On continue sur la série des films méconnus avec 12 autres titres que je vous conseille de découvrir si vous ne les connaissez pas encore. En ce moment, j'ai envie de parler de tous ces petits bijoux passés inaperçus, attendez-vous donc à voir surgir encore trois articles sur le même thème. Comme pour les deux précédents articles, je me suis basé sur les notes d'Allociné pour juger la popularité d'un film, et je n'ai sélectionné que des films ayant moins de 800 notes (c'est peu), car certaines pépites ont tristement sombré dans l'oubli...
The Sunset Limited
J'en ai déjà parlé plusieurs fois ces deux dernières années, mais je redonne un coup de pouce à The Sunset Limited qui m'a considérablement marqué pour ce face-à-face magistral. Réalisé par Tommy Lee Jones, adapté d'une pièce de Cormac McCarthy, l'acteur y joue un homme suicidaire qui vient d'être sauvé des rails d'un train par un autre homme (Samuel L. Jackson). Celui-ci l'emmène dans son appartement pour discuter et débattre. Le film est un huis clos puisque tout se passe dans la même pièce : les deux hommes y confrontent leurs idées sans relâche. L'un veut convaincre l'autre de sa nécessité de mourir, l'autre veut l'en empêcher à tout prix. Le film est une pépite au niveau des dialogues, des thèmes profonds et fascinants sont traités pendant 1h30. Je vous le conseille fortement. Lien vers l'article.
Shotgun Stories
Vous connaissez peut-être Jeff Nichols de nom pour des films comme Take Shelter, Mud ou encore Midnight Special. Nous allons retrouver le réalisateur dans nos salles le 19 juin pour son nouveau film, The Bikeriders, que j'attends avec la plus grande impatience. Cependant, son tout premier long-métrage est totalement méconnu, et c'est bien dommage car il est tout aussi marqué que les suivants en terme d'ambiance. Shotgun Stories, c'est l'histoire de trois frères qui entrent en conflit avec leurs demi-frères suite au décès de leur père. On y retrouve le magnifique Michael Shannon et, surtout, cette ambiance chaude du fin fond de la campagne agricole propre à Jeff Nichols. A ne pas rater.
The Mosquito Coast
Harrison Ford presque méconnaissable dans un rôle inattendu, celui d'un père de famille qui décide d'embarquer toute sa famille pour vivre dans la jungle. Cette décision cache des choses plus profondes... The Mosquito Coast est un oublié dans la filmographie d'Harrison Ford, mais aussi dans celle de Peter Weir qui le réalise. On y retrouve aussi le jeune River Phoenix. Un sujet original et une excellente interprétation des acteurs.
Carnets 88
Je vous conseille le film sans avoir la certitude que vous pourrez le voir. Carnets 88 : Chronique du fascisme en temps de paix est rare, et donc totalement inconnu, car son sujet l'invisibilise d'office. Pour vous dire, le film n'est même pas répertorié sur Allociné et nous ne sommes que 4 sur Vodkaster à l'avoir vu. En effet, le documentaire est impossible à diffuser, à cause de son propos et des images qu'il montre. Sylvain Yonnet y suit Daniel Conversano, un militant d'extrême (extrême) droite qui s'assume à 200%. Propos choquants, racistes, misogynes, homophobes, dans des images rares et inédites (car Conversano est complètement décomplexé, sans retenue). Le film nous plonge dans le merveilleux monde de la propagande néo-nazie. Le seul moyen qui existe actuellement pour découvrir le film est de le demander tout simplement sur la page Facebook de Carnets 88. Les personnes qui tiennent cette page vous enverront alors le fichier. Mon article sur le film.
Urga
C'est une ancienne de mes élèves qui m'avait conseillé de regarder Urga il y a quelques années. Le film se passe en Mongolie-intérieure et raconte la vie de Gombo et Pagma, qui vivent dans une yourte avec leurs trois enfants au milieu de la steppe. Ils vont être confrontés au monde moderne, au cœur d'un pays en plein essor technologique. Le film est magnifique et totalement inconnu au bataillon. Tentez-le, c'est une jolie expérience ! Vous en aurez pour 2,99€ sur le site de LaCinetek, ce qui est préférable car les DVD sont à des prix exorbitants. Mon article.
Galia
Ce film français de Georges Lautner (plus connu pour ses comédies avec Gabin, Ventura ou Belmondo) ne récolte que 31 notes sur Allociné. Autant dire que presque personne ne l'a vu, mais je vous le conseille. Lautner y change de registre puisqu'on a ici affaire à un polar dramatique où Mireille Darc crève l'écran. Une pépite oubliée. Article.
Vivre sa vie
On reste dans les années 60 avec ce film de Godard, même si on est déjà dans quelque chose de plus connu. Vivre sa vie : film en 12 tableaux est une merveille. Pourtant, je n'aime pas particulièrement Godard, mais j'ai découvert la Nouvelle Vague avec ce film et j'en suis encore très marqué 12 ans plus tard. C'est devenu l'un de mes films de chevet. Entre les regards-caméra emplis de tristesse de la magnifique Anna Karina, ou les plans-séquences savoureux, le film est une plongée dramatique dans la vie d'une femme dans le Paris des années 60, c'est fabuleux. Mon article de l'époque.
The disappearance of Eleanor Rigby : Him & Her
Je ne sais pas pourquoi je n'en ai jamais écrit d'article sur ce blog, c'est un scandale de ma part. Je réparerai cette erreur un jour. Vous devez absolument découvrir ce merveilleux diptyque avec Jessica Chastain (l'une des meilleures actrices de sa génération) et James McAvoy (qui se défend aussi). Personne ne le connait et je n'arrive pas à l'expliquer, c'est injuste. Je ne sais pas comment vous pourrez vous le procurer (j'ai eu la chance de choper le DVD il y a quelques années), mais peu importe : il faut voir The disappearance of Eleanor Rigby. Le film est en deux parties : Him et Her. Il existe également un film qui fait le mélange des deux : Them, mais l'intérêt est dans le visionnage des deux films d'origine. Him raconte l'histoire de ce couple sous le point de vue de James McAvoy, et Her conte la même histoire depuis les yeux de Jessica Chastain. Les deux films se complètent et se répondent. C'est merveilleux, c'est intelligent, c'est poignant... Une histoire aussi romantique que dramatique, à ranger au niveau des plus grands films du genre. Ne passez pas à côté...
Johnny 316
Je ne sais pas qui a vu ce film en France. J'ai vu 9 notes sur Vodkaster, et c'est tout... Personne ne l'a vu sur Allociné, c'est le calme plat. J'ai trouvé ce DVD un jour, je ne sais plus vraiment comment, mais la présence de Vincent Gallo m'a donné envie de l'acheter. C'est donc avec un hasard total que j'ai découvert Johnny 316 et j'ai adoré ce film très original. Il s'agit d'un homme, illuminé, qui prêche la bonne parole dans la rue, jusqu'au jour où il rencontre le personnage de Nina Brosch (magnifique dans ce rôle). Je n'en dis pas plus, le film est déroutant et extravagant.
Proof (Preuve irréfutable)
A intervalles réguliers, je décide de m'intéresser à diverses actrices ou acteurs. Il y a 10 ans, je m'intéressais à Gwyneth Paltrow et je suis tombé sur Proof. Le film est méconnu en France alors qu'il possède un casting dingue (Jake Gyllenhaal et Anthony Hopkins donnent la réplique à l'actrice). Il s'agit d'un drame centré sur une femme mathématicienne, et je vous encourage à le découvrir. Preuve irréfutable est sublime, bien joué, et insiste sur l'importance de la paternité d'une démonstration dans le monde des mathématiques, tout en s'intéressant à la psychologie de ses personnages. Qui plus est, à part le récent Théorème de Marguerite et le très bon Mary, c'est la seule fiction que je connaisse qui s'attarde sur une femme douée en maths. Généralement, seuls les hommes sont mis en avant au cinéma. J'en garde un souvenir mémorable.
The Indian Runner
Vous connaissez Sean Penn acteur, et sans doute aussi Sean Penn réalisateur. Sauf qu'avant de sortir le grandiose Into the wild, Sean Penn a réalisé un film beaucoup moins connu, que je vous incite à voir : The Indian Runner. Dans ce film, Viggo Mortensen et David Morse jouent deux frères aux idées et projets différents, qui se confrontent. Ce joli film de 1991 sur le passage à l'âge adulte est une pépite largement oubliée du grand public. Critique (un peu datée).
Disneyland, mon vieux pays natal
Allez, ça fait longtemps que j'en ai parlé alors je m'y recolle : Disneyland, mon vieux pays natal est un court-métrage documentaire expérimental que vous ne devez pas rater. En 45 minutes, Arnaud Des Pallières va détruire l'image que vous avez de Disneyland, dans un trip presque hallucinatoire où l'auteur déforme la réalité pour rendre le parc déprimant. Je n'ai jamais vu un truc pareil, c'est aussi osé que perturbant. Le montage et l'ambiance sont exceptionnels.
Le gros problème est le suivant : je n'ai aucune idée d'où on peut voir ce film légalement. Il y a quelques années à peine, le documentaire était encore présent sur Youtube, mais il semblerait que la vidéo ait été supprimée par Les Films d'ici, qui en détiennent les droits. Il est possible qu'on puisse le voir sur cette plateforme, mais je n'en suis même pas sûr... J'ignore s'il est encore visible d'une quelconque manière et c'est assez frustrant.
Mise à jour le lendemain : j'ai retrouvé le film en bonne qualité sur Dailymotion, en 5 parties ! Je pense que c'est la dernière version disponible en ligne... Profitez-en avant que ça disparaisse un jour. Vous pouvez retrouver ces 5 parties dans l'article que j'avais rédigé à l'époque. Suivez ce lien pour y accéder.