasgow Love Theme, qu'on peut écouter
via ce lien. Je passe également très vite sur le couple qui se rencontre sur un lieu de tournage de film porno alors qu'ils sont très timides et gênés pour se parler, ce qui donne un ton décalé assez drôle. Pour finir avec les "petites intrigues", on a bien entendu celle de
Colin, persuadé que les américaines seront folles de lui grâce à sa "petite gueule de british". Très drôle,
Kris Marshall est parfait.

Je finis avec les deux intrigues les plus intéressantes et les mieux écrites. Premièrement, celle du veuf et de son beau-fils.
Daniel est joué par
Liam Neeson et apporte un peu tout le côté dramatique et triste du film. Poignant dans le rôle d'un homme qui vient juste de perdre sa femme et qui se rapproche de son gamin blondinet, l'acteur est bluffant. Sa complicité avec
Thomas Sangster est palpable et donne lieu à de nombreuses scènes vraiment drôles, notamment lorsque le gamin est seul sur un banc et que son père apprend qu'il n'est pas triste à cause du décès de sa mère, mais parce qu'il est amoureux d'une fille qu'il juge inaccessible. Ils vont alors conjuguer leurs forces et tout mettre en oeuvre pour que
Sam puisse devenir intéressant aux yeux de la jeune fille. Beaucoup d'humour mais surtout pas mal d'émotion grâce à
Liam Neeson qui est fabuleux, mais également avec l'apparition de
Claudia Shiffer qui joue son propre sosie et donne une scène assez inattendue.

Enfin, je termine avec l'intrigue la plus touchante de
Love Actually (et je pense que tout le monde est plus ou moins d'accord là-dessus), celle de
Mark. Son meilleur ami vient de se marier avec celle dont il est secrètement amoureux, et il est obligé de faire comme si de rien n'était, alors qu'il aurait bien aimé être autre chose que le simple témoin de
Juliet. On nous présente là un homme qui souffre mais qui cache ses sentiments, car il sait pertinemment qu'ils ne vont mener nulle part. Au cours du film,
Juliet (qui pensait que
Mark ne pouvait pas la blairer alors qu'il est simplement ultra-timide en sa présence) se rend compte que le meilleur ami de son mari a passé son temps à la filmer pendant son mariage et que quelque chose ne tourne pas rond. La meilleure scène est probablement lorsque
Mark avoue son amour à
Juliet par l'intermédiaire de pancartes, en silence, le tout avec un peu d'humour mais surtout de façon très touchante. Cette scène est ma préférée du film, romantique à souhaits (et oui, j'aime parfois les trucs à l'eau de rose), pleine d'émotion.
Andrew Lincoln est absolument génial et attachant dans son rôle, un personnage qui se retrouve dans une situation assez déprimante. Quant à
Keira Knightley, c'est également l'une de ses meilleures prestations avec d'excellents jeux de regard.
Ce film ne fait pas l'unanimité, c'est clair et ça se comprend. Effectivement, la morale de l'histoire est finalement bien lourde et dégoulinante de niaiserie : "
L’amour est partout, imprévisible, inexplicable, insurmontable. Il frappe quand il veut et souvent, ça fait pas mal de dégâts" et blablabla. Si le film montre bien que l'amour peut surgir de n'importe où, le propos est clairement faible, cliché et pas très original. Cependant, il ressort de
Love Actually un charme et une émotion qui nous poussent à nous sentir bien dès l'apparition du générique final (et pas parce que le film est fini, non, mais parce qu'il y a réellement un sentiment de gaité qui nous reste). Touchant, drôle et sans prétention,
Love Actually réchauffe le coeur (et j'arrête là mon quart d'heure sentiments).